Couper ses cheveux longs pour une coupe garçonne: EP.3

Le moment tant redouté est arrivé : je laisse pousser mes cheveux ! Avec les différents confinements et ma vie sociale beaucoup plus tranquille que la normale, c’était « le moment ou jamais » pour passer les différentes étapes de la repousse de cheveux, sans trop de témoins de ces périodes de transitions pas forcément faciles à passer.

Les cheveux, cela pourrait passer pour un sujet superficiel. Comme je vous l’ai déjà dit dans un ancien article, ma position est qu’il ne faut pas nier les émotions et les questionnements que ce genre de sujet nous invite à explorer. Les cheveux ont une place énorme dans notre société. Ils disent des choses sur nous. Ils sont un des éléments clefs de notre « look », c’est-à-dire sur l’image que nous souhaiterions projeter (par exemple la classe sociale dans laquelle nous nous retrouvons ou à laquelle nous aspirons). Parfois, aussi, des éléments incontrôlés et incontrôlables qui disent d’autres choses de nous mais dont nous ne pouvons pas avoir conscience à moins que quelqu’un nous dise ce qu’il a pensé de nous lorsqu’il nous a vu pour la première fois. Impression bien entendu biaisée en fonction des préjugés de la personne. Difficile à démêler tout ça.

Et bien sûr, les cheveux et le choix de sa coupe sont encore fortement ancrés dans un imaginaire genré. Les cheveux longs majoritairement pour les femmes, les cheveux courts majoritairement pour les hommes. Le nombre de fois où j’ai pu entendre dans ma vie que les cheveux longs étaient un signe de féminité… ! 

Si vous avez lu les articles précédents à ce sujet, je pense que nous avons déjà abordé ces sujets mais il me semblait important de remettre un peu de contexte dans la mesure où mon dernier article sur la coupe courte date probablement de l’année dernière. 

Me revoilà donc repartie dans une nouvelle aventure à propos de mes cheveux courts mais qui n’a cette fois rien à voir avec la précédente. 

Me couper les cheveux, avec quelle facilité je l’ai fait.

Je suis venue, on m’a coupé les cheveux, j’étais heureuse, les coiffeuses étaient heureuses, mes proches étaient heureux, le monde n’était que joie fébrile et abasourdie par ce geste radical qui était de dire adieu à toute cette masse capillaire que j’avais si longtemps aimée. 

Couper les cheveux, cet acte libérateur a pris une heure. Un sparadrap que l’on enlève et hop, c’est fait. Une expérience grisante à vivre. Un shot d’adrénaline en ressortant du salon de coiffure en sentant le vent sur mon crâne.

Par contre, faire pousser mes cheveux là… Nous passons à une toute autre expérience. 

Ma dernière coupe courte date d’octobre dernier une semaine ou deux avant le confinement si mes souvenirs sont bons. Je suis donc actuellement à 6 mois de repousse et je peux vous dire que pour l’instant, c’est dur. Rien de grisant à l’horizon. Un exercice de patience qui n’est, de base, pas mon fort. 

Un mulet est apparu assez vite, et même si j’ai de la chance que la mode soit aux années 90, je dois vous avouer que c’est à ce moment là que ma confiance en moi durement acquise a commencé à s’effriter. Me regarder dans la glace est devenu difficile. J’ai vu le processus de dépréciation se mettre en place sans pouvoir agir. Si je voulais les cheveux longs, je devais passer par là. Il n’y a pas mille manières d’y arriver.

Comme cet article sera probablement le dernier de la série puisque nous clôturons un cycle, je dois vous parler de quelque chose. Cette expérience de coupe courte m’aura appris quelque chose d’important: mes grandes idées, mes grands idéaux, c’est bien beau. Mais entre la théorie et la pratique, il y a un gap.

Lorsque j’étais adolescente, j’aurais aimé être androgyne. J’ai énormément lutté mentalement parce que je ne me sentais pas « fille » et ne me retrouvais pas là dedans. Je me sentais floue, ailleurs, quelque part de non dit, jamais évoqué. En gros, quelque part où on me ficherait la paix sur tous ces concepts qui me provoquaient de la souffrance. Rétrospectivement, cela peut sembler con de se dire que ne pas avoir envie de se maquiller, pas envie de mettre de robe ou jupe, pas envie d’apprendre à marcher avec des talons, tout ce genre d’apparat puisse créer de la souffrance, mais dans le contexte de l’adolescence où on aimerait tant être dans la norme, c’est compréhensible. Sale période pour certains (tout le monde ?). 

J’ai ensuite beaucoup travaillé sur moi même pour accepter la part de moi même que l’on aurait tendance à nommer « féminine ». Tout du moins pacifier ma relation avec mon corps (parce que pour le reste, les apparats, on en est toujours au même point).

Tout cela pour en venir à un événement particulier : avec les cheveux courts, on m’a appelé monsieur et contre toute attente j’ai été complètement déstabilisée. Je suis sortie de mes rails. Je me suis sentie mal. 

J’ai remarqué à quel point je ressassais le moment et à quel point je me sentais inconfortable. Et lorsqu’il y a un inconfort de ce genre là, c’est qu’il y a terreau propice pour déconstruire une pensée. C’est là la leçon majeure : déconstruire une pensée théoriquement, c’est super, par contre être suffisamment honnête pour attraper au vol la pensée dans sa vie quotidienne et se dire « tiens, tiens qu’est ce qu’il y a là dessous, autopsions la » c’est autre chose. 

Mon premier réflexe a été la honte car j’avais la sensation d’avoir failli à mes idéaux, à mon système moral. C’est-à-dire que pour moi la richesse réside dans le fait de permettre à chacun d’explorer les nuances des genres. Or, la pensée que j’ai eue (« il m’a dit monsieur -> il n’a pas vu que j’étais une femme -> je suis donc une femme moche ») était l’expression de la petite fille en moi qui voulait tellement, tellement rentrer dans le moule et me voir dans le regard de l’autre comme jolie, ce que le « bonjour monsieur » n’impliquait pas dans ce schéma de pensée. Cet événement me mettait face à mes contradictions et en général, on aime pas ça.

Pourquoi je parle de ce moment ? Car je trouve qu’en général on parle beaucoup de principes et peu de mise en pratique de ses valeurs. Parfois faire ce travail ressemble à du désherbage. Il faut faire le ménage dans toutes les plantes dont vous ne voulez plus dans votre jardin. Il faut les déraciner. Or, si vous ne faites que faire des moodboards sans jamais passer à l’action, votre moodboard est très joli mais ne deviendra jamais concret.

Pour en revenir aux cheveux qui repoussent (oui, je sais, je vous balade un peu dans tous les sens dans cet article, vous me suivez encore ?) : j’ai atteint une nouvelle zone d’inconfort. Déjà de par le temps nécessaire mais surtout par la difficulté de subir son apparence. D’un point de vue confiance en moi, la repousse a tout dévasté. Je me sens laide du matin au soir et chaque coup d’oeil dans le miroir me peine. J’ai beau me dire que n’importe quelle coupe peut être bien si la personne qui la porte l’assume fièrement… je n’y arrive pas. L’état de mes cheveux n’est pas en cohérence avec l’image que je souhaite renvoyer et c’est beaucoup plus pesant qu’il n’y parait. J’aimais l’image que renvoyait mes cheveux longs avec ma frange, j’aimais l’image de mes cheveux courts. Mais le chantier d’une repousse ce n’est qu’un amas de cheveux avec des longueurs différentes partout. Il n’y a aucune affirmation derrière à part l’image d’un certain laisser aller. J’ai du mal à accepter que cela se déroule au même moment où je rencontre de nouvelles personnes puisque j’ai déménagé l’année dernière. Je pense à toutes ces personnes qui n’ont que cette image que je déteste comme référence. 

