Un café s’il vous plait #3: Rouen, Solitude & Autonomie

Deuxième édition de « Un café s’il vous plait »: une catégorie pour vous tenir au courant de mes questionnements, recherches, états d’âmes. L’idée est de partager avec vous où j’en suis sans forcément en faire un long article car tous les sujets ne s’y prêtent pas. C’est spontané, non réfléchi. Disons que c’est une légende Instagram en plus long 😉

C’est parti !


Je suis à Rouen pour le mois de mars. Cette idée m’est venue un dimanche matin, de nulle part. J’étais dans ma chambre à Paris, épuisée et à bout par de mois difficiles dans cette ville, l’envie de prendre l’air se faisait de plus en plus impérieux sans que je n’arrive à définir ce que je devais faire. Je ne savais pas comment faire pour déménager, ni même où aller. Lorsque j’avais partagé ma frustration avec ma psychologue sur mon incapacité à prendre les choses en main, elle m’avait répondu que c’était normal que je n’y arrive pas car je n’étais pas prête émotionnellement. Sur le moment, ce fut un coup dur. Comment ça je n’étais pas prête émotionnellement ? J’étais en colère mais avec le temps j’ai appris qu’en général, elle voyait des choses que je ne voyais pas encore et qu’elle avait probablement raison. Quelques jours plus tard, j’allais rejoindre une amie et nous discutions de ma situation. Je lui fis part de ma frustration vis-à-vis de la situation et de la colère que j’avais ressenti face à ma psy. Avec la sagesse qui la caractérise, elle me dit qu’en effet peut être que déménager était peut être une étape trop grande pour moi à l’heure actuelle (en février donc) et que je devrais me demander s’il n’y avait pas d’étapes intermédiaires qui pourraient m’aider. Cela cogitant sagement dans l’arrière de ma tête, l’idée a donc éclo dans mon esprit un dimanche matin. Rouen, une ville que je n’avais visité qu’une fois une journée d’été. J’avais trouvé cette ville charmante. Pourquoi ne pourrait-elle pas être mon étape intermédiaire ? Je le voyais comme le moyen de me désengluer de ma situation. S’il y a bien quelque chose que j’ai appris ces dernières années, c’est que souvent, il suffit d’un mini mouvement vers une direction pour dérouler tout une suite d’événements innattendus. Alors si le risque n’est pas élevé, autant y aller. J’ai sû que cette idée était la bonne lorsqu’en 30 minutes, je trouvais un nid dans lequel m’installer pour ce mois de découverte et de convalescence. (Merci Eva ❤ Et Gwen ! Et Guillaume !)

Lorsque le projet prenait forme, je ne pensais pas que ce mois à Rouen prendrait la forme d’une convalescence. Pourtant, je quittais Paris à fleur de peau et au fond du trou. Ce que j’expliquais à ma psy avant de partir est que mon humeur au jour le jour n’était pas triste. En surface, je n’étais pas brisée mais je sentais qu’au fond de moi, dans les tréfonds, le désespoir se faisait entendre. Je ne rêvais plus que d’une nuit complète sans être réveillée par le chauffe eau (qui ne marchait pas depuis des mois, et dont il a fallu 4 réparateurs différents avant qu’il soit changé. A noter : J’ai dû attendre 3 semaines pour le premier RDV. 2 semaines pour le deuxième, etc), le radiateur qui me réveille à 4h du matin, qu’on ne peut pas purger nous même car va savoir pourquoi c’est attribué à la co propriété et enfin mon frère qui se réveille parfois à 4h du matin ou 6h du matin mais généralement à 7h15, donc avant moi. Quand votre rêve le plus cher devient une nuit de sommeil, il y a de grande chose que votre désespoir se fasse entendre aussi. Surtout si comme moi, vous avez besoin de 9h complètes pour fonctionner.

Je suis arrivée le weekend dernier. Je vous écris et cela fait pile une semaine.

