Comment j’ai compris que j’étais mon propre problème (parfois)

Note: Même si cela peut sembler évident je préfère préciser que la réflexion que je vais vous partager m’est personnelle et qu’elle s’applique uniquement à une situation où il n’y a pas d’abus de la part de la personne en face.

Je parle d’un contexte ordinaire type relation avec des amis, relation avec des collègues, ou encore relation avec la famille, des personnes avec qui j’aurai à la base une relation relativement saine. Exemple: tu étais persuadé qu’un professeur te détestait et te tyrannisait alors qu’en fait tu comprends des décennies plus tard que tu avais un mauvais comportement avec lui.

Par contre, si vous êtes dans une situation où vous vous sentez manipulé ou abusé, c’est très important que vous alliez demander conseil ou aide, que ce soit auprès de vos proches, vos amis, associations ou même police s’il le faut. Prenez soin de vous.


Là, c’est un sujet compliqué. C’est dur. Ca pique. L’ego hurle de douleur. Non, je fais de mon mieux, laissez moi tranquille. Je doute bien assez constamment, pas besoin de me faire douter encore plus, pas besoin de me montrer du doigt.

Je suis entrain de me poser beaucoup de questions sur le sujet et je vais essayer de rendre compréhensibles les pensées qui prennent forment dans ma tête.

Nous sommes beaucoup à douter des autres, de nous même, de notre valeur ainsi que de nos capacités, n’est-ce pas ? Je fais partie de votre team ! Pourtant, je me demande si parfois ces doutes ne sont pas une manière de nous distraire pour ne pas regarder du bon côté, celui qui demanderait de nous remettre réellement en question.

J’en entends déjà se dire « Ah non, non, non mais je passe mon temps à me remettre en question, c’est justement mon problème » mais j’ai l’impression que dans la majorité des cas… ça nous semble vrai, mais au fond… c’est faux ?

Je vais essayer de vous expliquer avec un bon vieil exemple, vous direz ce que vous en pensez.

Je travaillais sur quelque chose et la fatigue m’a fait baisser la garde. Le doute a vu la brèche et s’est engouffré. Beaucoup de frustration et d’énervement en sont sorti. Je me sentais mal, je doutais et j’étais énervée contre le monde autour de moi. Une mauvaise énergie. Celle qui emporte vers le fond en un rien de temps.

J’étais donc là, entrain de ruminer, ronchonner, ronger mon frein. A un moment, je discute avec une amie et elle me demande une question toute simple: « Comment tu vas? ». Je lui explique je me sens mal, je verse ma bile sur moi et sur le monde. Soudain, j’ai une épiphanie: je suis le moteur de mon propre problème.

Les circonstances ne sont pas parfaites, tout ne va clairement pas dans le meilleur des mondes dans mon quotidien mais quelques semaines plus tôt avec les mêmes circonstances voire des circonstances encore plus compliquées j’allais clairement mieux. Je me sentais toute légère et heureuse alors que le contexte n’était pas favorable.

Pourquoi ?

Parce que j’avais la bonne énergie et ce n’est pas quelque chose qui vous tombe dessus. Vous avez votre mot à dire. Dans mon cas, il m’arrive de me laisser aller dans l’énergie négative car elle me permet de repousser le problème soit sur les autres soit sur quelque chose que je ne peux pas changer, ce qui me déresponsabilise de mon « malheur »: j’ai l’impression d’être victime des circonstances.

Qu’est-ce que ça change de se rendre compte de ça ?

C’est se regarder en face. Voir son comportement non pas sous un angle exagéré (trop laxiste ou trop exigeant) ce n’est pas simple à vivre. Me regarder sous un autre angle m’a  fait dire « Putain, j’ai vraiment eu un sale comportement dans cette histoire ». Or, quelques minutes plus tôt, je balançais tout mon malheur sur le reste du monde. On aime pas se rendre compte que nous ne sommes pas des oies blanches avançant avec innocence et éthique sur notre chemin de vie.

A ce moment là, les doutes que j’avais me concernant ou sur les autres ne m’ont pas aidé à me remettre en question. Ils m’ont aveuglé. Je n’ai pas vu que j’étais aussi responsable de la situation. Je n’ai pas vu ma manière d’être ou mon réflexe de mettre le blâme sur quelqu’un d’autre. J’étais occupée à douter de mes capacités, des intentions de la personne en face, du monde en général.

Me rendre compte que j’avais mon rôle à jouer m’a fait instantanément du bien. Certes, je ne pouvais pas rendre la situation 100% meilleure mais la part qui m’incombait pouvait être améliorée grandement. J’ai tout de suite compris ce que je pouvais faire de mon côté. Je ne peux pas tout contrôler mais je me dois d’être active concernant ce qui peut l’être.

