Mes intentions pour 2021

Depuis quelques années, je choisis en début d’année un mot qui réflète mon intention pour les mois à venir. En 2020 j’avais choisi le mot « courage » (oui, c’est ironique lorsque l’on sait tout ce qu’il s’est passé… Du courage, il nous en a fallu !) et dans tous mes moments de doute ou de réflexion, ce mot me permettait de me souvenir le chemin que je souhaitais emprunter.

Lorsque je choisis le mot de l’année, je ne le choisis pas uniquement pour ce qu’il signifie littéralement mais aussi pour les émotions et les espoirs qu’ils m’évoquent. Le mot courage n’était pas sorti du chapeau, c’est celui qui semblait le plus fort pour refléter ce dont j’avais besoin. A chaque fois que j’évoquais ce mot, je me retrouvais « propulsée » dans une image mentale remplie de sensations, d’envies, d’idées, d’espoirs…

Bref, le choix du mot va beaucoup plus loin que simplement prendre au pif un mot qui nous plait sur le moment. C’est trouver un mot qui vous donnera une feuille de route juste à son évocation. Celui qui vous rappellera où vous souhaitez aller. Ce mot devient presque un moteur.

Les années précédentes, les mots de l’année s’étaient imposés d’eux-mêmes. Je dois vous avouer que cette année, je suis tellement déboussolée face à la situation actuelle, qu’au début aucun mot ne semblait faire surface. Honnêtement, cela résume assez bien ce qu’il se passe en moi depuis quelques mois : les mots ne me viennent pas. Je n’écris pas d’articles car il est en ce moment difficile pour moi d’avoir accès à mes émotions. Tout semble bloqué pour garder un semblant de contrôle. L’inspiration a rarement été aussi basse pour le blog.

Néanmoins, appréciant réellement le fait de choisir un mot pour l’année, j’ai continué à me demander « Sibylle, de quoi as-tu besoin pour 2021 ? ». Et puis, la seule chose qui me venait était : j’ai besoin de douceur. J’ai besoin de rire, de légèreté, d’amitié, d’amour, d’inspiration, de beauté. J’ai besoin de retrouver ma capacité à rêver (qui s’est complètement fait la malle depuis quelques mois). Disons que j’ai envie de la douceur d’un printemps, du soleil sur ma peau, d’un jardin où humer les fleurs, sentir l’herbe sous mes pieds, boire des smoothies banane vanille, entendre l’océan gronder, sentir mon corps se délier, vivre.

Au début, j’ai refusé de choisir le mot « douceur ». Mon mental me disait « mais Sibylle, tu dois choisir un mot qui te demande de puiser dans tes ressources, d’aller plus loin, qui t’encourage à te découvrir » mais la réalité c’est qu’à l’heure où j’écris mes ressources mentales ont besoin d’être rechargées. Et pour ce faire, c’est bien de douceur dont j’ai besoin. S’octroyer de la douceur, dans mon cas, c’est un challenge en soit. C’est accepter que j’y ai droit.

Et sinon, vis-à-vis des intentions… Qu’est-ce que je pourrais me souhaiter pour 2021 ?

  • Me faire un groupe d’amis soudés à Nantes
  • Me sentir entourée, sentir que je fais partie d’un tout
  • Faire quelques voyages en France (visiter l’est, retourner en Bretagne, voir les montagnes)
  • Adopter un petit chat ou un petit chien (si j’arrive à sauter le pas… mais est-ce qu’on se sent jamais prêt ?)
  • Me sentir à ma place (personnellement et professionnellement)
  • Passer beaucoup de temps à marcher ou randonner dehors
  • Nourrir ma créativité avec des expos ou des livres d’art (-> pas sur pinterest ou instagram)
  • M’éloigner des écrans, please
  • Faire une retraite de yoga
  • Accepter l’évolution de ma pratique de yoga
  • Creuser cette idée de « création d’ambiance » (je sais, vous ne pouvez pas comprendre, vous n’avez pas le contexte pour cette intention, mais c’est pas grave)
  • Interroger mon envie de mêler mes passions ensemble (Comment cela pourrait-il se traduire ?)
  • Rêver, rêver, rêver

Et vous, vous aussi vous choisissez un mot d’intention pour l’année à venir ? Ou faites-vous une liste d’envies ? Je suis sûre que nous énormément à avoir envie d’un peu de douceur cette année 🙂

Bonne journée à vous tous,

On se revoit vite !