En trois jours, les tensions qui me mettaient mal à l’aise dans mon dos tendu à l’extrême se sont apaisées d’elles même. Je sens qu’il y en a encore mais mon dos retrouve une douceur oubliée. L’environnement dans lequel je me trouve est plongé dans un quasi silence permanent. Pas de travaux (oui, car ça aussi, c’est un problème que j’avais à Paris. Mon immeuble semble constamment en travaux, et quand ce n’est pas le mien, c’est celui d’en face, etc). Pas d’enfants qui dévalent les escaliers en criant. Je peux rester la journée durant dans l’appartement sans que personne ne sonne, personne ne rentre, personne ne vienne. Pas de livreur. D’arnaqueurs sous couvert d’être ramoneur (je vous jure. Vivre dans un immeuble avec des retraités c’est se méfier de chaque personne qui sonne à la porte). Pas de réparateur. Rien. Je suis SEULE. Mon isolement n’est rompu que lorsqu’un chat miaule sur le palier et que je dois l’avouer, je vais vite regarder s’il est à proximité pour pouvoir lui faire des gratouilles pendant quelques minutes.

Je dors. Dans un quasi silence complet. Je me sens comme une plante désséchée qui retrouve petit à petit la vie.

Il faut comprendre une chose, j’ai 27 ans et je n’ai jamais habité seule.
Ayant fait mes études dans la même ville que mes parents, j’ai habité chez eux pendant tout ce temps (ce qui ne m’a pas posé de problème d’ailleurs, l’espace y étant grand, je m’y sentais très bien)
J’ai pu goûter à cette joie de la solittue pendant 2 mois lors de mon premier stage. Lors de mes 6 mois au Canada, j’étais en colocation. Ensuite, lors de mon stage de fin d’études de 6 mois, j’ai vécu finalement 3 mois avec mon copain. Pendant 2 mois dans mon logement car il n’avait pas de logement au début et 1 mois à la fin car à l’inverse, c’est moi qui n’avait pas de logement. Depuis, j’habite en colocation avec mon frère.

27 ans et les seules miettes de solitude que j’ai pu m’accorder ont été de 2 mois en 2012~, 3 mois en 2015, 1 mois en 2020. 6 mois en 27 ans. Y’a un soucis quelque part.

Rouen, donc. On y revient.

Le quartier où je suis est rempli de chats. Ils sont partout et pour mon plus grand bonheur ils sont majoritairement friands de contact humain. Ils viennent, ils parlent, ils marchent à mes côtés pendant quelques mètres. La présence animale me manque constamment à Paris, cela n’a rien de nouveau, je ne vais pas revenir là dessus.

Hier, alors que je suis allée me chercher un plateau de sushis végétariens, j’avais dans les oreilles mes écouteurs avec de la musique pop à fond. C’est un détail mais étrangement, cela ne m’arrive pas souvent. Je sais que mon humeur est au beau fixe lorsque l’envie me vient de marcher, musique dans les oreilles, et la sensation de voir un film se dérouler devant nous. Sur le chemin de retour, les skaters roulaient sur le parvis et pendant qu’ils glissaient sur leur planche, je me sentais glisser de la même manière. J’étais légère, tout était fluide et joyeux.

A Paris, je perds très rapidement mes résolutions de ne pas laisser mon emploi du temps se surcharger. Je me retrouve avec des gens à voir tous les soirs, et c’est pour vous dire, j’ai d’abord écrit « je me retrouve avec des choses à faire tous les soirs ». Lorsque je laisse mon emploi du temps se remplir, je transforme des moments agréables en des tâches à cocher dans une to do list. Ce n’est bénéfique pour personne. Mes amis me retrouvent épuisée. C’est rarement le fun quelqu’un d’épuisé.

Ici, je me retiens. J’ai vu des ateliers qui m’intéressaient dans des studios de yoga mais j’ai décidé de ne pas m’inscrire. De ne RIEN mettre dans mon agenda. Je dois me réapproprier mon temps. Mon temps, n’est pas là pour être rempli. Pour l’instant, il est vrai que je me distrais, je regarde des vidéos youtube, j’écoute beaucoup de podcast. J’aimerai réussir à me dégager quelques jours pour n’être que dans le silence loin des écrans. A voir si j’arrive à passer le cap. Si j’y arrive, soyez sûrs que je vous écrirais un article à ce sujet 😉