La réalisation que je pouvais reprendre le contrôle ne serait-ce que 50% d’une situation au lieu de me placer en personne impuissante m’a permis d’aller de l’avant, de faire un reality check de mon propre comportement.

Pour conclure, je pense que c’est une étape dans mon cheminement car j’ai justement l’habitude de trouver des excuses pour les mauvais comportements des autres envers moi. Ayant conscience de cette tendance, je m’étais en parallèle confortée dans l’idée que j’étais une petite chose naïve et toute douce qui n’a pas de mauvais comportement. Je me suis donc rendue compte que je n’étais pas cette colombe blanche trop gentille avec les autres. Parfois, je peux être une p*tain de pain in the *ss.

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Yoga: 4 raisons de ne pas rater un cours

Hier, alors que nous discutions de tout et de rien avec mon copain, il me dit que mon corps est devenu plus athlétique qu’avant et qu’il trouve ça bien que je dédie plus de temps à ma pratique du yoga. Il est vrai que j’ai toujours apprécié en faire mais parfois le quotidien reprend son cours et emporte lui avec lui les choses qui me font du bien. Ces derniers mois, je n’ai pas laissé cela arriver.

Régulièrement, des personnes m’interrogent sur ma pratique, il m’a semblé intéressant de faire un petit bilan sur ce que le yoga m’apporte. Peut-être que cela répondra à une de vos interrogations.

Faire un reboot pendant la semaine

Quand je vais à mes cours de yoga, je sais qu’en repartant je me sentirais comme un sou neuf même si j’ai transpiré comme un boeuf ou même si j’ai choisi un cours axé sur la relaxation. J’y fais peau neuve. Pendant la durée du cours, je fais le choix de laisser mes soucis à l’entrée. Quand les pensées parasites viennent, je me dis « je n’en ai pas besoin maintenant » et je me concentre soit sur la voix du professeur, soit sur ma respiration, soit sur mes sensations.

Une séance me permet de remettre les compteurs à zéro et d’avoir un oeil neuf sur ma journée voire sur ma semaine.

Être injoignable

La semaine dernière, j’avais un simple cours d’une heure. À ma sortie, je désactive le mode avion et je tombe sur plusieurs appels manqués, des textos, des notifications messengers… Je me suis sentie submergée par ces sollicitations. Comme elles sont d’habitude diluées dans le temps, nous ne nous rendons pas forcément compte du nombre que nous recevons par jour. Je commence même à envisager des journées sans téléphone ou des heures fixes où j’irai voir « si j’ai du courrier ».

Mon cours de yoga me donne cette opportunité d’être injoignable et de pouvoir me consacrer entièrement à mon bien-être pendant un temps donné.

Prendre de bonnes habitudes

Une fois que l’on commence à s’occuper de son corps, on commence aussi à se rendre compte de ce que nous lui infligeons au quotidien. On essaye de se tenir plus droit, on s’exerce à moins se recroqueviller sur soi (#heartopening), on perçoit lorsque nous avons le souffle court… Bref, on devient petit à petit conscient de sa présence physique.

En parallèle, j’ai pu constater une meilleure réaction aux événements. Il y a quelques jours, une phrase qui m’a fait paniquer. Je commençais à hyperventiler, l’anxiété envahissait chaque parcelle de mon être en quelques secondes. Les tambours de la crise se font entendre. J’ai stoppé net. J’ai dit à haute voix « Sibylle. Respire. Ne panique pas. Prends ton temps pour res-pi-rer » et j’ai commencé à allonger mon inspiration, mon expiration. Quelques minutes plus tard, je reprenais pieds dans la réalité. Ma vision s’est éclaircie, la crise n’avait pas eu le temps de s’installer.

Travailler sur le mental

À la vue de certaines postures ou enchaînements vous vous direz « Nope. Nope ! Nope ! Nope ! » alors que si, si, si. C’est possible. Peut-être pas maintenant avec vos peurs, avec votre corps qui n’est pas prêt mais un jour peut-être que vous y arriverez. Vous y serez. Vous vous demanderez pourquoi vous avez autant résisté au début. Vous prendrez confiance en votre capacité d’apprentissage et d’évolution.

De mon côté, je travaille un peu tous les jours (à peu près, je ne suis pas une héroine non plus) sur 2 postures qui m’embêtent. Je ne souhaitais même pas les essayer avant. Ce n’est pas miraculeux, je ne les maîtrise pas encore alors que pour l’une d’elle cela fait plusieurs mois que je travaille dessus. Pourtant, le fait de ne pas avoir « vaincu » ne me dérange pas. La patience me faisant défaut, cela me permet de l’entraîner. J’évite de tomber dans l’obsession du résultat. Ca viendra en son temps. En attendant, je progresse petit à petit.