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Article à la cool : je regarde quoi sur youtube en ce moment ?

Est ce qu’en ce jour férié un petit article sans prétention vous ferait du bien ?

Je vous parle régulièrement du fait que le premier confinement m’a fait découvrir beaucoup de chaînes youtube. Avant, certes je regardais quelques chaînes plutôt « gaming » (alors que je ne joue absolument pas aux jeux vidéos… Allez comprendre !) mais maintenant le vlog s’est beaucoup imposé dans mon temps passé sur la plateforme.

Je vous mets une vidéo par chaîne pour vous donner un aperçu de ce que j’apprécie dessus 🙂

Préambule : je préfère prévenir ceux qui cherchent du contenu éco responsable sur youtube que ce n’est pas du tout ce que je consomme dessus. A part regarder de belles tiny houses, je n’ai rien sur ce créneau dans mes abonnements !

Q2HAN

La chaîne que je préfère dans celles que j’ai découvertes cette année. Je vois une nouvelle vidéo, qu’importe le titre, je vais me poser et regarder. Les deux jumelles me font tellement rire et leurs sens de l’esthétique dans les parties contemplatives de leurs vidéos me parle. Je gagne toujours quelques points de bonne humeur après avoir regardé une de leurs vidéos. Je reviens aussi régulièrement sur des vidéos que j’ai particulièrement aimé lorsque l’envie me dit.

MICHELLE CHOI

Michelle est une youtubeuse qui a déménagé à NYC il y a 1 an après plusieurs années à Séoul pour ses études. J’ai découvert sa chaîne car le titre « Living Alone Diaries » m’avait interpellé puisque pendant le premier confinement je redécouvrais la joie d’habiter seule tout en y étant forcée par la force des choses.

ASHLEY B CHOI

J’ai découvert Ashley grâce à la vidéo que je vous ai mis ci-dessus. Elle faisait partie d’un groupe de Kpop jusqu’à ses 28 ans et s’est donc retrouvé à découvrir ce qu’est l’indépendance à ce moment là. Au moment où je découvrais sa chaîne (probablement une recommandation que j’ai eu en regardant Michelle Choi), j’étais pile poil en train de me demander si moi aussi j’avais les ressources nécessaires pour y arriver par moi même.

ROWENA TSAI

Ici on parle productivité, finance, bien-être,… Bref, on décortique sa vie sous bien des aspects pour essayer de la modeler de manière à s’y sentir bien dans sa tête, bien dans son corps et bien dans son taff 🙂

Et c’est grâce à un commentaire sur ce blog que j’ai pu découvrir cette chaîne !

SUZINNE

Vous aimez les plans contemplatifs ? Vous aimez observer les gens dans leur vie quotidienne ? Vous aimez les petits chats mignons qui viennent s’installer sur les clavier pendant que vous travaillez ? Cette chaîne est pour vous !

Pensez à activer les sous-titres anglais pour cette chaîne (sauf si vous parlez coréen bien sûr).

BEST DRESSED

Cette chaîne est plutôt tournée vers la mode ce qui ne m’intéresse pas forcément (par exemple je ne regarde pas de vidéo du genre « 30 fall outfit ideas ») mais je regarde plutôt les vidéos axées vlog ou déco. J’aime le sarcasme donc j’y trouve mon compte !

ESTEE LALONDE

Ici aussi, une chaîne qui initialement parle d’un sujet qui ne me parle pas du tout : les produits de beauté. Par contre, j’y adore les vlogs. Estée se montre vulnérable, franche et en bonus pour les gens comme moi, elle a un chien !

Et voilà, en espérant vous donner de quoi vous mettre sous la dent pendant quelques temps 🙂

Un confinement s’il vous plait #5: solitude, questionnements & lâcher prise

Photo : Encore des photos prises à Dieppe avant le confinement

Bien le bonjour !

Un mois quasiment jour pour jour après mon dernier article, nous nous retrouvons enfin pour un nouvel article. Je pensais que le confinement me donnerait d’autant plus envie d’écrire, d’explorer et de me découvrir. La réalité est que je me sens d’abord en attente et ensuite en digestion. Les émotions me traversent avec force à cause (ou grâce à, ça dépend des jours) de mon hypersensibilité et rien de tout cela n’est clair dans ma tête. C’est comme si j’étais en permanence dans un brouillard qui oscille entre « ça va » et « ça ne va pas ». D’où la difficulté d’écrire puisque mettre des mots sur ces sensations permet de les délimiter, les ranger, les analyser.