Rouen est agréable. Le centre ville a le charme de l’ancien et je continue à m’émerveiller devant l’architecture. Je continue à découvrir des petites rues et petit à petit j’élargis mon champ d’exploration. Il y a un point sur lequel je n’ai pas encore réussi à m’habituer. C’est un détail et pourtant il me déstabilise à chaque fois. Il y a des passages piétons sans feux. Les voitures laissent passer les piétons. Voilà. On en est à ce stade. Je m’émerveille juste parce que les gens respectent le code de la route. En bas de chez moi, à Paris, nous avons des passages piétons sans feux. Il m’est déjà arrivé d’attendre douze voitures avant qu’une accepte que je traverse. Une personne âgée est morte à cet endroit d’ailleurs, il y a quelques années. Les traces de sang qui ont persisté le lendemain m’avaient choqué. Et lorsque j’en ai parlé à des personnes véhiculées dans Paris, tout de suite le sujet a provoqué de l’énervement « Oui mais si tu savais, c’est horrible de rouler dans Paris ! On s’arrête tous les 15 mètres pour des feux ! Alors si en plus on laissait passer les piétons ! »…

Ici, on me laisse passer. Et je n’ai pas peur de me faire rouler dessus. Voilà. Je sais que c’est mon hypersensbilité qui parle, parce que 99% des gens n’y prêteront pas attention, mais je ne peux m’empêcher d’observer ce genre de choses. Elles disent beaucoup sur l’ambiance d’une ville.

Je flâne, je me balade. Je travaille, aussi. J’ai cette chance de pouvoir emporter avec moi mes sources de revenu. Je suis heureuse d’avoir cette possibilité.

J’ai acheté un sweatshirt rose bonbon dans une frippe. Il s’accorde parfaitement avec mes vans qui ont du rose bonbon sur le côté. Avec mon manteau moumoute on dirait un fluokid de 2005. Je me sens un peu ridicule dans cette mini crise d’ado. Je me demande si on me confond avec les lycéens ou les jeunes étudiants. Je ne me reconnais toujours pas dans le miroir, mais je laisse couler. Ce n’est pas grave. Ca reviendra. Il n’est pas agréable d’être en période de recherche, c’est inconfortable mais cette étape est nécessaire. J’en suis convaincue. (Oui, je me répète par rapport au dernier article, mais ça me trotte dans la tête en ce moment, que voulez-vous !)

Pour la première fois de ma vie, j’ai envie d’aller au spa. J’ai envie d’aller dans cet endroit élégant et luxueux où je prendrais soin de mon corps de manière différente de ce dont j’ai l’habitude. C’est étonnant cette envie soudaine de luxe. Qui vient en parallèle avec ma joie de trouver un sweat de mes rêves à 10€ dans une fripperie. J’aime beaucoup cette ambivalence.

Donc voilà, ma vie pour l’instant est la suivante : je travaille, je me repose, je me balade. Repeat.

Je crois que je suis réellement en train de « prendre soin de moi » car je créée un espace où le silence me permet de m’entendre.

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J’ai testé: une journée de retraite… à la maison

Oui, vous avez bien lu. Une retraite chez soi, sans rien ni personne pour faire l’animation. Etrange, n’est-ce-pas ? Même maintenant que j’ai testé ce concept, je ne sais toujours pas si nous pouvons appeler ça une retraite. Laissez-moi vous expliquer d’où ça sort:

Le concept

En lisant le magazine Respire il y a quelques mois, je suis tombée sur l’article  » Petite retraite at home » expliquant que nous pouvons nous créer notre propre événement et adapter cette idée de moment hors du temps où nous prenons le temps de penser à soi uniquement et à sortir de notre routine bien huilée du weekend. Originellement, le concept semble plutôt pensé pour les personnes n’arrivant pas à se dégager plusieurs jours de vacances ou ne pouvant pas se permettre le coût d’une retraite classique.