Et vous, vous avez trouvé une activité qui vous permet de vous retrouver, de vous sentir comme un sou neuf ? J’imagine que l’on ressent après la course à pied par exemple ?

Prenez soin de vous,

Sibylle

Comment je fais la paix avec mes angoisses

Bonjour tout le monde !

Aujourd’hui, je vais parler de la relation que j’ai avec mes angoisses. Ces derniers mois, cette relation s’est transformée: les angoisses sont toujours là mais je ne les accueille plus de la même manière, ce qui me soulage énormément. Il m’a semblé intéressant de partager cette évolution avec vous.

Une peur constante

J’ai toujours été angoissée. D’aussi loin que mes souvenirs me portent, j’ai toujours eu conscience que les choses pouvaient mal tourner, que sous une apparence de calme la violence pouvait surgir brusquement. Quand les choses se passaient bien, voire trop bien, j’attendais le coup de bâton qui me semblait inévitable. Je n’ai jamais eu « confiance dans la vie » jusqu’à très récemment.

De cette méfiance constante sont nées des angoisses.

Passer du temps avec soi-même

Ces angoisses aident autant qu’elles emprisonnent, c’est pourquoi il m’est compliqué de m’en débarrasser. Comment dire adieu à quelque chose qui vous permet de ne prendre aucun risque ? Le problème étant que vous vous mettez à ne plus profiter de rien et que dans le même temps votre alarme interne se dérègle. Elle réagit de la même manière à un tout petit risque qu’à un « vrai » risque.

Depuis que j’ai entamé un travail avec une psychologue, mon rapport avec celles-ci a changé. En parallèle de ce travail, je fais beaucoup d’introspection en passant du temps seule et j’ai accepté de me mettre dans des situations que j’aurai refusé car elles m’auraient causées trop d’angoisses en temps normal.

Prendre ce temps avec moi-même comme seul compagnon peut effrayer au début. On se retrouve sans filet face à ses peurs. Pourtant avec le temps on découvre que c’est un bon moyen pour retrouver un semblant d’instinct.

Remise en question en profondeur

Ces derniers temps, je remets entièrement en question mon approche de la vie. Quels sont mes préjugés ? Mes envies ? Mes peurs ? Ce qu’il faut que je surmonte ? Ce qui doit être cultivé ? Je commence à mettre le doigt sur les pensées que j’avais internalisées et qui me limitent au quotidien ou dans mes projets d’avenir.

Tous ces questionnements nous amènent à nous demander qui nous sommes vraiment. Pour ma part, j’ai toujours imaginée la personnalité comme étant un bloc immuable et que si nous changions du tout au tout c’est qu’on ne savions pas qui nous étions. Je savais qui j’étais, point.

Ce n’est plus le cas. Je comprends que nous changeons avec le temps, avec les situations et que nous avons le choix d’explorer des parties inexplorées de notre personnalité.

Écouter ses peurs

9 mois plus tard, je suis encore très loin d’avoir fait le tour de l’histoire. Néanmoins, il y a un changement dont je souhaiterais parler et qui rend mon quotidien beaucoup plus doux.

Mes angoisses sont toujours là, vivaces, piquantes et déchirantes parfois. Elles n’ont pas disparues et je ne suis pas sûre qu’elles aient vocation à le devenir. Le changement dans cette histoire est qu’au lieu d’en avoir peur, je me pose la question de ce qu’elles souhaitent me communiquer. Je continue de me réveiller avec le ventre serré certains jours sauf qu’avant j’en aurai eu peur. Je me serais dit « tous aux abris, la tempête approche » et je me serais préparée à passer ma journée dans l’inconfort et la tristesse.

Je les considérais comme des entités à part entières avec les pleins pouvoirs sur ma vie. Elles étaient là et ma seule option était de les subir puis espérer qu’elles soient parties le lendemain. Or, si vous fuyez, elles continueront d’être là, inlassablement.

Maintenant, j’essaye de simplement voir cela comme le moyen qu’a mon esprit pour me dire que quelque chose me tracasse. En me demandant quel message il essaye de me faire passer, j’enlève le pouvoir que je lui accordais. Ce n’est plus une chose avec un contrôle sans limite sur ma vie car mon angoisse devient mon lanceur d’alerte, celui qui me prévient quand il y a un endroit où je ne souhaite pas regarder.

Mon angoisse devient mon lanceur d’alerte, celui qui me prévient quand il y a un endroit où je ne souhaite pas regarder.