Juste avant de commencer les différents points de l’article, je voulais remercier Eva qui a posté sur mon dernier article une recommandation de chaîne Youtube. Pile dans le mille ! J’aimerai bien que mes recommandations Youtube sur la page d’accueil soient aussi pertinentes 😅

De la solitude

J’ai décidé de rester là où j’étais pour passer le confinement, c’est-à-dire dans l’appartement que j’avais sous-loué pour le mois de mars initialement. Je ne me voyais ni passer le confinement dans mon appartement à Paris puisque j’y vis avec mon frère, ni le passer dans l’appartement de mon copain où il n’y a même pas la place d’avoir un vrai lit…

Le « hasard » de la vie (le destin, le chaos, je vous laisse choisir le terme qui vous parle) a fait la chose suivante : fin février j’étais épuisée. Je n’avais pu dormir une nuit complète depuis des mois à cause de problèmes dans mon immeuble. Par dessus ça, le besoin impérieux d’être seule que j’ai déjà évoqué dans un autre article: lorsque vous aimez le silence, la tranquillité et qu’en plus vous êtes de nature assez solitaire, n’avoir jamais vécu seul sur une longue période est un poids. L’adaptation permanente aux règles des autres.

Honnêtement, lorsque je dis que fin février j’étais épuisée, je ne suis pas sûre que le mot soit assez fort. Malgré ma conviction que j’allais retirer quelque chose de cette période grâce aux semi-hallucinations dû à la fatigue que j’avais durant la nuit et que je pouvais décortiquer avec ma psychologue comme des trésors précédemment inaccessibles, rétrospectivement, ça n’allait pas bien. Point. Il faut que j’accepte de le dire.

Je n’irais pas dans le détail, mais je peux vous dire une chose : cette période me confirme un adage que je pense avoir déjà évoqué mais qui continue à se prouver encore et encore. L’adage est le suivant : s’il y a des situations qui ne vous conviennent pas dans la vie, attendre de voir si les choses s’améliorent d’elles mêmes est vain. Cela va juste vous bouffer chaque jour un peu plus. Il faut prendre des décisions. (dixit la fille qui n’a pas encore pris de décision, haha)

Si vous êtes comme moi, vous avez tendance à ne prendre des décisions coupantes & radicales uniquement lorsque vous atteignez vos derniers retranchements. J’essaye de travailler ce côté là de ma personnalité mais pour l’instant, c’est un comportement que je continue d’avoir, mais j’ai bon espoir qu’un jour cela change, petit à petit. 🙂 Je persévère et je suis accompagnée.

Je le vois bien : démissionner, aller voir une psy, décider d’être freelance et décider à un certain moment d’arrêter de regarder les annonces de CDI, décider que je voulais travailler avec des clients à distance uniquement… Tout ça étaient des prises de décisions fortes qui m’ont permis d’avoir une vision claire du chemin que je souhaitais prendre.

Tout ça pour dire : cet appartement s’était présenté à moi comme dans un rêve. Certains diraient qu’il s’est manifesté. J’ai demandé, il est apparu. Incroyable. Les dates ? OK. L’endroit ? OK. Tout était parfait.

Alors au moment de choisir, j’ai préféré opter pour la solitude. Cela ne faisait que 2 semaines que j’étais arrivée et je commençais tout juste à retrouver un rythme normal de sommeil. Grâce au couple à qui est l’appartement, j’ai eu la possibilité de rester pendant la période de confinement. J’ai douté mais je me suis dit que si tout ça s’était si bien goupillé, que si je me retrouvais par le truchement de l’inadvertance dans ce cocon isolé, ce n’était pas pour rien.

Je suis seule, parfois ça me pèse, mais je pense que cette descente est pour moi, à titre personnel, une épreuve mais sûrement aussi une possibilité de mettre à plat ce que je veux pour demain.

De nouvelles habitudes

Je vous le disais dans l’article précédent: je me suis découvert une passion pour les vlogs et je commençais à réintégrer une routine cosmétique.

Les vlogs continuent de rythmer ma semaine, heureuse de voir comment le confinement se passe pour des personnes à l’autre bout de la terre.

Ma peau a atteint la semaine dernière une étape de non acné jamais atteinte depuis probablement… avant mon adolescence. Certes depuis, m’étant fait plaisir en achetant une pizza et des chips les boutons sont de retour, mais j’ai des vidéos qui me rappelleront qu’en cette période de confinement, en prenant soin de ma peau, doucement et juste pour moi, elle était… bien.