Il y a sûrement quelque chose d’autre de caché derrière ça. Ce surgissement du rejet envers moi même m’envoie un signal. Je ne sais pas encore le déchiffrer, mais il est là. Possible que ce soit aussi parce que mon choix de faire repousser mes cheveux a été lié à une situation extérieure non choisie (les confinements) plutôt que comme une envie réelle de changer. A creuser ! Pour sûr, je me recouperai les cheveux en coupe garçonne à l’avenir, malgré la repousse qui m’attendra au tournant.

Finalement, vous ne trouvez pas que les cheveux sont un sujet bien plus profond qu’il n’y parait ? 🙂

On parle (encore) de courage, de renouveau & de savourer l’instant présent

Un renouveau

Début 2020, je formulais mes intentions pour l’année à venir. Je m’encourageais à mettre cette année sous le signe du Courage. Maintenant que septembre arrive, que la fin de 2020 semble presque pointer le bout de son nez alors que je me demande encore où est passé mon été, je me dis que pour l’instant, nous en avons eu du courage.

Du courage pour s’écouter,
Du courage pour ne pas se laisser glisser dans la panique et la peur,
Du courage pour chercher la beauté dans les choses de la vie,
Du courage pour affirmer ses choix,
Du courage pour continuer chaque jour même lorsque ce fut difficile.

Il faut que je vous dise quelque chose, je l’ai sûrement évoqué plusieurs fois : ma période de turbulence a commencé en novembre 2019. Ce mois m’avait montré à quel point il fallait coûte que coûte que je trouve des solutions en 2020. Néanmoins, j’avais peur des conséquences possibles si je changeais des choses dans ma vie.

Avance rapide, nous sommes fin août et novembre dernier me semble faire partie d’une ancienne vie, une ancienne peau dont je n’ai plus rien en commun aujourd’hui. Il me semble avoir fait peau neuve quelque part courant 2020. Probablement en mai ou en juin tombaient les derniers morceaux de ma mue en cours depuis des mois.

Je vous parlais déjà de Courage dans l’article précédent (et dans plusieurs articles, véritable fil rouge finalement) et je vous disais que je voyais pas pourquoi on me disait que j’avais eu du courage de couper mes cheveux / déménager. Après réflexion, je pense ce qui me perturbait était la chose suivante : le courage ne me semblait pas dans l’acte même de couper ses cheveux ou déménager, mais dans le choix conscient de suivre son instinct, de l’accepter pleinement , entièrement tout en ayant en tête les avantages autant que les inconvénients, et d’accepter les conséquences de ce mouvement.

Je parle de mouvement car je m’imagine en effet cet idée de cheminement, et parfois un léger mouvement, un petit pas vers l’avant peut dérouler tout une suite d’événements inenvisageables initialement. L’idée du mouvement (et pas forcément d’avancement linéaire comme on a l’habitude d’imaginer le cheminement dans sa vie) est un concept qui me revient régulièrement en tête depuis quelques temps. Je crois qu’en partie l’idée initiale de passer le mois de mars à Rouen est venu de là : mieux valait bouger, qu’importe que ce soit au bout du monde ou non pour offrir un nouveau cadre temporaire à ma vie dans le but d’observer s’il y avait du changement dans mes réflexions. Le confinement est donc venu mettre de l’immobilité dans mon mouvement et pourtant, cette immobilité m’a permis de faire un des plus grands mouvements possibles : la prise de décision de déménager à Nantes.

Le mouvement dans la cadre de l’immobilité, je trouve ça vraiment beau rétrospectivement.

Ce confinement m’a offert sur un plateau d’argent l’espace pour imaginer la vie que je voulais, loin de mes repères habituels.


Le calme après la tempête

Retour à Paris au moment du déconfinement: je n’arrivais plus à trouver de repères. Je me suis beaucoup plainte de me sentir déracinée, dans un tourbillon, emportée par une énergie sur laquelle je n’avais pas de prise et qui me ballottait de droite à gauche jusqu’à épuisement. Néanmoins, je savais que ce que je vivais était obligatoire et temporaire. Je prenais de grandes décisions et elles ne sont que rarement faciles à prendre. Ayant ça en tête, j’ai lâché prise et j’ai attendu que la tempête passe.

Et voilà qu’en août, j’ai eu l’impression d’être recrachée sur la rive après avoir été secouée par les vagues.

J’ai pu me poser, tatonner en cherchant des repères dans cette ville que je connais pourtant comme ma poche.

Qu’est-ce que je veux ?

Qu’est-ce qui me manquait et que je peux faire ici ?

Qu’est-ce que j’attends ?

Quelles sont mes envies pour les mois à venir ? Et les années à venir ?

A l’instant où je vous écris, je profite simplement de chaque jour dans le calme de l’appartement que j’occupe. J’ouvre la fenêtre et j’écoute le bruissement des feuilles des arbres qui font face à ma fenêtre.

Je n’ai fichtrement aucune idée de ce que me réserve l’avenir et étrangement, à l’inverse de mon caractère anxieux qui aime avoir une belle feuille de route définie, cela ne me dérange pas pour l’instant. Je ressens le besoin de profiter de cette période pleinement. D’atterrir et de prendre le temps de savourer.

Se réinventer n’est pas se trahir

Peut-être êtes-vous dans une période où vous vous remettez en question. Peut-être êtes-vous à un moment de votre vie où vous voyez bien qu’il y a quelque chose qui cloche mais vous ressentez une forte inertie à faire quoi que ce soit. Changer est une nécessité pour avancer dans sa vie, pour aller vers ses envies, rêves, objectifs. Pourtant, rien n’est plus dur. On se confronte à cette image qu’on renvoie à l’autre, à ces adjectifs qui nous définissent (enfin… on pensait qu’ils nous définissaient). L’envie de changer peut se faire sentir mais comment passer le cap de l’action ? Après l’envie et la conviction que l’on doit changer, c’est la peur qui prend la place. « Que dirons les autres si je ne fais plus ça ? », « Est-ce que ma famille me reconnaîtra ? », « Qui suis-je si je ne suis plus ce personnage dans le schéma familial/amical ? »

Nous nous mettons tout seul dans des cases. On se convainc que les gens autour de nous souhaitent que nous remplissions tel ou tel rôle. Pourtant, nous pouvons changer si nous nous l’autorisons d’abord. J’ai la chance d’avoir autour de moi des personnes qui se sont toujours ré-adapté à mes changements, sans heurts. Des questionnements, des doutes, de la crainte, bien entendu, mais je suis assez têtue pour savoir quand m’écouter, et quand écouter les autres.