On peut décider d’agir !

Le plus étonnant est que j’ai découvert que la cause de cet état était souvent dû à des choses relativement simples à résoudre mais qui trouvaient un écho dans mes peurs plus profondes. Il suffisait seulement de faire quelque chose et je pouvais sentir la boule se dégonfler instantanément.

Pour vous donner un exemple: pendant une semaine je ressens l’angoisse me prendre les tripes, je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me perturbe car j’avance à bonne vitesse sur mes projets. Je ne vois pas ce qui peut provoquer un tel stress. Le vendredi, après avoir repoussé le traitement de ma bannette dédiée aux papiers administratifs, je décide de m’y atteler. Je m’en débarrasse en une heure et soudain, miracle ! Je suis légère, je recommence à respirer à plein poumon ! Ce n’était finalement rien. Tout ce qui est administratif me provoque de fortes angoisses de base (et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas d’ailleurs) alors quand mon cerveau a vu que je repoussais l’échéance, que j’essayais de faire comme si cela n’existait pas, une alarme s’est allumée. Mon lanceur d’alerte était là pour me dire « Fais quelque chose ! Tu ne peux pas l’ignorer plus longtemps ! ». Je m’en étais fait une montagne sans même m’en rendre compte.

Le signal de quelque chose d’inachevé

Maintenant, je me rends compte que ma boule au ventre, ma fatigue, mon manque d’énergie est souvent lié à quelque chose que je repousse, ou quelque chose que je n’ai pas osé dire à quelqu’un, une conversation qui me pèse ou justement l’absence de conversation, un choix que je dois faire mais que je ne fais pas (un grand classique) ou encore un coup de fil que je n’arrive pas à passer…

Je découvre que mes angoisses sont finalement la partie visible de mes unfinished businesses que je préfère mettre sous le tapis.

Il y a d’autres angoisses que je n’arrive pas à contrôler bien entendu mais réussir à faire la paix avec une partie de celles-ci me fait sortir du cercle vicieux. J’avais peur d’avoir peur. Au quotidien je me sens plus légère car vivre avec ces angoisses c’est porter un fardeau, lourd et épuisant.

J’espère que vous trouverez chacun votre propre manière d’appréhender vos angoisses, que vous réussirez à vous tendre la main. En tout cas, essayons de reprendre le contrôle sur celles qui peuvent l’être. Libérons-nous de tous ces petits poids. Nous devrons travailler longuement pour nous débarrasser des gros mais nous aurons déjà bien lesté notre fardeau de départ en chemin.

Much love,

Sibylle

Changer son rapport aux angoisses

J’ai toujours été angoissée. D’aussi que mes souvenirs me portent, j’ai toujours eu conscience que les choses pouvaient mal tourner, que sous une apparence de calme la violence pouvait surgir à n’importe quel moment de la vie. Quand les choses se passaient biens, voire trop bien, j’attendais le coup de bâton qui me semblait inévitable. Je n’ai jamais eu « confiance dans la vie » jusqu’à très récemment. De cette méfiance constante sont nées des angoisses.

Ces angoisses aident mais elles emprisonnent tout autant. Depuis que j’ai entamé un travail avec une psychologue, mon rapport avec celles-ci a changé. En parallèle de ce travail, j’ai fait beaucoup d’introspection et j’ai accepté de tenter des situations qui m’auraient fait trop peur normalement. Je me suis entièrement remise en question concernant mon approche de la vie. 9 mois plus tard, je suis encore très loin d’avoir fait le tour de l’histoire. Néanmoins, il y a un changement dont je souhaiterais parler et qui rend mon quotidien beaucoup plus doux.

Mes angoisses sont toujours là, vivaces, piquantes et déchirantes parfois. Elles n’ont pas disparues et je ne suis pas sûre qu’elles aient vocation à le devenir. Le changement dans cette histoire est qu’au lieu d’en avoir peur, je me pose la question de ce qu’elles souhaitent me communiquer. Je continue de me réveiller avec le ventre serré certains jours sauf qu’avant j’en aurai eu peur. Je me serais dit « tous aux abris, la tempête approche » et je me serais préparée à passer ma journée dans l’inconfort et la tristesse.

Je les considérais comme des entités à part entières et immuables. Elles étaient là et ma seule option était de les subir puis espérer qu’elles soient parties le lendemain. Maintenant, j’essaye de simplement voir cela comme un mécanisme qu’a mon esprit pour m’envoyer le signal que quelque chose me tracasse. En me demandant quel message il essaye de me faire passer, j’enlève le pouvoir que je lui accordais. Ce n’est plus une chose avec un contrôle sans limite sur ma vie. Mon angoisse devient mon lanceur d’alerte, celui qui me prévient quand il y a un endroit où je ne souhaite pas regarder.