En lisant l’article, mes sourcils se sont levés pour plusieurs raisons: en restant chez soi, il me semble compliqué de réussir à créer « un moment qui compte » dont vous vous souviendrez pendant plusieurs années. Car c’est cela qui arrive pendant les retraites, des moments tellement forts que vous pouvez vous mettre à pleurer, à réaliser que vous alliez dans le mur encore et encore sans vous en rendre compte… Nous sommes en dehors de notre environnement routinier et de notre cercle familial, sans le poids de l’organisation, ce qui permet de reprendre contact avec nos envies personnelles. On se laisse porter par le flow et c’est d’autant plus facile que vous voyez les personnes autour de vous faire de même.

Alors, comment réussir recréer cet environnement sans une tierce personne pour nous faire des ateliers ou des cours ? Comment faire alors qu’on viendra vous interrompre toutes les demi-heures pour vous poser des questions ? Franchement, je n’ai pas vu l’intérêt de la chose.

Le déclencheur

Comme souvent, une information qui m’interpelle reste au fond de mon cerveau et continue à être analysée en arrière-plan. Un vendredi après-midi alors que je me sentais particulièrement fatiguée, l’idée m’est revenue en tête. J’ai soudain décidé que le lendemain j’allais tenter une « retraite silencieuse avec moi-même et uniquement moi-même » (dans la limite du possible, puisque n’habitant pas seule, je me voyais mal tourner les talons sans répondre à une question).

Vous vous dites donc « Mais… ce n’est donc pas une retraite silencieuse ? ». Si vous me connaissez depuis quelques temps, vous savez que je préfère faire les choses à ma sauce, et ne pas m’encombrer de dogmes rigides. Je prenais simplement la décision de limiter au maximum mes interactions avec le monde extérieur et que je ne serais pas à l’origine de ces contacts.

Qu’est-ce-que j’ai fait ?

Question légitime. Pendant cette journée, je n’ai fait qu’une chose : rien.

Je ne vous parle pas du « Ohlala, je n’ai rien fait de mon dimanche, j’étais étalée à regarder Netflix toute la journée », non, je vous parle du réel Rien. Choses que nous ne faisons que très rarement puisque même dans les transports en commun nous trouvons le moyen de combler ce vide en regardant notre téléphone ou en lisant.

Téléphone éteint, ordinateur éteint, télévision éteinte, radio éteinte. Rien.

J’ai passé le plus claire de mon temps à regarder dans le vide en réfléchissant. Pourtant, cela n’a rien à voir avec la mélancolie ou la dépression où nous regardons dans le vide car plus rien ne nous fait envie. Contre toute attente, c’était une expérience très joyeuse. J’ai passé ce temps dans ma chambre, à prendre le temps d’apprécier les sensations que j’avais dans mon lit et surtout à ressentir le temps qui s’écoulait extrêmement lentement. On oublie parfois que les minutes peuvent être longues. Que les heures peuvent sembler infinies. Malgré tout, au lieu de sentir un ennui profond, je me sentais maître de mon temps. C’est rassurant de voir qu’en réalité le temps était là, disponible. Je ne manque pas de temps, je l’utilise mal.

Ce temps de conscience avec soi même sans interruption est une denrée rare. Souvent, nous pensons aux choses que pourrions être entrain de faire à la place, ou nous pensons aux choses que nous ferrons plus tard. Dans cas ci, j’étais présente. Ni plus, ni moins. Je voulais profiter de ce temps que je m’offrais.

Remise en question

Ces moments avec moi-même sans distraction m’ont fait un bien fou. Je vous parle souvent de la sensation d’être aligné, d’être exactement où nous sommes supposés être. C’est dingue de se dire qu’un moyen pour y arriver ne demande… rien. Aucune dépense. Aucun investissement. Uniquement une prise de décision.

J’aurai pu penser aux courses que je serais aller faire à la place en temps normal, j’aurai pu élaborer ma future to do list… Il y a toujours quelque chose que nous pourrions être entrain de faire sauf que dans ce cas, j’avais décidé que ce que je devais faire c’était d’être pleinement dans mon repos.

A l’échelle de votre vie, est-ce grave de prendre quelques jours dans l’année pour ce genre d’expérience ? Vos courses peuvent attendre et si elles ne peuvent pas, organisez-vous pour qu’elles ne soient pas un problème. Vous prenez la décision, vous agissez en conséquence. Vous vous faites livrer, vous posez une journée, vous demandez à quelqu’un de vous aider… Vous trouvez une solution. Acceptez de vous faire du bien, agissez en fonction.