J’ai eu très peur de changer car je pensais que changer d’avis était la preuve de ma stupidité, de mon manque de conviction, alors que c’était tout l’inverse. Rester curieux et avoir envie d’essayer de nouvelles choses, c’est justement la preuve que l’on évolue. Mais ça, il m’a fallu du temps pour l’accepter. On a le droit de changer, et c’est même primordial. Je pensais pourtant que si je m’accrochais à ce que je pensais être, je trahirais mes principes. Or, lorsqu’on pense aux personnes que l’on connaît, celles qui sont le plus énervantes sont justement celles hermétiques à toute possibilité de changement.

Notre identité n’est pas fixe, elle est même plutôt difficile à verbaliser. Quand j’y pense, c’est plutôt une sensation qui me vient à l’esprit. C’est une conviction profonde que « Je Suis » et que cela suffit. Disons qu’au lieu de penser à moi en terme de mots, je pense à moi comme un être sensible, point. Je ressens une forte présence, une connexion à moi-même et qu’il n’y a plus à chercher bien loin (enfin, on s’entend hein, ça dépend des jours).

Les mots viennent sceller un concept sur ce que nous imaginons de nous même. C’est aussi pour ça que j’ai eu une étape où je me suis mentalement débattue avec les termes « Minimalisme, Zéro-déchet, Développement Personnel » lors de l’ouverture du blog. Je me sentais frustrée de devoir me mettre des étiquettes pour mieux être visible. Mais ce n’est pas grave. Ca changera avec le temps, comme tout le reste.

En acceptant les changements qui se sont offerts à moi ces dernières années, j’ai compris que mon identité était polymorphe et qu’il n’y avait aucun mérite à s’accrocher coûte que coûte à l’image que l’on se faisait de soi. On change, c’est tout. C’est normal. Potentiellement c’est le signe qu’on ouvre son horizon. Ne pas changer c’est continuer à avoir les mêmes problèmes. Rien de plus frustrant que de regarder quelqu’un se plaindre continuellement de la même chose sans qu’elle ne change quoi que ce soit, n’est-ce pas ?

Au fond, il faut juste garder notre regard sur notre propre route. Ne pas jalouser le voisin (je suis la première à échouer à cette épreuve mais j’essaye de m’améliorer). Ne pas se comparer, juste s’accepter. Aller de l’avant, essayer de résoudre ses problèmes un par un. S’encourager, se donner des petites tapes dans le dos. Et puis changer, ne plus être la même personne qu’il y a 1 mois ou 1 an. Les choses autour de nous évolueront en fonction de nos changements.

De l’amour sur vous,
On se revoit vite !

Humeurs: accepter ses cycles

Pour ceux qui sont inscrits à la Lettre du Weekend, cet article va sûrement vous rappeler des choses. Je vous ai récemment parlé d’une observation que je me suis faite à force d’aller chez le psy avec un air morose régulièrement. N’y allant que deux fois par mois (donc toutes les deux semaines), je me suis rendue compte que cette sensation revenait inlassablement, comme une vieille musique. J’avais l’impression de faire des boucles, de toujours revenir au même point.

C’est à partir de cette observation que j’ai commencé à comprendre, ou en tout cas à envisager l’impact de différents cycles se superposants dans mon quotidien.

Quels cycles ?

Le plus classique est bien sûr celui des règles, qui invariablement me provoque une énorme fatigue et me donne cette sensation de « Mais où vais-je ? Que fais-je ? Quel est donc le sens de la vie ? » . Une fois passé, une énergie indescriptible me propulse vers de nouveaux projets. Et ainsi de suite.

En parlant de cycles, je parle de manière toute aussi évidente celui des saisons. Je sais que nous sommes beaucoup sensibles à la météo, aucune surprise que ce sujet prenne autant de place dans nos conversations. Lorsque le temps se couvre, c’est comme si un lourd manteau de nuages qui embrumerait mes propres pensées. S’il fait gris, je le suis aussi. Le soleil revient et je retrouve ma bonne humeur. Les nuages s’éloignent, et soudain je me sens légère.

Dans mon cas, je ressens aussi des cycles d’ordres mentaux (je ne trouve pas de meilleur terme, si vous en avez, je prends). Il me semble que chacun a les siens, en fonction de son histoire et que ces vieux démons refont surfaces régulièrement sans vraiment pouvoir expliquer leurs venues. La sensation « que c’est toujours la même histoire ». Dans mon cas, nous pourrions penser à l’anxiété: elle s’en va, je m’habitue à cette nouvelle vie loin du souffle court, du ventre retourné, des douleurs intercostales et soudain, je sens que le vent se lève, que la marée monte. L’anxiété arrive et parfois sans avoir de cause identifiable. C’est pareil dans notre relation avec les autres: des cycles qui se répètent que ce soit dans nos amitiés, dans nos amours ou notre famille.

Notre société entière se base sur la notion de cycles, ce retour perpétuel, donc nous pourrions aussi penser aux différents cycles basés sur notre calendrier comme nos anniversaires, la rentrée de septembre, le nouvel an, et toutes ces dates qui reviennent encore et toujours. Ces dates peuvent être chargées d’émotions et nous savons qu’en les approchant, notre humeur va sûrement entrer dans une zone de turbulence.

Accepter son impuissance

Ne pas comprendre ses humeurs et se sentir impuissant face à cela, ce n’est pas agréable du tout. Il y a des jours où on subit ses propres humeurs ! La veille nous étions heureux comme un gardon et soudain, nous avons le regard terne !

Le point qui m’est le plus difficile est donc celui-ci: accepter que je n’ai pas le contrôle sur tout, pas même sur mes humeurs. J’aurai beau me mettre dans les meilleures conditions, il y a des jours où malheureusement je serais d’une humeur maussade à cause de je ne sais quoi. Je continue à me battre pour accepter mes humeurs et ne pas les prendre trop à coeur.

Par exemple, si je ressens que mon humeur est en berne, j’aurai tendance à le voir comme un problème et à vouloir modifier cela pour retrouver une bonne humeur, ce qui est tout à fait logique en soit. Or, si le problème n’est pas mon ressort direct, je me bats comme des moulins à vent. Je perds mon temps, mon énergie. Il n’est pas possible d’être constamment heureux. Je répète, il n’est pas possible d’être constamment heureux. Etre OK, j’imagine que ça l’est, mais HEUREUX, permettez moi d’en douter.

En ce moment, la réflexion est plutôt la suivante: tout d’abord remarquer mon émotion, me demander s’il y a une raison particulière et donc voir si j’ai une marge de manœuvre, dans le cas où il me semble n’y en avoir aucune je pars du principe que cela peut être: soit mes hormones qui travaillent, soit c’est mon pauvre corps d’humain en manque de rayons du soleil, soit tout simplement quelque chose qui se passe dans mon inconscient et dont je n’ai pas encore reçu le rapport.

Quand l’angoisse arrive, une tendance est de paniquer car nous savons ce qui nous attend. Maintenant, ces périodes se font plus calmes grâce à cette image des vagues que j’utilise désormais en cas d’urgence. Elles vont, elles viennent, je n’y peux rien. Cette vague d’angoisse s’en ira comme la précédente, sans même dire au revoir. Aussi, il arrive qu’il y ait des tempêtes en bord de mer, ou parfois des vagues particulièrement grosses. Or, lorsque c’est la nature, je n’essaye pas de les analyser, de savoir d’où elles viennent, je les accepte et j’attends. J’évite, au fond, de m’en faire une montagne. Il n’y a que comme ça (sur moi), qu’elles perdent de la puissance. C’est une prise de recul. J’accepte de ne pas tout contrôler, ni même de tout comprendre et honnêtement c’est difficile.