Mon angoisse devient mon lanceur d’alerte, celui qui me prévient quand il y a un endroit où je ne souhaite pas regarder.

Le plus étonnant c’est que j’ai découvert que la cause de cet état était souvent dû à des choses relativement simples à résoudre mais qui avaient trouvé un écho dans mes peurs plus profondes. Il suffisait seulement de faire quelque chose et je pouvais sentir la boule se dégonfler. Pour vous donner un exemple, pendant une semaine je ressens l’angoisse me prendre les tripes, je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me perturbe car j’avance à bonne vitesse sur mes projets. Je ne vois pas ce qui peut provoquer un tel stress. Le vendredi, après avoir repoussé le traitement de ma bannette dédiée aux papiers administratifs, je décide de m’y atteler. Je m’en débarrasse en une heure et soudain, miracle ! Je suis légère, je recommence à respirer à plein poumon ! Ce n’était finalement rien. Tout ce qui est administratif me provoque de fortes angoisses de base (et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas d’ailleurs) alors quand en plus mon cerveau a vu que je repoussais l’échéance, j’essayais de faire comme si cela n’existait pas, une nouvelle panique est venue se rajouter. Mon lanceur d’alerte était là pour me dire « Fais quelque chose ! Tu ne peux pas l’ignorer plus longtemps ! ». Je m’en étais fait une montagne sans même m’en rendre compte.

Maintenant, je me rends compte que ma boule au ventre, ma fatigue, mon manque d’énergie est souvent lié à quelque chose que je pousse inutilement, ou quelque chose que je n’ai pas osé dire à quelqu’un, une conversation qui me pèse ou justement l’absence de conversation, un choix que je dois faire mais que je ne fais pas (un grand classique) ou encore un coup de fil que je n’arrive pas à passer… Je découvre que mes angoisses sont finalement la partie visible de mes unfinished businesses que je préfère mettre sous le tapis.

Je découvre que mes angoisses sont finalement la partie visible de mes unfinished businesses que je préfère mettre sous le tapis.

Il y a d’autres angoisses que je n’arrive pas à contrôler bien entendu mais réussir à faire la paix avec une partie de celles-ci me fait sortir du cercle vicieux. J’avais peur d’avoir peur. Au quotidien je me sens plus légère car vivre avec ces angoisses c’est comme porter un fardeau, c’est lourd et épuisant.

J’espère que vous trouverez chacun votre propre manière d’appréhender vos angoisses, que vous réussirez à vous tendre la main.

Much love,

Sibylle

Comment j’ai trouvé le psy qu’il me fallait

Bonjour tout le monde 🙂

Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet qui me tient particulièrement à coeur car j’ai mis beaucoup de temps à accepter d’aller voir un psychologue, et quand le jour est venu, j’ai eu la chance de trouver dès le premier coup une personne avec qui les séances se déroulent dans la confiance.

Trouver le psy qui nous convienne, je le souhaite à tout le monde.

J’ai erré plusieurs fois sur Doctolib ou sur google pour en trouver un mais toutes mes recherches se sont conclues que par un doute encore plus fort qu’avant de les commencer. Qui choisir ? Pourquoi est-ce que j’en prendrais un plus que l’autre ? Quel est le bon prix ? Je n’avais clairement pas envie d’aller de personne en personne pour les « tester ». Cela aurait impliqué recommencer le travail à chaque fois en expliquant ma situation douloureuse sans avancer dans le processus et de débourser une somme astronomique dans ces essais. Je voulais me sentir en confiance avant même de le rencontrer.

Comment faire ? Je n’exclue pas le facteur chance que j’ai eu dans ma recherche mais de mon côté je vois deux manières de procéder*:

Demander à son entourage

C’est de cette manière que j’ai trouvé la personne qui allait me suivre.

Je peux tout à fait comprendre que certaines personnes aient du mal à le faire : on peut avoir honte de se sentir mal ou on peut ne pas avoir envie que les gens autour « nous voient différemment » ou encore être dans un milieu où aller voir un psychologue n’est pas accepté. Dans ce cas, essayez de voir s’il n’y a pas au moins une personne dans votre entourage qui se trouve plus sur la même longueur d’onde que vous, quelqu’un avec qui vous ne ressentirez pas cette gêne et demandez lui si elle ne connaîtrait pas quelqu’un. Même si elle n’aura peut-être pas de recommandation directement, elle peut avoir entendu parler autour d’elle d’un bon psychologue et pourra se renseigner pour vous pour récupérer son nom, on ne sait jamais !