« Tu as vraiment passé toute la journée à réfléchir ? »

Je ne suis pas là pour vous vendre du vent, et je ne suis pas non plus un moine bouddhiste. Alors je préfère vous dire la vérité. Entre ces longues heures d’introspection non interrompues, j’ai quand même fait des choses mais qui ne demandaient pas d’allumer le téléphone/ordinateur/télévision/radio. J’ai lu tranquillement un livre et j’ai cuisiné sans regarder l’heure. Une journée comme les autres ? Personnellement, je ne me souviens pas d’une journée à je n’ai ni regardé un écran, ni regardé l’heure, ni parlé avec des gens, ni été distraite.

Ce moment passé était d’une grande valeur. J’ai bien peur que mes mots n’arrivent pas à retranscrire l’expérience que j’ai vécu. Ce n’était pas de la paresse. C’était un exercice de conscience sur la longueur.

Ce que j’en pense

Ecoutez… Je suis moi-même étonnée que cela m’ait fait autant de bien. Toute la journée s’est passée avec un rythme « naturel » que j’avais oublié. Qu’est-ce-que j’entends par là ? En ne faisant rien ou uniquement des petites activités sans écran et sans but, j’ai ressenti la longueur des secondes et des minutes qui s’écoulaient. Ca fait un bien fou. Pas d’instagram qui me fait perdre 5 minutes sans que je m’en rende compte. Pas de checkage intempestif de boîte mail…

Faire cette pause te rappelle que tu as du temps et que nous avons simplement la mauvaise manie d’en perdre dans des choses sans valeurs.

J’étais perplexe au début mais j’adhère finalement à l’idée de me créer un moment particulier où je ne suis disponible pour personne.

Même sur une courte durée comme une journée, on peut ressentir un bénéfice. C’est comme faire un reboot. On laisse le temps à notre cerveau de se reposer, à faire une vraie pause. Sans même essayer d’en avoir, 3 idées me sont venues car ce calme était propice pour que mon cerveau relie des points ensemble.

Alors oui, faites le ! Décidez d’une date, prévenez votre entourage pour qu’ils ne paniquent pas si vous ne répondez pas au téléphone, assurez-vous d’avoir le thé qui vous fait plaisir, le bon livre, la bonne couette, votre tapis de yoga à portée de main, bref entourez-vous de ce qui vous fait vous sentir bien ! Entourez-vous de ces jolies choses et hop, c’est parti !

La plénitude ne tombe pas du ciel

ou Comment ça, la plénitude ça se travaille ?

Bonjour toi,

Aujourd’hui j’écris un article pour témoigner d’un beau moment qui m’est arrivé il y a de ça quelques semaines maintenant. Sur ce blog on parle des moments difficiles mais on témoigne aussi des beaux moments qui se présentent. Voici mon article où je vous parle de plénitude et comment cela n’est pas tombé du ciel.

Agir pour son propre bien

Samedi matin, pas d’alarme, je me réveille tard car mon corps en avait besoin. J’avais prévu de me rendre à un événement qui me tenait à coeur mais y aller aurait signifié se presser pour être à l’heure, puis ensuite me presser pour mon rendez-vous suivant. Y aller aurait signifié courir toute la journée pour rattraper le temps que je ne m’étais pas accordé pour respirer.

J’ai décidé de ne pas y aller.

J’aurai pu être triste, j’aurai pu m’en vouloir de ne pas avoir réussi à me lever plus tôt mais rien de tout cela ne s’est passé. Ces pensées n’ont même pas frôlées mon esprit. Je devais me reposer, je l’ai fait, j’ai agis en conséquence sur mon emploi du temps.

J’aurai d’autres occasions d’aller à ce type d’événement et si finalement l’avenir me prouve le contraire, ce n’est pas bien grave non plus. J’ai pris la bonne décision pour ce moment précis.

