Beaucoup de choses se sont passées depuis avril, je le sens au fond de moi, je le vois dans mon quotidien, dans ma manière d’aborder les évènements de la vie. Pourtant, j’ai beau ressentir tous ces changements, de les voir comme de véritables bouleversements, j’ai l’impression que les personnes autour de moi ne s’en rendent pas compte. Ce n’est pas grave en soi, l’essentiel c’est d’être conscient du chemin parcouru mais c’est démotivant parfois de sentir que nos proches ne voient pas toutes les difficiles étapes que l’on a traversé pour en arriver là. Nous sommes toujours les mêmes à leurs yeux, avec les mêmes faiblesses.
Est-ce que changer nos patterns internes est plus facile que changer l’image que l’on renvoie au monde ? Je ne le pensais pas. Pourtant, ma gestuelle, ma manière de parler me donnent la sensation de ne pas avoir changé d’un iota. Alors que j’ai réussi à éradiquer les pensées dégradantes vis-à-vis de moi-même quand je suis seule (croyez moi, c’est énorme), je n’arrive pas encore à le faire en présence de quelqu’un. Je continue de me dévaloriser, à minimiser mes ambitions devant le jugement d’autrui. Je me reprends mentalement quand je m’entends mais il n’empêche que les mots ont quand même franchi ma bouche.
Pourquoi est-ce que cette sensation de ne pas renvoyer une image cohérente avec celle que j’ai de moi même me perturbe autant ? Je devrais n’en avoir rien à faire. J’ai l’impression que j’y portais moins d’importance il y a encore quelques mois. Mon hypothèse est que même si tous ces changements me sont bénéfiques, ils remettent en question tout l’équilibre que j’avais bâti jusque là, ce qui provoque une plus grande vulnérabilité. Je reprends confiance en moi, j’ai conscience de la valeur de mes projets, ce qui me rend la tâche plus facile au quotidien. Je n’ai pas besoin de me motiver car je le suis déjà dès l’instant où j’ouvre les yeux le matin. Malgré tout, je cherche l’approbation de mes pairs.
Si je reviens en arrière, j’ai finalement toujours ressenti ce besoin d’être validée mais je ne l’ai que très rarement trouvé. Alors oui, j’ai toujours fait les choses dans les clous mais toujours à ma manière. Les sourcils qui se lèvent, puis se froncent, l’incompréhension dans les yeux de la personne en face de moi, je connais. Je ne peux pas m’empêcher de faire les choses comme je le souhaite, même si ça passe par des étapes considérées comme moins valorisantes que le chemin balisé.
J’ai souvent senti que je nageais à contre-courant, pourquoi soudain est-ce que cela m’importe ? Parce que cette fois, je prends des risques, je mets mon coeur à nu, et ça c’est du jamais vu chez moi. Toutes mes idées pré-conçues doivent être remises en question. Faire peau neuve, c’est être entre deux énergies puissantes. On découvre son propre chemin, on le sent dans les tripes et en même temps notre peur de l’inconnu et de l’échec n’ont pas disparu. Je me mets donc à chercher l’approbation autour de moi pour me rassurer alors que je n’en ai pas besoin. J’arrive à l’avoir auprès de ceux que je sais acquis à ma cause mais lorsque j’explique à d’autres personnes, je bute sur les mots, je n’ai aucune énergie à dépenser pour les convaincre. L’explication tombe comme un soufflé et le sourcil se lève, puis se fronce, encore.
Il faut que je me détache de cela. Le fait de m’en rendre compte et d’en parler m’aidera sûrement à repérer ce sentiment lorsqu’il pointera le bout de son nez. Il faut que je me souvienne que ce n’est pas grave si je ne vends pas mes projets à toutes les personnes que je croise.
Suis ton instinct, tu continueras d’évoluer, n’oublie pas que les choses sont toujours entrain de se transformer.