De mon côté, je suis partie du principe que quelqu’un suivant une de mes amies avec une sensibilité similaire aurait plus de chance de me convenir et je n’ai pas eu peur d’en parler autour de moi. Ce n’est pas honteux d’aller voir un psy et chacun peut en avoir besoin à un moment dans sa vie. Ce n’est en aucun cas un signe de faiblesse.

Demander à son médecin traitant

Si vous avez un médecin traitant qui vous connait bien, c’est une bonne chose de se tourner vers lui pour avoir son avis sur la question. D’abord il saura mieux si vous avez besoin d’un psychologue ou d’un psychiatre, et ensuite il pourra vous recommander des praticiens pouvant coller à votre personnalité.

Cela peut sembler étrange de le formuler de la sorte mais mon ancien médecin traitant, celui qui m’a suivi de la fin de mon enfance jusqu’à la fin de mes études supérieures, essayait toujours de m’envoyer chez des personnes douces, quelle que soit leur spécialité, car avec ma sensibilité accrue, il y avait de fortes chances que je me retrouve en larmes avant la fin d’un rendez-vous. Une phrase brutale ou mal formulée et les grandes eaux arrivaient. C’est ce médecin qui a utilisé le terme « hyper sensible » pour la première fois et elle a travaillé en fonction de ça.

C’est vraiment génial d’avoir pu être accompagné aussi longtemps sans être jugée et je l’en remercie. (J’ai beaucoup pleuré en allant chez des spécialistes quand même… mais c’est une autre histoire 🙂 )

En conclusion, essayez d’en parler avec des personnes en qui vous avez confiance, il y a sûrement plus de gens autour de vous qui vont chez un psy que vous ne l’imaginez. Ils pourront répondre aux questions que vous vous posez, vous dire comment se déroule une séance, combien ils payent, quelle est leur fréquence de RDV…

En espérant que vous trouverez chaussure à votre pied,

À bientôt !

Sibylle


*si vous en avez d’autres, je pourrais les rajouter 🙂

8 livres qui m’ont changé

*

…POUR AVANCER DANS MA VIE

L’année de la pensée magique – Joan Didion

Comme beaucoup de mes livres, celui-là m’est arrivé entre les mains par hasard. Il avait été déposé dans l’entrée de mon hall d’immeuble et n’ayant jamais lu de livre de Joan Didion, il m’a semblé que c’était l’occasion d’en lire un.

Il s’est avéré que Joan Didion parle dans ce livre du décès de son mari et compagnon de longue date, John Gregory Dunne. À ce moment là, je me sentais moi même prise dans un enchevêtrement de sentiments vis-à-vis de la mort et du destin. Même si ce sont clairement mes rendez-vous chez le psychologue qui m’ont permis de faire le ménage et à tourner la page, je pense que ce livre m’a néanmoins aidé car je me suis autorisée à pleurer à grosses larmes en reconnaissant mes sentiments dans ses lignes.

Femmes qui courent avec les loups – Clarissa Pinkola Estés

Celui-là, ce n’est pas un petit morceau.

Déjà, l’édition Livre de Poche que je possède est… décevante. Il y a plusieurs coquilles, et nous avons droit à des explications d’étoiles en bas de page alors que les étoiles ne sont simplement pas présentes dans le texte ❤

Pour ce qui est du propos, c’est un livre intense. Il y a plusieurs points sur lesquels je n’étais pas d’accord et qui m’ont fait rouler des yeux mais il y a eu tellement d’images fortes au cours du livre que je ne peux pas lui enlever son importance. Il m’a remué et je me suis reconnue dans énormément de passages. J’y ai même trouvé une force profonde grâce à ses mots et m’ont aidé à dépasser certaines de mes craintes.

Le livre prend comme point de départ des contes plus ou moins connus et ensuite les explique d’un point de vue symbolique. À partir de là, Clarissa nous emmène dans son monde souterrain où règne la femme sauvage.

Les mots pour le dire – Marie Cardinal

Certaines personnes connaissent déjà ce livre car ils ont lu mon article sur Amavi concernant mes difficultés à aller voir un psy ou parce que je leur en ai parlé directement (et j’en ai beaucoup parlé).

Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un livre où nous suivons l’autrice tout le long de ses 7 ans de psychanalyse. En plus de son récit personnel et de ses souvenirs déchirants, nous découvrons le travail de psychanalyse et les différents obstacles qui peuvent être rencontrés en chemin.