Quand il y a l’un, il y a l’autre

Un autre sujet, lié aux cycles, qui me travaille en ce moment est la notion de « double face d’une même pièce ». Cela s’applique aux cycles dans le sens où j’ai remarqué à plusieurs reprises que pour chaque chose, il y a souvent son pendant négatif ou positif qui traîne derrière. C’est aussi ce qui rend notre monde non pas blanc/noir mais très souvent gris.

Pour mieux vous l’expliquer, voici comment je le ressens dans mon quotidien: lors de ces vagues de tristesses liées à mon cycle de règles, je sais pertinemment que malgré l’inconfort, il me permet toujours de remettre à jour les priorités et que je repartirais l’esprit clair. Idem, lorsque l’angoisse pointe le bout de son nez, je sais que je vais passer un mauvais quart d’heure et pourtant je sais maintenant qu’elle n’est qu’un signal me montrant du doigt un sujet qui a besoin d’être traité en urgence. C’est inconfortable, mais lorsque je l’écoute patiemment et attentivement, je comprends quelle action je dois faire.

Ces cycles on les retrouve partout, même dans la structure nos livres, des aventures dont nous nous abreuvons au quotidien. Le squelette est toujours le même, et pourtant, on les dévore. Dans ma « nouvelle vie » si on peut dire, je pense souvent aux contes ou autres romans d’apprentissages pour me rappeler qu’il n’y a pas de victoire s’il n’y a pas de combat. Je grandis grâce aux obstacles que je passe. Ce n’est pas supposé être confortable, ce n’est pas supposé être évident. Parfois il y a des pièges, parfois on se fait avoir mais on apprend et on en ressort grandit.

Ca m’apporte quoi d’avoir un blog ?

Ce petit blog a été ouvert en juillet dernier si mes souvenirs sont bons et depuis j’ai la sensation d’être spectatrice d’un moment particulier où une page se tourne dans ma vie. C’est une transformation longue, inconfortable et déroutante sous bien des aspects mais la création de cet espace qu’est À la Roze est un point que nous pouvons qualifier de positif sous tous les rapports.

Pour cet article, j’avais envie de revenir sur toutes les choses que m’ont apporté ce blog depuis sa création. Même à une petite échelle, je découvre que parler, transmettre, s’exprimer me permet de découvrir de nouvelles choses en moi et en les autres. Si quelqu’un d’extérieur regardait les chiffres il se dirait probablement que ce blog n’a pas grand intérêt mais pourtant bien des choses se passent grâce à lui.

Faisons un petit peu le tour ensemble !

Des rencontres

C’est le premier point et c’est celui qui m’épate le plus. Tenir un blog c’est partager un bout de soi, c’est provoquer des réactions. Depuis juillet j’ai pu discuter, interroger voire rencontrer des personnes qui me semblent si intéressantes et avec qui je n’aurai peut-être pas eu l’occasion de parler autrement. Parler, c’est partager son point de vue avec l’Autre. En faisant cet acte j’ai pu connecter avec des personnes qui n’auraient jamais entendu parler de moi autrement. Ce blog c’est aussi ces discussions si longues et enrichissantes sur Instagram, ce sont ces mails échangés, ces commentaires interposés ! Je vous découvre autant que vous me découvrez et j’en ai les yeux pleins d’étoiles.

C’est peut-être aussi pour cela que ces derniers mois je n’ai pas continué avec autant d’assiduité ma stratégie sur Pinterest. Je me sens déjà entendue et reçue avec bienveillance par ce tout petit public. J’y trouve mon compte et j’espère que vous aussi. Vos oreilles m’écoutent et les miennes n’attendent que votre voix !

Il y a aussi le cas des personnes faisant déjà partie de votre vie et qui refont surface. Quel plaisir. Déstabilisant au début mais on s’y habitue.

Faire face à la peur du jugement

J’ai décidé de ne pas cacher ce blog aux personnes de « ma vraie vie », or pour ce faire il faut dépasser toutes ses couches de timidité pour livrer devant eux toute ma vulnérabilité. Je parle de ce qui me touche ici, alors le cerveau aurait tendance à catégoriser cela comme un risque de montrer au grand jour que… je ne suis qu’une humaine pétrie d’émotions avec un cargo d’anxiété à gérer. Sauf que la réalité, de ce que j’ai pu en voir, c’est que nous sommes tant à n’être que des humains pétris d’émotions ! Nous nous battons chaque jour pour marcher, pour trouver notre chemin. Alors j’ai décidé de baisser légèrement ces barrières, de réussir à vous montrer « Voilà ce que je vis, voilà ce que je pense, voilà qui je suis ».

Ouvrir un blog est autant déstabilisant que gratifiant. Au cours d’une discussion vos connaissances rebondissent sur un sujet que vous avez abordé dans un article, les personnes que vous venez de rencontrer trouvent ça super que vous ayez le « courage » d’en faire un…

Concernant  mon expérience, c’est changer d’état mental qui a le plus d’impact. L’état initial étant de se cacher, un état où tout le monde extérieur n’était que crainte et jugement tombant comme un couperet et le deuxième état étant une mise en lumière et acceptation de soi.

J’ai la chance de ne pas avoir eu d’expérience de moqueries qui auraient pu me déstabiliser, le pire qu’il se soit passé c’est tout simplement de n’avoir aucune réaction ! Ce n’est pas très grave.

Avoir un projet à soi

Avoir un projet qui n’est qu’à soi, c’est avoir la liberté de l’emmener où on le souhaite (ou l’abandonner dans un coin s’il le faut). C’est se créer une bulle de respiration où l’on a l’occasion de faire le point sur un sujet qui nous importe. Se rendre visible aux autres, qui est une de mes problématiques en général, n’a pu se faire qu’à travers ce projet où j’ai ressenti qu’il était « vraiment à moi« .

Comme vous avez pu le comprendre au fur et à mesure, ce que j’apprécie particulièrement dans ce projet-ci est l’aspect relationnel qui s’est développé. Rencontrer, échanger, discuter, c’est ce qui me rend aussi heureuse d’avoir ce blog. Je ne trouverais pas cela dans n’importe quel projet. Je ne suis pas étonnée si en décembre les mots qui m’est venu lorsque je réfléchissais aux décisions que je devais prendre pour 2019 aient été « Je veux transmettre ».

Que ce soit d’un point de vue professionnel avec mes séances de conseil en identité visuelle ou à propos du développement personnel (ou appelez-le comme vous le souhaitez !) sur ce blog, je découvre ce besoin d’échanger. C’est la même flamme qui s’éveille parfois lorsque je discute avec une amie et que je me dis « comme j’aimerai pouvoir lui transmettre le yoga… ».

Transmettre, transmettre, transmettre !

