8 livres qui m’ont changé

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…POUR AVANCER DANS MA VIE

L’année de la pensée magique – Joan Didion

Comme beaucoup de mes livres, celui-là m’est arrivé entre les mains par hasard. Il avait été déposé dans l’entrée de mon hall d’immeuble et n’ayant jamais lu de livre de Joan Didion, il m’a semblé que c’était l’occasion d’en lire un.

Il s’est avéré que Joan Didion parle dans ce livre du décès de son mari et compagnon de longue date, John Gregory Dunne. À ce moment là, je me sentais moi même prise dans un enchevêtrement de sentiments vis-à-vis de la mort et du destin. Même si ce sont clairement mes rendez-vous chez le psychologue qui m’ont permis de faire le ménage et à tourner la page, je pense que ce livre m’a néanmoins aidé car je me suis autorisée à pleurer à grosses larmes en reconnaissant mes sentiments dans ses lignes.

Femmes qui courent avec les loups – Clarissa Pinkola Estés

Celui-là, ce n’est pas un petit morceau.

Déjà, l’édition Livre de Poche que je possède est… décevante. Il y a plusieurs coquilles, et nous avons droit à des explications d’étoiles en bas de page alors que les étoiles ne sont simplement pas présentes dans le texte ❤

Pour ce qui est du propos, c’est un livre intense. Il y a plusieurs points sur lesquels je n’étais pas d’accord et qui m’ont fait rouler des yeux mais il y a eu tellement d’images fortes au cours du livre que je ne peux pas lui enlever son importance. Il m’a remué et je me suis reconnue dans énormément de passages. J’y ai même trouvé une force profonde grâce à ses mots et m’ont aidé à dépasser certaines de mes craintes.

Le livre prend comme point de départ des contes plus ou moins connus et ensuite les explique d’un point de vue symbolique. À partir de là, Clarissa nous emmène dans son monde souterrain où règne la femme sauvage.

Les mots pour le dire – Marie Cardinal

Certaines personnes connaissent déjà ce livre car ils ont lu mon article sur Amavi concernant mes difficultés à aller voir un psy ou parce que je leur en ai parlé directement (et j’en ai beaucoup parlé).

Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un livre où nous suivons l’autrice tout le long de ses 7 ans de psychanalyse. En plus de son récit personnel et de ses souvenirs déchirants, nous découvrons le travail de psychanalyse et les différents obstacles qui peuvent être rencontrés en chemin.

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…DANS MA VIE QUOTIDIENNE

Get Things Done – David Allen

Changement complet de registre. Après le monde des émotions, nous voilà dans le monde du concret, de la productivité. David Allen a mis en place un système d’organisation pour vous aider à être plus productif tout en réduisant votre stress. Il existe même des applications qui se basent sur ce système pour vous aider dans vos tâches à courts et longs termes. Je n’ai pas mis en place toute sa méthode, mais j’en ai quand même tiré de bons conseils.

Ce livre peut vous intéresser que vous soyez quelqu’un qui s’intéresse à l’organisation en général ou que vous soyez quelqu’un qui est justement complètement perdu et qui aimerait avoir un mode d’emploi pour s’organiser.

Why you? 101 interview questions you’ll never fear again – James Reed

Peur des entretiens d’embauche ? C’est bien normal. En allant acheter Get Things Done, je suis tombée sur ce livre. À cause de mon absence de confiance en moi et ma peur viscérale de rencontrer des personnes présentes seulement pour me juger, ce fut un don du ciel. J’exagère à peine.

Ce livre m’a enfin fait comprendre que j’étais là pour rencontrer des personnes avant tout, que je n’étais pas un chien abandonné à la recherche d’une maison qui veuille bien de moi mais que j’étais là pour trouver un emploi et une entreprise qui me correspondent autant que je leur corresponde. C’est comme une relation amoureuse, il faut trouver la bonne personne.

Le livre aborde donc une centaine de questions qui sont généralement posées en entretien et il nous explique ce que nous devons comprendre derrière.

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…DANS MA RÉFLEXION

Eating animals – Jonathan Safran Foer

Eating animals est un livre traitant de la cause animale. L’auteur attendant l’arrivée d’un enfant, il se pose des questions concernant son alimentation et celle qu’il souhaitera léguer à sa progéniture. Il part à la recherche de réponses et nous emmène avec lui dans les méandres de l’industrie agroalimentaire américaine. Même s’il se base sur un pays qui n’est pas le nôtre, la réflexion présente peut intéresser n’importe quelle personne ayant des questionnements similaires. À lire, à offrir.

Citizen Designer, Perspectives on Design Responsibility – Heller & Vienne

Je l’ai découvert lorsque j’étais encore étudiante lors d’une foire aux bouquins à l’OCAD où je passais un semestre. Lors de nos études, nous nous posons la question de quel designer nous souhaitons devenir. Voulons-nous être éthique ? Est-ce qu’on s’en fout ? Quelles sont nos limites ? Accepterions-nous n’importe quel client ?

Une fois salariés, c’est différent, nous ne choisissons pas forcément nos clients et nous pouvons être mis face à nos propres contradictions.