*

…DANS MA VIE QUOTIDIENNE

Get Things Done – David Allen

Changement complet de registre. Après le monde des émotions, nous voilà dans le monde du concret, de la productivité. David Allen a mis en place un système d’organisation pour vous aider à être plus productif tout en réduisant votre stress. Il existe même des applications qui se basent sur ce système pour vous aider dans vos tâches à courts et longs termes. Je n’ai pas mis en place toute sa méthode, mais j’en ai quand même tiré de bons conseils.

Ce livre peut vous intéresser que vous soyez quelqu’un qui s’intéresse à l’organisation en général ou que vous soyez quelqu’un qui est justement complètement perdu et qui aimerait avoir un mode d’emploi pour s’organiser.

Why you? 101 interview questions you’ll never fear again – James Reed

Peur des entretiens d’embauche ? C’est bien normal. En allant acheter Get Things Done, je suis tombée sur ce livre. À cause de mon absence de confiance en moi et ma peur viscérale de rencontrer des personnes présentes seulement pour me juger, ce fut un don du ciel. J’exagère à peine.

Ce livre m’a enfin fait comprendre que j’étais là pour rencontrer des personnes avant tout, que je n’étais pas un chien abandonné à la recherche d’une maison qui veuille bien de moi mais que j’étais là pour trouver un emploi et une entreprise qui me correspondent autant que je leur corresponde. C’est comme une relation amoureuse, il faut trouver la bonne personne.

Le livre aborde donc une centaine de questions qui sont généralement posées en entretien et il nous explique ce que nous devons comprendre derrière.

*

…DANS MA RÉFLEXION

Eating animals – Jonathan Safran Foer

Eating animals est un livre traitant de la cause animale. L’auteur attendant l’arrivée d’un enfant, il se pose des questions concernant son alimentation et celle qu’il souhaitera léguer à sa progéniture. Il part à la recherche de réponses et nous emmène avec lui dans les méandres de l’industrie agroalimentaire américaine. Même s’il se base sur un pays qui n’est pas le nôtre, la réflexion présente peut intéresser n’importe quelle personne ayant des questionnements similaires. À lire, à offrir.

Citizen Designer, Perspectives on Design Responsibility – Heller & Vienne

Je l’ai découvert lorsque j’étais encore étudiante lors d’une foire aux bouquins à l’OCAD où je passais un semestre. Lors de nos études, nous nous posons la question de quel designer nous souhaitons devenir. Voulons-nous être éthique ? Est-ce qu’on s’en fout ? Quelles sont nos limites ? Accepterions-nous n’importe quel client ?

Une fois salariés, c’est différent, nous ne choisissons pas forcément nos clients et nous pouvons être mis face à nos propres contradictions.

Le livre est divisé en quatre parties :

  1. Social Responsibility
  2. Professional Responsibility
  3. Artistic Responsibility
  4. Raves and rants

L’édition en ma possession est l’édition de 2003, ce qui commence à sacrément dater mais bonne nouvelle, il existe une version de 2018 🙂

No Logo – Naomi Klein

Je ne pouvais pas faire un article de la sorte sans évoquer ma première illumination: No logo de Naomi Klein.

J’ai dû lire ce livre en 2015 environ, sachant qu’il date de janvier 2000. Quinze plus tard, quasiment rien n’avait changé et chaque ligne me semblait encore véridique. Entre autres, elle nous parle des conditions de travail inhumaines pour les petites mains de l’industrie textile. C’était il y a dix huit ans maintenant !

De quoi parle-t-on exactement ? Des marques, de leurs manières de s’insinuer dans nos vies, de leurs images de marque et de leurs hypocrisies.

C’est un pavé certes, mais il est extrêmement documenté. C’est un incontournable.

Je n’ai pas encore lu ses livres plus récents, mais ça ne saurait tarder.

*

Et vous, des livres à me conseiller ? 🙂

Faire face à soi-même: Se penser invisible

Il fait 40 degrés dans ma chambre. Il est minuit passé et je me tourne inlassablement dans l’espoir de trouver le sommeil. Mes pensées commencent à vagabonder, elles perdent leur sens logique.

Soudain, je me rends compte que pendant tant d’années, tout au fond de moi, je croyais sincèrement être invisible. C’est comme une évidence. Il suffit de revenir sur certains souvenir récents pour m’en rendre compte.

Mon incompréhension en voyant plusieurs dizaines de personnes autour de moi pour fêter mon départ de mon ancienne boîte. Mon envie de me cacher lorsque L. me dit « mais tu sais Sibylle, les gens t’apprécient ». Quelques mois plus tard, les larmes qui me viennent aux yeux quand on m’offre un cadeau pour mon départ d’une autre boîte. Quand des gens m’invitent à sortir avec eux alors qu’ils ne m’ont rencontré qu’une seule fois. Les paroles douces de personnes qui me connaissent à peine. Je suis toujours étonnée quand quelqu’un me dit « Bien sûr que je me souviens de toi ! ». Je suis ébahie à la perspective d’être dans la mémoire de personnes qui n’ont pas de liens affectifs avec moi. Un refus d’être aimé.