Se rendre compte qu’on a des choses à dire

Je réfléchis beaucoup. Bon. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, et je pense que vous réfléchissez vous-mêmes beaucoup. Mon petit soucis c’est que j’ai beaucoup de mal à verbaliser le fil de ma pensée à l’oral. Si j’ai été informée ou préparée en amont, cela se passe relativement bien mais lors d’une conversation normale, il m’arrive souvent de ne pas réussir à expliquer mon point de vue. Cette frustration récurrente m’a amené à ce mécanisme: je note mentalement l’intérêt du sujet, je n’exprime que quelques mots dessus qui n’ont pas de risques particuliers et je machouillerais toute seule ce sujet plus tard. Par contre, ce mécanisme ne m’évite pas de dire des conneries, c’est bien dommage, haha.

A force, j’ai pris l’habitude de garder beaucoup de réflexions pour moi, par peur d’être incomprise. Je ne sais pas comment mais j’en étais venue à me dire qu’au fond je n’avais peut-être pas grand chose à dire. Pourtant, regardez tous ces mots qui s’alignent naturellement les uns après les autres !

Alors s’exprimer, même si c’est par écris, et que cela me procure plus de confort, je sais que cela finalement m’apaise. J’ai des choses à dire, je vous en parle, certains d’entre vous se reconnaissent alors j’ai envie de partager encore un peu plus ma vision du monde

Prendre confiance en soi

C’est le point final logique pour tout ce que j’ai évoqué au dessus, n’est-ce pas ? S’exprimer, apaiser sa peur du jugement, rencontrer des personnes avec des mentalités similaires, se sentir validée par d’autres, tout cela ce permet de mettre une pierre à ce grand édifice à construire qu’est la confiance en soi.

Tout ce que m’a permis de mettre en place ce blog, toutes les étapes que j’ai passé à le construire, l’écrire, l’animer, que sais-je, tout cela m’amène à être plus solide que ce que je l’étais avant de l’ouvrir. Parfois, je suis fière d’avoir créé ce blog. Je ressens de la fierté d’avoir osé le faire, osé en parler autour de moi, osé faire des pubs, osé apprendre de nouvelles techniques, osé me montrer, osé.

Je ne change pas la planète, car c’est clairement moi-même que je transforme mais malgré tout, même c’est un but de guérison personnelle, je suis heureuse d’avoir lancé cette aventure. C’est beau de prendre tout ce temps pour me comprendre, m’interroger, me tester. Finalement, ce blog c’est un partie très égoïste qui était nécessaire à mon bon développement. Un endroit où je me sens en sécurité pour tomber, marcher, trébucher, courir, et tomber encore.

Cet article au fond parle surtout d’une chose: la relation avec les autres. Alors même si il y a des aspects négatifs qui peuvent être mis au jour et soulignés, ce n’est pas le but de ces lignes. Je crois qu’au fond, j’avais simplement envie de dire que créer ce blog m’a permis de m’aimer un peu plus, et c’est fou, et surtout de m’ouvrir aux autres.

Pour l’instant, A la Roze, c’est de l’amour. Pour vous. Pour moi.

Aimez-vous, et si ce n’est pas le cas, je vous envoie cette immense sensation de gratitude que je ressens en écrivant ces mots.

Merci pour tout, merci à vous.

Interview Créa #4 – Sophie Trem, entrepreneur et fondatrice The Good Mood Class

Je suis excitée comme une puce à l’idée de ce que je vais écrire: Sophie Trem du blog The Other Art of Living a eu la gentillesse de répondre à mon Interview Créa #2 ! Vous la connaissez sûrement déjà car nous sommes une soixantaine de milliers de personnes à la suivre sur instagram pour sa joie de vivre, son sens de la famille, les valeurs d’amour de l’autre et de l’amour de soi qu’elle véhicule.

Sophie fait partie des personnes que je souhaitais très très fort interroger pour cette catégorie: sa créativité et son goût du développement personnel sont bien connus. Les petites mains bienveillantes dans les coulisses de l’univers s’en sont mêlées (portant cette fois le doux prénom d’Angelika) et m’ont permises de lui envoyer mes questions.

Vous êtes prêts ? Les voici !

Ce que j’apprécie dans les images que tu postes, c’est la bonne humeur omniprésente. Par exemple, le dimanche où tu fêtais tes 20 ans de relation avec ton mari et que vous avez fait des aller-retours entre le jardin et la maison: cela aurait pu être une raison de frustration pour beaucoup mais cela n’a pas semblé l’être pour toi. As-tu toujours su voir le verre à moitié plein ou est-ce un travail sur toi ?

Hahha c’était un peu relou quand même tous ces allers retours 😉 J’ai vite remarqué que ça servait pas à grand chose de voir le verre à moitié vide, donc j’ai pris l’habitude de voir le bon côté des choses, c’est comme une gymnastique, à force de pratiquer ça devient naturel!

En règle général, penses-tu que le bonheur se choisit ? Si oui, comment cela se manifeste-t-il dans ta vie quotidienne ?

Oui tout à fait, à tout moment, chaque instant tu le crées, et tu le choisis donc le bonheur c’est ce que tu souhaites en faire, on peut être heureux avec peu. Pour moi le bonheur c’est être aligné entre mes convictions / propos et ce que je fais, en gros être bien dans ma tête et dans mes pompes !

Avant tu ne te considérais pas comme étant une personne créative. Y-a-t-il eu un moment clef où tu t’es rendu compte de ton propre potentiel ?

En fait je voyais bien que j’étais toujours attirée par le côté créatif mais je me disais que ce n’était pas pour moi, je n’étais pas dans cette case, c’est moi qui ne m’autorisais pas de l’être car je ne voyais pas par ce prisme les premières années de ma vie. Je pense qu’en effet instagram a beaucoup joué dans ce déclic, car pour la première fois je faisais quelque chose de créatif par moi même de A_Z , de la photo à la mise en scène, le stylisme, instagram à ses débuts était comme un carnet vierge sur lequel je posais de jolies choses sans savoir vraiment pourquoi.

A-t-il été facile pour toi d’accepter ta part créative ? Cela a-t-il été une remise en question de ce qui te définissait par rapport aux autres ?

C’était une libération plus qu’autre chose, je pouvais enfin être de l’autre côté, là où je m’éclatais vraiment, où le job était de rendre plus joli, plus communiquant le projet, toute la partie que j’aimais en fait. C’est comme si toute ma vie j’étais joueur de foot alors que ce que j’aime c’est être cheerleader LOL tu es au même endroit, mais tu ne fais pas du tout la même chose, et pourtant l’un a besoin de l’autre.

Pour moi le bonheur c’est être aligné entre mes convictions/propos et ce que je fais

— Sophie Trem, The Other Art of Living

En discutant avec toi, nous étions en accord à propos de notre conviction que tout le monde est créatif par nature. De part ton expérience, pourquoi les gens se définissent comme étant pas créatif ?

Tout le monde peut être créatif je pense, mais tout le monde ne l’est pas forcément et n’en a peut être pas envie? Créatif a une dimension artistique, c’est-à-dire une part de mystère que l’on ne maîtrise pas vraiment en fait, et je pense que souvent les gens aiment être rassurés et faire des choses qui rentrent plus dans des cases, et pour moi il n’y a pas de problème à ça tant que ça leur plait! Mais il y a en effet de la créativité partout.

As-tu ressenti le poids des injonctions de la société lors de tes changements de vie ? As-tu ressenti une incompréhension de ton entourage ?