Je sais que cette partie de l’article est d’une futilité sans nom, mais la vie est remplie de futilité qui nous rendent heureux ou malheureux.

Il y a une petite chose qui a changé depuis le début du confinement. J’ai regardé mes ongles et j’ai dit : « J’arrête de les ronger ». Pourtant, enfant anxieuse je me les suis rongé très tôt. Rien ne m’énerve plus que lorsque quelqu’un me dit d’arrêter alors que c’est un comportement mécanique en provenance direct de mon anxiété.

Et là, comme ça. Comme beaucoup de fois dans ma vie, la chose était conclue.

Une phrase, une décision.

Bon, ok. Là je partais dans une joie théâtrale et maintenant que je vérifie la date de ma prise de décision, j’ai commencé le 2 avril… Donc étant le 18 avril, cela n’est pas incroyable pour le commun des mortels, haha. Je vous jure que je n’ai pas eu les ongles longs aussi longtemps depuis l’enfance. Il n’y a pas de petites victoires, n’est-ce-pas ?

Ce qu’il se passe en parallèle, est une envie de croissante d’assumer mes envies vestimentaires. Pourtant, ce n’est pas ici que je vais pouvoir le faire puisque je ne vis qu’avec les quelques vêtements (d’hiver) que j’avais pris dans ma valise cabine. On rejoint la sensation de digestion que j’évoquais plus haut. J’ai l’impression qu’il se passe des choses mais je ne sais pas encore si elles vont se matérialiser lorsqu’une vie à peu près normale aura repris son cours. Est-ce que mon rythme de travail reprendra et je serais si anxieuse que mes ongles longs ne seront qu’un vague souvenir de cette période d’entre deux ? On verra bien.

Des questionnements

Ce moment particulier me met forcément face à cette question : « Alors, c’est ça la vie que tu veux ? ». Je vois bien l’importance d’avoir un extérieur, l’importance d’avoir un lieu à soi où on se sent à la maison (vous vous souvenez de mon article sur « c’est où chez moi ? » la réponse est encore en suspend)…

J’ai découvert lors des premières semaines (et où je n’avais honnêtement aucune prise sur mon anxiété) à quel point les choses matérielles avaient un aspect rassurant pour moi dans ces moments. Je ne parle pas d’avoir une avalanche d’objets bien sûr, mais d’avoir des choses à soi, choisi par soi, dans son endroit.

J’ai noté sur un carnet toutes les choses que j’avais envie d’avoir après le confinement, ou que j’avais envie de faire. Cette frivolité et naïveté de vie légère me rassurait. Car c’est sûrement ça qui se cachait dessous mon matérialisme primaire : le retour à un moment sans gravité. Sans pandémie qui ravage. Sans entendre chaque jour les chiffres qui s’accumulent et les dégâts dans l’économie mondiale.

Je ne vais pas vous cacher que j’ai même craqué parfois en achetant des choses sur internet (enfin sur le moment je n’avais pas compris qu’ils continuaient les livraisons, je pensais qu’elles seraient traitées après le confinement 🤦‍♀️ Ma naïveté…).

Que voulez-vous.

Nous sommes dans un sas.

Il y a un avant et un après donc on ne sait pas grand chose.

Ce n’est pas maintenant que je joue les héros. Comme beaucoup d’entre vous je me mets une pression énorme à être une citoyenne exemplaire pendant ce confinement mais je reste humaine. Comme nous tous. C’est déjà suffisamment compliqué de ne sentir le soleil et le vent sur sa tête qu’une seule fois par semaine pour faire ses courses.

Le matin j’ouvre une fenêtre pour entendre les oiseaux pendant mon petit déjeuner. Elle donne sur les parties communes de l’immeuble avec au centre un jardin. J’hume l’air. Parfois l’air sent l’été. Parfois l’air sent l’orage. Parfois l’air sent la rosée. Souvent, l’air sent les vacances. (Par contre, j’ai eu la joie de découvrir que très vite les rues sentent la m*rde car visiblement là où je suis, les gens n’ont pas compris qu’il faut ramasser les crottes de chien)

Du lâcher prise

Ces temps jouent sur mes humeurs. Je suis très irritable et parfois je ne me reconnais pas. Un conseil non réclamé et je fulmine (et diantre que les gens ont envie de me donner des conseils, c’est terrible).