Accueillir la joie

Le point le plus étonnant de cette journée était la présence d’une joie en moi. Ce n’était pas comme lorsque l’on est de bonne humeur. C’était une sensation qui me suivait partout. J’étais heureuse en allant aux toilettes. J’étais heureuse en étendant mon linge. J’étais heureuse en sortant la vaisselle. J’étais heureuse de tout, de la vie, de mon corps, de ma famille, de mes amis, de la lumière sur le mur, de la chaleur du café contre mes mains… Un moment rare.

C’était cela être aligné.

A un moment, je me suis arrêtée et je me suis fait la réflexion que c’était ça la plénitude, que je devais l’apprécier, l’identifier sans pour autant essayer de m’y accrocher. En profiter d’autant plus que j’ai conscience de son caractère passager.

Un lundi matin comme un autre

Après ce weekend d’une douceur sans précédent, je sentais que ma semaine promettait de belles choses. Pourtant, rien de particulier n’était prévu. Je n’attendais aucune réponse, aucun projet excitant n’était supposé arriver pendant ce laps de temps, vraiment rien de notable à priori. Simplement, je le sentais bien. Je me sentais prête à avancer sur mes projets sur mes objectifs.

C’est à ce moment là que j’ai décidé d’écrire cet article, surtout dans l’optique de vous montrer que ce moment de plénitude est le résultat des jours précédents.

Faire un pas de côté

Revenons en arrière. Vendredi, trois jours avant seulement donc. Je me sentais entre deux eaux: relativement contente mais avec une pointe d’anxiété que j’essayais maladroitement d’ignorer. Or, si j’ai bien appris quelque chose ces derniers mois c’est bien cela:

La cause de l’angoisse doit être travaillée et non pas ignorée

Pour ma part, je savais très bien ce qui provoquait cet inconfort. Il y avait quelque chose que je repoussais depuis des mois. Je n’ai pas miraculeusement trouvé la force de m’y mettre, c’est plus diffus que cela.

Le matin, j’ai décidé de prendre le temps de me faire une session de yoga de 40 minutes environ pour réveiller ce corps embrumé par le sommeil. Je n’ai pas choisi une session énergique pour partir sur les chapeaux de roues. Non. J’ai choisi une vidéo toute douce. J’ai pris le temps de faire les mouvements dans la lenteur. Nous avons tellement l’habitude d’être dans le mouvement, de passer d’une tâche à l’autre que je découvre la frustration que me provoque la lenteur. J’ai eu envie d’aller plus vite, j’ai eu envie de passer à l’asana suivant mais c’est exactement pour cette raison que ce jour là j’avais besoin de me limiter. Je me sentais déjà plus à même d’accomplir les choses mais à leurs rythmes naturels et non en poussant, forçant, me battant pour accélérer.

Changer de perspective

Je me suis sentie comme une plante qui commençait à se tourner vers les rayons du soleil. Je voyais le soleil baignant les arbres, je voyais ma chance dans les détails de ma journée. Je n’ai pas consciemment pris la décision de les remarquer, c’est venu sans même que je m’en rende compte.

J’ai avancé sur le fameux sujet qui devenait une épine dans le pieds à force de le reléguer sous le tapis. Déjà, je me sentais mieux d’avoir lancé le processus. Je reprenais le contrôle.

Le soir, j’avais un cours de yoga de prévu. Comme le matin, c’était une session axée sur la lenteur et le lâcher prise. J’ai senti à quel point mon corps avait accumulé de la douleur en seulement quelques jours. J’ai toujours du mal à décrire mes sensations pendant les cours tellement il y a de couches différentes de ressentis qui se superposent. Disons que cette fois ci, j’ai senti que le travail se faisait en profondeur. Mon esprit était pile poil prêt pour ça à ce moment là.

En sortant, je me sentais légère, légère, légère. Cela aurait pu m’encourager à passer une soirée tranquille sous la couette mais neni ! Une énergie autre que celle « du feu » s’était mise en route. J’ai travaillé toute la soirée dans la joie. Ce genre de moment où tu le fais entièrement pour toi, pour ton propre kiff.

Je me suis endormie heureuse et apaisée, contente d’avoir non pas eu peur devant mes angoisses et tout faire pour les ignorer mais avoir pris le temps d’abord de me calmer et ensuite de reprendre un tant soit peu le contrôle en travaillant sur ce qui me perturbait.