Evidemment , imagine a mon grand âge 😉 Au début j’ai dû me boucher les oreilles pour ne pas me laisser influencer et tenir bon, car tout le monde cherchait à me raisonner et me disait de reprendre mes esprits et un bon job.

As-tu des moments de doutes vis-à-vis de tes choix professionnels ? Des moments où ton mental se rebelle ?

Aujourd’hui plus du tout, j’avance petit à petit, un pas après l’autre en écoutant mon intuition, avec les gens qui m’accompagnent, on teste, on apprend ,on avance.

Ressens-tu l’impact de ton mental sur ta vie créative ?

Totalement tout est lié, le corps, l’esprit, la créativité se nourrit de tout ça.

As-tu toujours suivi ton intuition ou as-tu dû apprendre à l’apprivoiser ?

Avant je savais que j’avais un mode intuition et dès que je l’utilisais il fonctionnait, sauf que je n’osais pas le mettre en marche tout le temps. Dès que j’ai accepté de le mettre en mode ON tout le temps, tout a changé. Intuition vs rationalité, mais ça demande un peu de temps avec de se laisser guider comme ça je pense.

As-tu une méthode de travail précise que tu utilises pour la plupart de tes projets ?

Aucune LOL, il faudrait peut être que je m’y mette d’ailleurs.

T’arrive-t-il d’être en panne d’inspiration ? Si oui, comment arrives-tu à y remédier ?

Jamais, j’ai beaucoup trop d’imagination et j’ai une dream list tellement longue que même une vie ça suffira pas hahaha.

 T’es-tu déjà senti “coincée” dans un projet ou accepté un projet où ton intuition te disait de ne pas y aller ?

Oui, et j’essaye de percevoir dès le départ si ça vaut le coup ou pas, si je sens que ça coince dès le départ je n’insiste pas car je sais que c’est un signe que ce n’est pas la bonne direction.

As-tu des livres ou ressources qui t’ont débloqué d’un point de vue créatif ou professionnel ?

Le pouvoir de l’intention m’a totalement fait shifter.

Au début j’ai dû me boucher les oreilles pour ne pas me laisser influencer et tenir bon, car tout le monde cherchait à me raisonner et me disait de reprendre mes esprits et un bon job.

En te voyant travailler en équipe pour The Good Mood Class, je me demandais si pour toi travailler en équipe était primordial ? Est-ce une manière de fonctionner qui te plaît particulièrement ?

Oui j’adore le travail en équipe, pour moi on avance mieux, on va plus loin, et on apprend plus. Tu partages tellement plus en équipe, les bons souvenirs, les mésaventures mais au final c’est ça la vie sinon on se ferait chier ! Et puis je suis très famille donc c’est esprit que j’ai toujours connu et que j’aime.

As-tu l’impression d’avoir deux personnalités : une pour la vie pro et une pour la vie perso ? 

Non je suis trop entière je crois et c’est en général ce que les gens me disent on me retrouve partout pareille, y’a pas de surprise en général.

Je viens tout juste de décider que je lançais mon activité, as-tu un conseil pour cette période de transition ?

Félicitations! Eclates toi, écoutes toi 🙂

Things always happen for a good reason

Perfectionnisme: quel type êtes-vous ?

Dans notre vie professionnelle, nous avons tous rencontré des personnes s’auto proclamant perfectionnistes, le brandissant comme une de leur qualité principale dans leur travail. Pourtant, il m’est arrivé d’en observer et quelque chose me dérangeait. Un je ne sais quoi qui instaurait le doute. Quand je pense au perfectionnisme, la première image qui me vient est celle de l’artisan et du savoir-faire. La qualité, délicatesse, le bon geste. Une manière de travailler qui ne prend pas des raccourcis cache misère pour plus de productivité. Un processus de travail en dehors du temps et de la notion de rentabilité. C’est mon image d’Épinal.

Pourtant, en observant certaines personnes un je ne sais quoi m’a perturbé. Leur perfectionnisme m’interrogeait.

Ils n’allaient pas toujours au bout de leur projet mais avaient tendance à recommencer encore et encore. Ils s’échinaient à mettre les premières pierres de leur projet dans différents ordres mais ne passaient pas à l’étape suivante. Ils semblaient bloqués dans une boucle. Ils recherchaient la perfection dans un brouillon au lieu de chercher le potentiel dans le entrain de s’écrire.

Est-ce qu’on ne confond pas perfectionnisme et doute ?

Dès que nous parlons de projets qui n’aboutissent pas ou des personnes qui ont tendance à procrastiner, le mot de perfectionnisme revient sans cesse. « Si je n’arrive pas à aller jusqu’au bout c’est que j’ai peur que ça ne soit pas à la hauteur de mes attentes. J’aimerai que ça soit parfait. » Je me demande si nous n’utilisons pas ce terme par habitude. Quelqu’un recommençant depuis le début inlassablement trouvera plus de réconfort dans le mot « perfectionnisme » que s’il se dit « merde, je n’ai pas confiance en moi ».

Pourtant, je pense qu’il y a bel et bien des perfectionnistes. Disons qu’instinctivement je les vois plutôt comme des gens avec une vision précise de ce qu’ils souhaitent accomplir. Ils ne tergiverseront pas pendant des heures car ce n’est pas le doute qui les habite mais la confiance. Ils savent jusqu’où ils souhaitent mener leur projet et le visualisent dans le moindre détail. Ils savent détecter quand ce qu’ils ont produit représente une bonne base et se mettent à l’améliorer sans cesse jusqu’à ce que cela rejoigne au maximum l’image qu’ils ont en tête.

Deux approches différentes

La différence n’est pas aussi nette et précise dans la vie mais je vois néanmoins une réelle différence dans les deux approches.

L’une espère créer en une seule fois quelque chose d’idéal qui ne nécessiterait pas d’amélioration majeure. Réussir à sortir de soi quelque chose à l’état quasiment fini est un projet pratiquement voué à l’échec… C’est un but inatteignable pour beaucoup de mortels, ce qui peut en paralyser plus d’un.

La deuxième approche me semble être plus objective sur la manière d’aborder un projet. Elle prend en compte la notion de potentiel et d’amélioration que semble réfuter la première. Son perfectionnisme est déterminé et n’est pas le symptôme d’un doute face à ses capacités. Il sait ce qu’il vaut et ce qu’il veut. Il ne lâchera pas tant que son projet n’est pas au niveau mais il ne repart pas de zéro indéfiniment. On solidifie les bases, et on avance. Il voit tous les détails qui nécessitent d’être améliorés et il le fait. Il est exigent mais juste.

Et moi ?

Pour ma part, je ne saurais me situer. J’aurai peut-être dit que j’étais perfectionniste en sortant de l’école mais rétrospectivement je pense que cela aurait été un moyen de cacher mon manque de confiance. Le problème, c’est qu’en étant à la recherche de la perfection, je finis toujours insatisfaite et rien ne trouve grâce à mes yeux. J’essaye de ne plus partir à la recherche de l’impossible mais du meilleur que je puisse fournir avec les facteurs environnants comme le temps alloué au projet, quel est son but, etc. Faire du mieux que je peux sans non plus y laisser ma peau.

Disons que maintenant, je n’ai pas ce mot qui me vient en tête en premier si je dois me décrire.