Le livre est divisé en quatre parties :

  1. Social Responsibility
  2. Professional Responsibility
  3. Artistic Responsibility
  4. Raves and rants

L’édition en ma possession est l’édition de 2003, ce qui commence à sacrément dater mais bonne nouvelle, il existe une version de 2018 🙂

No Logo – Naomi Klein

Je ne pouvais pas faire un article de la sorte sans évoquer ma première illumination: No logo de Naomi Klein.

J’ai dû lire ce livre en 2015 environ, sachant qu’il date de janvier 2000. Quinze plus tard, quasiment rien n’avait changé et chaque ligne me semblait encore véridique. Entre autres, elle nous parle des conditions de travail inhumaines pour les petites mains de l’industrie textile. C’était il y a dix huit ans maintenant !

De quoi parle-t-on exactement ? Des marques, de leurs manières de s’insinuer dans nos vies, de leurs images de marque et de leurs hypocrisies.

C’est un pavé certes, mais il est extrêmement documenté. C’est un incontournable.

Je n’ai pas encore lu ses livres plus récents, mais ça ne saurait tarder.

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Et vous, des livres à me conseiller ? 🙂

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Créatifs: gérer son doute

Je souhaiterai aujourd’hui parler d’un schéma tout simple dont on m’avait parlé lorsque je travaillais dans une agence. Ce schéma avait beau être simple comme bonjour, il m’avait créé un déclic vis-à-vis de la tendance des créatifs au perfectionnisme.

Les métiers créatifs font appel au subjectif, à notre oeil esthétique et fonctionnel. Même lorsqu’il projet est fini, vous pouvez ressentir un doute. Vous auriez toujours pu faire quelque chose différemment. L’ombre du projet révolutionnaire qui ne nous est pas venu plane sur notre inconscient. Ai-je été suffisamment créatif ? beau ? impactant ?  mémorable ? Aurai-je pu trouver un idée qui aurait donné une dimension supplémentaire au projet ?

Nous voulons montrer le meilleur de nous même. Nous souhaitons être fiers de chacun de nos projets et sentir que ce que nous avons créé est le fit parfait pour le projet.

Cette pression que nous nous mettons au quotidien peut provoquer le doute. Le risque est de ne plus réussir à « lâcher le morceau » car nous sommes persuadé que nous pourrions mieux faire, que si nous continuons à chercher nous réussirons à atteindre ce moment béni où nous savons que tout est à sa place et que rien ne doit être changé. Certains se mettent donc à gamberger à une étape de la conception voire même à prendre du retard sur le projet.

Le schéma qui se trouve en photo principale me permet de toujours remettre mon problème en perspective avec la problématique globale du projet que je traite.

Le schéma prend en compte la notion de temps, ce qui nous amène à une notion de productivité… Ce qui peut être un sujet houleux dans nos métiers (je pense en parler dans un prochain article). Ce qui m’intéresse dans ce schéma, qui est certes tout à fait arbitraire et non vérifiable mais qui est pertinent à mon sens, c’est qu’à partir d’un moment, nous commençons à perdre notre temps. La qualité n’augmente pas proportionnellement au temps que nous y passons.

Au début de la création, c’est là que nous avons le plus valeur ajoutée car nous installons les bases, nous sommes dans la phase de recherche et de création, nous passons du non existant à l’existant. Je sens que je change de phase au moment où je me prends la tête pour savoir si je mets quelque chose quelques pixels plus haut ou quelques pixels plus bas et que par dessus tout, j’y reviens encore et encore ! Passer une heure à faire, puis défaire, puis refaire… Nous l’avons tous fait, et maintenant, je le vois comme une perte de temps.

Quand je commence à aller dans une boucle comme celle-là, je repense à ce schéma et je me demande: « Est-ce que cette modification change réellement quelque chose ? Aide-t-elle à la compréhension ? Est-il nécessaire pour mon projet dans sa globalité ? Quelle est la problématique initiale ? », etc.

Cela peut aussi être utile lorsque nous avons des vagues et des vagues de retours sur des petits détails sans valeur ajoutée. Travailler sur le détail n’est pas une mauvaise chose, qu’on me comprenne bien, mais faire quinze, voire trente retours sur le même point me semble en être une.

Parfois, nous devons donc nous faire confiance. Faire confiance en notre oeil créatif. Nous avons fait telle chose à cause de X ou Y raison. Demandez l’avis à une personne en qui vous avez confiance quel est son avis pour voir s’il bute sur le même détail. Prenez en compte ses propositions de retours, car vous savez qu’ils sont pertinents. Apprenez à lâcher prise. Il y a une marge entre ce que nous avons en tête, et ce que nous créons. C’est la frustration ultime, et nous travaillons pour la réduire au maximum mais il ne faut pas que cela devienne un piège dans lequel nous sautons à chaque projet.

À très vite,

Sibylle

Être créatif, oui, mais organisé

D’où je viens

Chacun a sa méthode de travail, bien sûr ! Nous n’avons pas nécessairement tous besoin de filtrer le flux d’information de la même manière. Je vais simplement vous parler des outils qui à titre personnels me permettent de gérer au quotidien mes différentes tâches.

Il faut savoir en amont que j’ai fait un master en Design où nous avions plusieurs projets longs et courts dont les deadlines se superposaient. De mon côté, cela m’a permis d’envisager un semblant d’organisation.

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