ou Comment apprendre à se faire confiance
Vendredi soir, 22 heures, j’ai besoin d’écrire un article dans la catégorie Les bases qui me semble fondamental et qui doit absolument trouver sa place sur ce blog.
Dans ma vie, c’est honnêtement un des piliers fondateurs.
C’est la thématique qui revient tout au long de ma vie, que j’aborde constamment avec ma psychologue et qui guide beaucoup de mes pas.
Comment vivre lorsqu’on se sent différent ?
C’est ça ma problématique. La mienne. Celle qui est la cause de mes angoisses, celle qui me met constamment des obstacles sur la route. Mon challenge personnel. La route que je vais devoir débroussailler pour aller mieux.
Je pense que nous sommes très nombreux à avoir la même.
Depuis ma plus tendre enfance je suis tourmentée par ça. Les fois où je me suis sentie à ma place quelque part sont très rares. J’ai la sensation de toujours avoir eu conscience des modèles sociaux préconçus qui sont les plus confortables, ceux qui me permettraient de passer incognito mais je suis tiraillée entre mon envie d’être aimée et donc de ne pas faire de vague et mon besoin d’être moi même sans concession.
Pour donner des exemples de « modèles »: tu es une fille donc tu aimes ça, si tu veux que tes parents t’aiment tu devrais agir de telle manière ou dans l’autre sens, tu vois bien que ta timidité t’est reprochée et non valorisée, donc tu comprends que tu ne rentres pas dans le modèle qui plait aux professeurs ou aux amis de tes parents, etc.
C’est un déchirement permanent. Une douleur qui est toujours là, où que tu ailles, quoi que tu fasses, qu’importe la distraction.
La sensation d’avoir toujours été en compromis par rapport à ma propre personnalité provoque un conflit puisque sur « les grandes lignes » je me suis accrochée aux schémas traditionnels pensant que de cette manière je serais aimée mais dès que j’en avais l’opportunité je reprenais le contrôle sur les petites choses qui étaient à ma portée.
Je vous parle de ma douleur pour vous expliquer le contexte de mon témoignage.
Mon expérience a un pendant négatif comme vous avez pu le constater mais a aussi un aspect que je n’échangerais pour rien au monde.
Je suis un électron libre.
Je ne peux pas faire partie d’un groupe aveuglément. Je fais confiance en mon esprit critique. Je vois d’un mauvais oeil tout ce qui a des règles très strictes sans raison. Je remets constamment l’autorité en question.
Pourquoi je vous parle de ça ? Et pourquoi ça peut vous aider ?
Je vous en parle parce que ce blog parle de Développement Personnel. Parce que je parle de Minimalisme. Parce que je suis Féministe. Parce que je fais du Yoga. Parce que je suis Végétarienne. Parce que j’ai fait des études de Design. Pleins de petites cases toutes prêtes, bien lisses, bien propres.
Dans tous ces domaines, j’ai rencontré quelque chose qui me terrifie sincèrement. Y penser me provoque des angoisses. Des gens qui cherchent La Vérité, immuable, écrite dans le marbre. Des préceptes à suivre. Prends ce chemin, et c’est là que tu trouveras ta libération ou ta consécration. Il faut faire ci, il faut faire ca. Pas autrement. C’est ainsi. Ce sont les règles.
Vous savez pourquoi cela me met autant mal à l’aise ? Parce que ces personnes qui recherchent une réponse préconçue à leurs problèmes me semblent fragiles et influençables.
Faites vous confiance. Vous n’avez pas besoin d’une Figure, d’un Guide tout puissant ou d’un mode d’emploi sous forme de livre pour savoir ce qui serait bon pour vous. Bien sûr il faut demander de l’aide, bien sûr il faut être le moteur de sa guérison mais justement, gardez bien ce pouvoir entre vos mains, ne laissez pas quelqu’un vous faire croire qu’il peut porter ce fardeau à votre place ou le faire disparaître.
Ce n’est pas un coup de baguette magique.
Je suis beaucoup de comptes instagram parlant des thèmes évoqués ci-dessus, surtout Minimalisme, Zéro Déchet et Yoga. Chaque groupe a ses propres règles et j’ai pu constater une autre facette de cette recherche de faire rentrer tout le monde dans le moule: le scrutement des « erreurs » des autres. J’en ai vu passer des commentaires assassins pour dire que la personne ne respectait pas ses propres engagements, qu’elle ne devrait pas dire haut et fort qu’elle était de telle mouvance, que c’était une vendue…
Come on.
Vous n’êtes pas des saints. Je ne suis pas une sainte. On redescend tous ensemble sur terre quelques minutes.
Pour le besoin de rendre la ligne éditoriale de ce blog claire auprès des lecteurs il a bien fallu que j’utilise des étiquettes mais sachez que si vous êtes intéressés par quelque chose, rien ne vous oblige à embrasser les préceptes à la lettre. Réfléchissez en fonction de vos valeurs, de vos envies, de ce qui vous semble juste. La vie n’est pas une solution mathématique où vous devrez forcément appliquer telle méthode pour arriver à tel but. Faites les choses à votre sauce, appropriez les vous.
Il vaut mieux que ça vienne de votre coeur, que vous avanciez à votre rythme en passant les étapes les unes après les autres en choisissant celles qui vous semblent importantes. C’est votre cheminement.
Au début, je n’ai parlé à personne de mon intérêt pour le Minimalisme ou le Zéro Déchet car justement, je ne voulais pas que l’on projette sur moi l’image mentale qu’avait la personne du mouvement et que l’on commence à me faire remarquer toutes les choses « qu’ils me restaient à faire » selon eux.
Pour conclure cet article où j’ai un peu divagué à droite à gauche, je voudrais donc vous le redire: on s’en fout de pas remplir la case. Avoir une individualité n’est pas une mauvaise chose. Ne pas être une copie conforme du voisin aussi. N’ayez pas peur de suivre vos envies même si elles peuvent sembler un peu bizarres et surtout ne perdez jamais votre esprit critique, c’est important. Devenez votre propre boussole.
A bientôt,
Sibylle