De votre côté, est-ce que vous voyez où je veux en venir ? Est-ce que vous avez eu des collègues présentant une de ces deux approches ? Peut-être même est-ce vous même ? 🙂

À bientôt,

Sibylle

Les 10 mauvaises habitudes que j’ai perdu (ou presque)

Refaire sa journée en boucle avant de dormir

Cette mauvaise habitude est partie sans même que j’essaye de m’en débarrasser, ce qui est assez étonnant. Je me revois repenser à chacune de mes interactions de la journée en me demandant si j’ai été assez claire, si j’ai pu être brusque malgré moi, si j’aurai pu être plus incisive, trouver une meilleure répartie… Pourtant, cette remise en question permanente ne m’aidait pas à m’améliorer pour le lendemain mais provoquait encore plus de doute et m’empêchait de trouver le sommeil…

À noter: il m’arrive encore d’avoir du mal à m’endormir mais maintenant cela n’est plus focalisé sur le passé mais sur mes plans d’avenir…

Prendre du café en intraveineuse

J’aime le café. Je répète: j’aime le café. Je suis hypersensible, anxieuse et j’ai un (tout petit, no worries) problème au coeur. Vous savez donc ce qui devrait être proscrit de ma consommation ? Oui, le café. J’ai drastiquement réduit, je pense être passée d’une moyenne de 5 cafés allongés par jour à 2. Parfois je n’en prends qu’un, parfois aucun. Lorsque je travaillais dans un bureau, c’est à peine si je me rendais compte des tasses que je m’enfilais. Besoin de faire une petite pause ? Café. Besoin d’une boisson chaude réconfortante dans un moment difficile ? Café. Café ! Café !

Pas de doute: mes angoisses et mon coeur me remercient.

Tout prendre pour moi

C’est dur ! Par exemple, vous allez voir quelqu’un et cette personne vous répond mal, très mal. Comment ne pas le prendre pour soi ? En lui laissant le bénéfice du doute. Peut-être passe-t-elle une journée vraiment difficile dont nous n’avons pas conscience. Comme nous n’habitons pas dans le monde des Bisounours, si après plusieurs essais son attitude ne change pas malgré votre politesse, eh bien… Qu’est-ce-que ça peut faire ? Je sais que j’ai été correcte, que je lui ai laissé plusieurs chances, je ne suis donc pas le problème. Je limite au maximum les rapports avec cette personne, voire je coupe complètement les ponts. (Bien sûr, le problème est plus compliqué si la personne… est votre boss !)

Mal me parler

Ce point, j’en parle dans mon programme 5 jours pour changer d’état d’esprit. C’est un des changements qui a eu le plus d’impact sur ma santé mentale. Quand je parle de mal se parler, je fais référence au bourreau qui peut régner dans notre petite tête. Quoi que l’on fasse, ce n’est pas suffisant pour lui, jamais. Ce qui a changé dans mon rapport avec lui (enfin, moi) c’est que si je souhaitais aller mieux, il n’y avait pas 1000 possibilités. Je devais être dans ma propre équipe. Il m’est impossible d’avancer si je suis dans l’équipe adversaire. Je ne dis pas qu’il faut s’aveugler et penser que nous sommes parfaits et au dessus de tout. Simplement, ça me sert à rien que je me dise que je suis une incompétente pour tout et n’importe quoi. Avoir conscience que l’on peut s’améliorer, oui. Penser que nous ne valons rien, non.

Parfois ça revient. Hier encore, j’ai oublié mon linge dans la machine et mon réflexe a été de me dire « Quelle conne ! » sauf que mon cerveau a bloqué. Je me suis dit « WOW ! Hey ! Tout doux, on se calme ! On est pas sur une fin du monde ». Je ne laisse pas mon tyran intérieur faire la loi.

Penser que tout est pour la vie

Là, on est sur un sujet où j’ai encore beaucoup de travail à faire. J’ai la sensation que quelque soit la décision que je prends, je la prends pour la vie. Même la plus simple décision me donne l’impression de m’engager sur le long terme. Par exemple, une pensée qui m’a déjà traversé l’esprit: « Si je prends un abonnement Spotify et que je le garde à vie, cela représentera une fortune… ». C’est clairement disproportionné. Je n’ai pas besoin de considérer ce genre de choses à l’échelle de ma vie. Quand je pars au galop dans ce genre de pensée, j’ai beaucoup de mal à me forcer à prendre du recul et à me dire que je choisis pour maintenant et que je pourrais changer d’avis plus tard.

Acheter tout et tout le temps

Je vous en parlais déjà dans plusieurs articles: j’essaye de trouver une consommation raisonnable en accord avec mes valeurs plutôt que de me laisser embarquer par la fièvre acheteuse qui m’entoure. Je ne suis pas irréprochable* (et je ne compte pas le devenir) mais j’ai déjà bien avancé dans la réflexion. Avant, aucune question autre que mon budget ne me traversait l’esprit au moment de faire un nouvel achat. Maintenant, je souhaite mettre mon argent là où je l’ai décidé. Qu’est-ce que ça change ? Eh bien, prendre une décision consciente implique un choix, une réflexion entre plusieurs possibilités. Parfois cela peut susciter des questionnements dans l’entourage mais ce n’est pas grave. Tant que je me sens cohérente, tout va bien. La phrase « acheter c’est voter » me revient souvent en tête et prendre chaque jour un peu plus d’ampleur.

*Par exemple, Je comptais acheter mon nouvel ordinateur en reconditionné mais j’ai finalement opté pour un neuf… 

Rejeter quelque chose en bloc

Avoir un avis tranché n’est pas une mauvaise chose en soit sauf que parfois cela m’empêche de découvrir de nouvelles choses car je ne suis pas ouverte à ce que je ne comprends pas. Ces derniers mois, j’essaye d’avoir une approche plus douce en partant du principe que je peux faire confiance à mon instinct: je prends ce qui m’apporte quelque chose, je laisse de côté ce qui ne me parle pas. L’exemple de la religion ou de la spiritualité peut être un bon exemple. Dans mon cas, j’ai reçu une éducation religieuse que je rejette car mes expériences m’ont montré une institution dans laquelle je ne me reconnais pas (du tout, du tout, du tout). Néanmoins, je comprends que la foi puisse avoir une place prépondérante dans la vie des individus, elle peut donner un sens à leur vie, un réconfort, un moteur. Tout ce qui touche à la religion ou à la spiritualité peut donc provoquer en moi un rejet en bloc sauf qu’en faisant cela, je me ferme aux subtilités qu’elle peut impliquer. J’apprends à me faire confiance, à avoir une spiritualité sans nom, sans forme définie, sans mot pour la décrire, protéiforme, libre, quelque chose qui m’est propre et qui ne s’associe à aucun mouvement.

M’imaginer passager au lieu de conducteur de ma vie

Nous sommes beaucoup à vivre notre vie comme spectateur et non pas comme acteur. C’est fou le temps qu’il m’a fallu pour m’en rendre compte… Peut-être car cela est plus simple car c’est un moyen de nous créer des excuses pour ne rien faire ? Je n’en sais rien. Cette manière de voir la vie me donnait la sensation de ne pas pouvoir changer ma situation, que tout était joué d’avance. Nous n’avons pas toutes les cartes en main, c’est évident, mais celles que j’ai, pourquoi les mettrais-je de côté ? Ce serait dommage. Devenir actif demande à dépasser beaucoup de peurs et ça n’est clairement pas confortable mais c’est gratifiant. C’est comme découvrir sa vie sous un nouveau jour.

