Hier soir, je regardais les stories Instagram d’une connaissance de lycée faisant un périple à travers l’Europe en marchant. Je ne sais pas ce qui a déclenché cette petite révélation en moi mais je me suis rendue compte que la marche avait, dès que j’ai eu de l’autonomie, une place prépondérante dans mes mécanismes instinctifs pour remonter mon moral.
Depuis que je peux marcher librement (c’est-à-dire sans le regard inquisiteur d’un adulte surveillant mes faits et gestes), donc depuis mon entrée au collège, j’ai pour habitude de partir vagabonder. Je ne pourrais énumérer toutes les fois où prise par le mal être adolescent, j’ai marché sans but plusieurs heures. La marche a trouvé sa place dans ma vie dans les moments difficiles comme dans les moments agréables où j’ai simplement le désir de marcher sous le ciel bleu et de m’aérer l’esprit.
Ce qui m’intéresse particulièrement est que je n’en ai jamais fait une activité à part entière. Mon envie va et vient sans même que je l’analyse. Je ne tracke pas mes distances, je n’ai aucune idée de ma fréquence. Partir marcher 20 minutes, 1 heure, 4 heures… Ca n’a aucune importance pour moi. Je ne me dis pas « maintenant, je vais toujours fait tel trajet à pieds ». Aucune obligation, aucune pression.
Marcher, c’est apprécier mon corps qui bouge. C’est la sensation d’avancer quand je me sens bloquée. C’est sentir le vent et le soleil sur ma peau. Marcher c’est prendre possession de la ville dans laquelle je me trouve. Marcher c’est aussi m’octroyer du temps et de l’espace. Je n’ai pas besoin de lieux exceptionnels. Parfois je marche, je monte une côte et pouf, un endroit banal nous donne un point de vue inattendu. Parfois cela n’arrive pas. Je ne sais combien de temps j’ai passé à errer dans les quartiers résidentiels de Nantes, ou dans mon quartier à Paris.
Je n’ai jamais théorisé sur la marche, je n’ai même pas de chaussures dédiées. Je n’ai fait que très peu de « vraies » randonnées dans ma vie (j’entends par là des randonnées qui demandent matériel spécialisé et préparation du trajet). Même à ce moment là j’ai fait preuve d’une grande ignorance en achetant le modèle premier prix pour les chaussures. Mauvaise, très mauvaise idée.
Au final, je vois mon acte de partir marcher de la même manière que je vois ma tendance à profiter d’un petit déjeuner en terrasse chez mes parents ou mes séances de lecture au parc: mon instinct est intact. Je sais profiter des petites choses, je sais ce qui me fait du bien au quotidien et je priorise ce besoin. (En plus, toutes ces petites choses sont moins coûteuses qu’un A/R à Bali 😉 )
Vous trouverez des livres, des articles, des émissions radio ou télévision vous parler des bienfaits de la marche et au final, ce n’est pas vraiment de ça dont je parle dans cet article. Je n’ai pas le souhait de perpétuer une quelconque injonction (« Marchez 45 minutes par jour et vous vous sentirez X% mieux qu’avant », « Faites du bien à votre corps, marchez ! »).
Non, je souhaite plutôt souligner tout n’a pas à être formalisé, cadré, noté, tracké, analysé. Pas besoin de se mettre dans une case. Pas besoin d’être un randonneur ou d’être sportif. Peut-être que je n’irais pas marcher dans les semaines à venir, qui sait ? Quand je me lève, je ne me dis pas « Aujourd’hui, je vais marcher ! ». Ca se décide sur l’instant. Je ne cherche pas non plus à en tirer un bénéfice. Tant mieux si c’est bien pour mes jambes, mon coeur. J’y vais juste pour le plaisir de mettre 1 pas devant l’autre et observer.
Est-ce que vous aussi vous avez des habitudes comme ça que vous faites sans même vous en rendre compte ? Par exemple, vous sentez que votre moral décline alors vous allez naturellement prendre un café en terrasse ou que sais-je ?
Je vous souhaite un bon dimanche pour ceux qui lisent cet article le jour de sa sortie et bonne journée tout court à tous les autres 🙂
A bientôt !