J’ai lâché prise sur certains sujets comme vous avez pu le remarquer, je pense que le plus important est que j’accepte mes émotions négatives et je n’en ai pas honte. Je ne souhaite plus les mettre sous le tapis: je vous garantie que ça revient toujours, comme un boomerang.

C’est pour cela que j’aborde régulièrement sur Instagram le sujet de la culpabilité lors de ce confinement. Il est très facile de se sentir comme une m*rde parce que « Mais pourquoi je me sens si mal alors que je suis si privilégiée » (on vit une PANDEMIE. C’est normal que certaines personnes le vivent mal, surtout enfermé) ou encore « Ai-je le droit de me sentir si bien alors que la situation est si grave ? » (OUI ! Profites en au maximum ! Kiffe chaque heure, chaque jour !). Chaque expérience est valide.

Je refuse que quelqu’un soit là à me dire comment je dois me sentir. On peut se trouver n’importe où sur le spectre. C’est OK.

(A noter: depuis de nombreuses années j’ai refoulé ma colère et elle commence de plus en plus à faire surface. Elle a des choses à me dire. Je vois à quel point elle souligne mes valeurs et me montre les sujets où je dois accepter de m’exprimer. Je fais cette parenthèse car je vois bien ma colère sous-jacente derrière ce dernier thème)

Professionnellement j’ai bien été obligée d’accepter que je n’avais pas la main sur tout.

Je suis impuissante face à certaines choses et je n’ai d’autres choix que de me laisser bercer par les aléas.

C’est incroyablement inconfortable. Je déteste cette sensation et en même temps, ça ne sert à rien de s’agiter sur des sujets où je n’ai aucune prise. Je suis contente d’avoir été auparavant une obsédée du « Je dois me constituer une trésorerie », « Je dois proposer différents services ». Certes ce n’est pas parfait du tout mais je m’en remercie. Petite tape dans le dos de l’ancienne Sibylle : tu peux te faire confiance !

C’est ici que je vais arrêter cet article.

J’espère qu’il y aura des éléments qui résonneront en vous malgré le fait qu’il est auto-centré sur ma propre expérience.

Je vous souhaite une bonne journée et la santé ❤

Un confinement s’il vous plait #4: Du temps, de l'angoisse & du jeu

Photo : Dieppe, la semaine avant le confinement

Quel changement depuis le dernier article… Je parlais d’une sensation de liberté, de légèreté, de joie. Et deux semaines plus tard une vague s’est abattue sur le pays. On s’en doutait, mais c’est toujours différent d’y penser et d’y être réellement confronté.

Comment vous sentez-vous ?

Le confinement chez soi, même si indubitablement nécessaire dans la situation où nous nous trouvons, peut avoir des impacts sur la santé mentale. Je sais d’expérience que l’on peut avoir tendance à en rajouter une couche en culpabilisant car d’autres personnes vivent des situations pires que la nôtre. Alors ici personne n’est là pour juger ce que vous ressentez à l’instant. Vous faites ce que vous pouvez avec vos ressources à ce moment là. Ok ? Je ne serais pas là pour vous pointer du doigt si l’angoisse se fait ingérable alors que « tout va bien » pour vous vu de l’extérieur. Non, non.

Si vous le souhaitez, vous pouvez partager votre ressenti dans les commentaires. Qu’importe le spectre dans lequel vous vous trouvez (parce que je pense qu’il y a aussi des personnes qui peuvent vivre très bien ce confinement, et ils n’ont pas à se sentir coupables non plus), que ce soit une expérience positive ou négative, si ça vous fait du bien d’écrire quelques mots, vous pouvez 🙂

Je vais vous partager mon petit carnet de bord.

Annonce & temps d’adaptation

De mon côté, l’anxiété a été difficile les premiers jours. Elle me tiraillait très fort. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu cette boule au ventre et le sommeil qui ne vient pas à cause non pas de causes extérieures, mais à cause de mon mental. C’était comme une chape de plomb qui se serait abattue, invisible, lourde. Faire ne serait-ce que la vaisselle ou répondre aux mails était difficile. Je me suis autorisée à être en service minimum et à faire les choses à un rythme ralenti. Ce qui est étrange, c’est que ce mois de mars devait être initialement un mois de mi-vacances mi-travail. J’avais en tête de me reposer mais ce n’est que cette semaine que je me rends compte que je ne m’étais pas réellement autorisé la partie vacances. Oui je me baladais mais je ne me laissais aller à l’oisiveté pure qu’une heure par ci ou par là.