Les compliments. Je n’ai jamais su les recevoir. Mon inconscient reste persuadé qu’ils ne s’adressent pas réellement à moi. J’ai plusieurs fois prononcé cette phrase « Bon, je sais que c’est simplement par pitié mais ça reste gentil de leur part ! ». Les compliments, je ne sais pas les voir comme sincère. Il y a toujours ce doute « Que souhaites-tu en échange ? ». J’ai toujours l’impression que l’on essaye de m’avoir, de m’extorquer quelque chose que je ne souhaite pas donner. Les compliments me font me sentir manipulée. Une petite lumière d’alerte s’allume dans les tréfonds oubliés de mon âme, celle de la méfiance, toujours prête à activer le système de défense.

L’écrire me rend triste, sincèrement. J’ai les larmes à l’oeil en me rendant de l’étendue du désastre. Une confiance perdue depuis si longtemps, sûrement une cassure quelque part dans ma jeunesse.

Petite, j’ai tellement, tellement souhaité disparaître. Qu’on oublie ma présence. Ne plus être là, invisible aux yeux de tous. J’aurai rêvé faire partie du papier peint. Il m’est souvent arrivé que l’on me dise « Tiens, je t’avais oublié » ou encore « tu es si discrète, quel est ton nom déjà ? ». La prouesse de me faire oublier où que j’aille. Passer du temps seule, sans parler, sans rien faire, je savais faire. Passer des jours entiers sans ‘vivre’ les moments mais simplement observatrice passive accrochée aux jambes d’un de mes parents. La panique à la perspective d’être inclue dans une quelconque activité. Un enfant apeuré.

On me l’a reproché. Beaucoup. Parfois cela revient encore sur le tapis. Un poids pour les gens autour de moi. « Pourquoi ne peux-tu pas simplement être comme les autres ? »

Parce que voir quelqu’un ne pas passer un bon moment, même si c’est un enfant, on lui en veut. Ne jouons pas les naïfs, nous avons tous été dans la situation d’en avoir contre quelqu’un qui « pourrit » l’ambiance car il ne fait pas semblant de s’amuser.

Il existe une ambivalence très forte en moi : l’envie profonde de disparaitre et ces éclats de vie tonitruants et incontrôlables. Rire, ce radeau de sauvetage. Je ris à gorge déployée, je parle fort, je fais des gestes disproportionnés quand je raconte une histoire. Rire renvoie tous mes doutes au fin fond de mon être. Ce sont quelques secondes de repos où mes doutes s’évaporent.

C’est là que j’ai compris le but de ce blog, quel cheminement j’étais entrain de faire. Ce blog, il n’est pas comme ceux que j’ai pu avoir avant. Mon mal être suintait dans toutes les lignes, dans tous les mots que j’écrivais. C’était un moyen de me débarrasser de ce poids que je n’arrivais pas à porter. Même si le moyen reste le même (Helllooo, de toute évidence ce n’est pas la joie de vivre qui suinte dans ce post), je m’expose et j’en ai pris la décision.

J’ai décidé de ré-ouvrir un blog.

J’ai décidé de parler non pas pour évacuer mon trop plein d’émotion mais pour témoigner que les choses changent constamment.

Je n’ai pas honte d’écrire là dessus, car je ne suis pas seule. C’est évident. Je le sais. Je ne suis pas la seule petite fille qui a eu envie de disparaître beaucoup trop tôt dans sa vie. Je ne suis pas la seule petite fille à avoir nourri la peur de mourir sur le champs si j’ouvrais la bouche devant des inconnus. Je ne suis pas la seule petite fille à avoir une peur incontrôlable du jugement.

Hier soir, j’ai donc compris que si je prenais le risque d’ouvrir ce blog, c’était tout simplement qu’un changement s’opère: j’accepte d’être vivante et visible alors que depuis mon enfance, à force de refuser de l’être, je m’étais convaincue que j’étais réellement devenue invisible. C’est fou. C’est triste.

Mais rien n’est figé, non, rien n’est jamais figé.

Je suis heureuse d’avoir mis au jour cette partie de moi. Je savais qu’elle était là, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je ne sais pas d’où elle vient, pourquoi j’ai vécu de la sorte, mais damn. C’est une expérience forte de faire face à soi de la sorte.

Je rends le micro sans conclusion car je n’ai pas envie d’épiloguer. Ce post n’est finalement qu’une introduction.