Cette semaine j’ai fait quelque chose qui m’aurait paniqué il y a encores quelques jours : j’ai enlevé mon réveil matin. Ayant réduit mon flux de travail ce mois-ci en perspective de ce mois à découvrir Rouen, je peux me le permettre. Il n’y a que moi qui me mettait la pression pour être devant mon ordinateur à 9h30. Contre toutes les indications que j’ai pu entendre (« pendant ce confinement surtout gardez une routine ! Evitez le désoeuvrement ! »), j’ai fait l’exact opposé. Je découvre que même sans réveil je me réveille à la même heure, tout en m’évitant l’insupportable vibration de mon téléphone. J’ai enlevé mes plages horaires de travail. Il m’est arrivé de ne commencer qu’à 16 heures ma journée et parfois de travailler le soir juste par envie. Je n’avais aucune deadline pressante alors pourquoi courir dans la roue de la productivité ces jours-ci particulièrement ? Surtout que cette première semaine de confinement ne fut pas simple à gérer d’un point de vue professionnel: en tant que freelance des paiements que je devais voir arriver cette semaine ne sont pas arrivés, et je ne peux que croiser les doigts que certains arriveront la semaine prochaine. On verra bien, comme le faisait remarquer ma mère : c’est difficile pour tout le monde, donc je dois être compréhensive et patiente. Elle a raison.

Malgré cette décision de mettre au point mort ma routine habituelle, je découvre à quel point je peux me faire confiance : le travail est fait. Je sais que je reprendrais un rythme normal (des horaires de bureaux) bien assez vite. A contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles. Et dans mon cas, je dois m’occuper de mon anxiété, ce qui ne représente rien dans le grand schéma de la vie mais qui est bien assez envahissant dans ma vie quotidienne. Les peurs tournent en boucle dans ma tête et le sentiment d’impuissance me nargue. Mais, je sais bien que lorsqu’il est là, c’est aussi le signal que je dois tout lâcher. Si je suis impuissante, si je ne peux rien faire, je dois me laisser porter la vague. Alors la vague m’emporte et j’attends d’être déposée sur la rive quand la vague aura fini son chemin.

Retrouver le jeu

Ces deux derniers jours j’ai acheté des jeux vidéos ! Et ça, je peux vous dire que c’est une grande nouvelle. Je ne suis pas vraiment consommatrice de jeux vidéos à part les Sims avec une moyenne de 2 jours par an maximum. Alors que j’appréciais ça pendant mon adolescence (un peu), j’ai complètement perdu l’intérêt avec le temps. Je m’y ennuie très rapidement et n’ayant absolument pas les réflexes nécessaires, un jeu même simple peut devenir très frustrant.

Pourtant, pour de multiples raisons (je n’ai pas internet en illimité à part le weekend là et je n’ai pas la possibilité d’acheter de livres pour m’occuper), le jeu vidéo s’est imposé comme une possibilité d’occuper mon temps. Or, ce qui est sous-jacent et que je n’ai pas réalisé tout de suite c’est qu’en faisant cela, je m’autorisais à avoir des moments de Jeu au sens premier. De joie. De non productivité. Quelque chose d’inutile mais qui me permettait d’être légère pendant quelques temps.

Hier soir, nous avons joué ensemble avec mon copain (à un jeu nommé Castle Crashers). Nous avions déjà essayé sur un autre jeu (tricky towers) il y a quelques temps et j’avais fini plus énervée qu’autre chose, l’expérience n’avait pas été concluante. Ce qui a changé hier soir par rapport à la première fois, c’est que nous n’étions pas dans un jeu l’un contre l’autre mais nous faisions équipe. Et même si cela ne doit pas être spécialement agréable pour lui de devoir me redonner de la vie toutes les 5 secondes, ça m’a permis de passer un véritable bon moment. On a ri et j’ai eu l’impression que cela faisait longtemps que je n’avais pas ri avec quelqu’un. Pourtant, ça ne fait que quelques jours je pense, mais ces jours m’ont semblé tellement longs par moments…

Regarder des vlogs

J’arrive après tout le monde mais la semaine avant le confinement je me suis découvert une passion pour les vlogs ! J’en avais toujours vu à propos de voyages, ce qui étrangement m’ennuyait au plus haut point donc je ne pensais pas aimer ça. Non, non ! Je découvre que j’apprécie les vlogs sur la vie quotidienne. J’adore suivre les gens dans les choses basiques de la vie comme faire à manger, travailler, voir des amis…

Et cela m’a même donné envie d’avoir une micro routine beauté, dis donc. Après tant d’années sans rien mettre sur ma peau à part de la crème hydratante ! Je ne sais pas, je regardais une chaîne en particulier, et à force de voir la personne prendre son temps pour mettre ses crèmes, je me suis dit que ça avait l’air d’être un moment agréable et que si en plus je pouvais avoir une peau légèrement moins acnéique, je ne dirais pas non ! Le mois dernier j’avais déjà fait une folie en achetant une huile pour mon cuir chevelu très très abîmé, mais j’en profite maintenant pour mettre quelques gouttes sur mon visage. Le dernier venu est une crème nettoyante. J’ai donc officiellement 3 produits de beauté, hahaha. Ce qui est déjà le triple de ce que j’avais il y a un mois et demi. On verra si je vois une amélioration… Ecoutez, je n’ai que ça à faire, haha.

Pour ceux que ça intéresse, je regarde la chaîne de Michelle Choi, Best Dressed, Estée Lalonde & les vlogmars d’Enjoy Phoenix. N’hésitez pas à m’en recommander 🙂

Retrouver le temps

Pour ceux qui se retrouvent comme moi dans une sorte de faille spacio-temporelle où le temps est soudain partout à portée de main, comment le vivez-vous ? Les premiers jours m’ont paru incroyablement longs (mais je pense que c’est dû à mon angoisse) et ce weekend passe à une vitesse phénoménale. Le temps rallonge, se raccourcie, se rallonge encore… La relativité que nous connaissons tous est vraiment intéressante à vivre cette semaine (pour moi en tout cas haha).

Comme vous l’avez entendu dire un peu partout, c’est un moment particulier voire historique que nous vivons et même si nous ne savons pas quand, il aura une fin. Alors je n’ai pas envie que cette période soit l’occasion pour remplir des objectifs. Bien sûr, c’est en soi un superbe moment. C’est une belle opportunité pour réaliser vos projets qui trainent depuis longtemps, créer votre site, mettre en place votre boutique en ligne, vous pencher enfin sur les revenus passifs… Je vois l’opportunité mais je n’ai tout simplement pas envie de m’y atteler à l’heure actuelle. Je ne suis pas dans une énergie créatrice pour l’instant. Cela vient peut être du fait que mon travail repose sur ma créativité : je suis en train de laisser la jauge de créativité se remplir en faisant autre chose. Chacun a son propre rythme créatif et le mien se déroule généralement comme ceci : avoir des idées, les laisser reposer (et même disparaître si elles n’ont pas tant d’intérêts que ça) pendant des mois voire des années et soudain, le moment est venu… L’envie est impérieuse et je dois faire ce projet ici et maintenant. En quelques heures ou quelques jours il est généralement bouclé. J’aurai pu « forcer » le process comme je le fais pour les projets professionnels puisque je dois créer de manière constante, mais pour les projets à côté, je préfère pour l’instant les laisser passer à travers le filtre naturel que je viens de vous expliquer.

C’est une parenthèse innattendue que nous vivons, vous pouvez la remplir (ou non) comme vous le souhaitez.

Quels mois étranges quand même. Après les gilets jaunes, les grandes grèves, une pandémie… Il y a des choses à apprendre (patience, écoute, adaptation, solidarité…) et d’autres à déconstruire (par exemple, j’ai jugé très durement les gens ces deux dernières semaines, je vois bien que cela ne m’apporte rien. Tout ce que je peux faire c’est… m’occuper de mes fesses.).

Je vais m’arrêter ici pour cet article.
Vous avez sûrement remarqué que je ne parle pas forcément de l’épidémie en tant que telle car ce n’est qu’une simple journal de bord aussi frivole que ma vie à l’instant. Cela ne nie pas la gravité de la situation. Je n’ai tout simplement pas envie de nourrir votre angoisse ainsi que la mienne en écrivant sur les parties sombres. Elles sont présentes à portée de clic partout. Je vous laisserai choisir si vous souhaitez y accéder ou non.

Prenez soin de vous, prenez soin des autres.
Je vous souhaite une bonne santé à vous & à votre entourage (et à tous ceux qui n’ont pas de proches d’ailleurs).