Repousser les choses qui me font du bien

La bataille ultime ! Nous savons tous ce qui nous ferait du bien, mais passer à l’action, c’est encore autre chose. Nous avons tous entendu une blague sur les personnes qui prennent un abonnement à la salle de sport mais qui n’y vont qu’une fois. Ce que je découvre c’est que le bonheur ça se travaille, ça demande des efforts, c’est décider que notre bien-être fait partie de nos priorités et agir en conséquence. Au final, c’est en lien direct avec le point précédent. Reprendre le contrôle de son navire et se débarrasser petit à petit de cette sensation d’impuissance qui peut nous habiter.

Me focaliser sur le détail qui fâche

Ce point pourrait s’apparenter à l’art de voir le verre à moitié vide. Il n’est pas possible que tout soit parfait, alors pourquoi s’accrocher à cet espoir ? Pourquoi se gâcher une soirée parce que quelqu’un n’a pas pu venir alors que vous avez tous vos autres amis autour de vous ? Je me demande si cette manière de se focaliser sur le négatif n’est pas la partie visible d’un iceberg beaucoup plus grand. En ne voyant que cela, nous renforçons notre idée initiale qu’il ne nous arrive que la vie n’est faite que de déception. Cette croyance est là, tapie dans notre inconscient et elle cherche à se nourrir de toutes les petites choses qui peuvent lui donner raison. Si cette pensée invasive n’était pas là, nous aurions peut-être une vision moins biaisée des événements.

Bonus: imaginer que je suis en proie à une mort imminente

De Timide Maladive à Réservée: mon évolution

La timidité est un poids que nous sommes énormément à porter depuis l’enfance. Le sujet me semble assez vaste pour pouvoir faire l’objet d’une suite d’articles, qu’en pensez-vous ? Dans celui-ci, je pensais commencer en faisant le point sur ma propre évolution vis-à-vis de la timidité. Certaines personnes arrivent à s’en départir, à évoluer autour de cette peur pendant que d’autres n’arrivent pas à lui faire face et ce handicap continue de les tyranniser années après années.

Cet article est finalement très lié à celui où je parle de mon envie d’être invisible présente depuis l’enfance. Être invisible c’est empêcher l’interaction avec l’Autre avant même que l’opportunité se présente, c’est éviter ce malaise profond que provoque la timidité autour de certaines personnes ou situations.

*

Enfance – Période dite « Timidité maladive »

Comme je vous le disais dans l’article que je mentionne plus haut, lorsque j’étais enfant la solitude ne me posait pas de problème. Elle m’offrait le confort de la tranquillité, de l’absence de surprise et surtout de conflits. Je me suis toujours bien entendu avec ma personne et même dans les moments les plus bas, je n’ai jamais eu peur d’être face à moi-même. C’est une situation qui m’apaise plus qu’elle ne me pèse.

Les souvenirs d’enfance sont sélectifs, je n’ai que des bribes par-ci, par là mais ma famille est d’accord sur un point: j’ai toujours été extrêmement timide.

Je me souviens d’un épisode en CP où l’institutrice me demande de lire à voix haute quelque chose qui se trouve au tableau. Le peur m’envahit, me paralyse et je me met à pleurer sans pouvoir prononcer un mot. En réponse, l’institutrice me reprend un de mes bons points durement acquis. Je me revois ouvrir ma boîte à points, et marcher dans l’allée pour lui donner ce point qui m’était dû. (note à moi-même: est-ce que ma méfiance vis-à-vis de l’autorité me viendrait de cet épisode ?)

Cette expérience est à l’image du reste. Que ce soit des réunions de famille, des colonies de vacances ou des activités extra-scolaires, tout me donnait envie de me mettre en boule et d’attendre que le temps passe. En discutant de ma relation avec mes grands-parents avec mon frère, il m’a fait cette réflexion: « Comment créer un lien avec un enfant qui refuse de parler ? ». En bref, j’étais un petit hérisson. S’il est à l’aise, il se détend et vadrouille mais dès qu’un danger lui semble proche, il se recroqueville sur lui-même.

Parallèlement, on vous explique que votre comportement n’est pas celui attendu, qu’il est mal vu et qu’il faudrait changer. J’en garde un goût amer, une sensation d’être incomprise et parfois de trop.

*

Adolescence & études supérieures – Soudain, l’envie de plaire

Je passerais vite sur l’adolescence car mes souvenirs sont tellement à vifs et bordéliques que je n’arrive pas à prendre de recul sur cette période malgré les années qui passent. Vivant de multiples vies parallèles ne se chevauchant que rarement à ce moment là, j’ai une image globale très floue de toutes ces années.

J’ai fait connaissance avec une bonne partie de mes amis de l’époque via Internet et que je les rencontrais seulement plus tard, même s’ils habitaient qu’à quelques rues de chez moi. Une fois que vous avez parlé pendant des dizaines et des dizaines d’heures avec quelqu’un, il est beaucoup plus facile d’avoir une conversation IRL avec lui. Ah, internet. Merci d’avoir été mon vecteur de sociabilité. Le pays rêvé où la timidité n’existe presque plus.

Le point intéressant se situe plus tard: lorsque vous vous êtes senti autant vulnérable et inadapté dans votre enfance, il reste des traces de ces pensées dans votre manière de réfléchir ou d’anticiper les évènements.

Après le lycée, le moment crucial du supérieur arrive. Recommencer à zéro et toutes les angoisses qui vont avec. Serais-je à la hauteur des obstacles qui m’attendent ? Je n’en savais rien et j’en étais terrifiée. Et soudain, me tombe dessus la question: et si je ne me faisais pas d’amis ? et si je n’avais personne avec qui déjeuner le premier jour ?

Bien sûr, 8 ans plus tard, je m’amuse de repenser à quel point j’ai pu vivre intensément ces doutes qui peuvent sembler ridicules mais à 18 ans à l’aube d’une nouvelle vie, ces tourments sont bien compréhensibles.

Là est donc rentré en compte quelque chose qui ne m’avait jamais vraiment importé: je voulais plaire. Voyez à quel point nous entrons dans une problématique à l’opposé de mon enfance !

Je ne parle pas de plaire physiquement mais de plaire tout court. On m’avait souvent dit jusque là que j’avais l’air froide, distante, arrogante, désagréable et le poids de ces mots me semblait annoncer une terrible nouvelle: personne ne voudrait être mon ami.

N’oubliez pas, ces situations me faisaient remonter des peurs d’enfance. Cela ne semble pas rationnel (Hello Sibylle, réfléchis 30 secondes, bien sûr que tu vas te faire des amis, et non tu ne passeras pas 5 ans à manger toute seule le midi !) mais sur le moment, la peur est si forte qu’elle semble couler de source.

Alors j’ai décidé de changer. Je suis complètement sortie de ma zone de confort. Je ne sais pas si ces efforts étaient visibles mais mon dieu, j’ai essayé si fort d’être une personne agréable. Le revers de la médaille est que maintenant je cherche à retrouver cette petite Sibylle revêche qui à sa manière ne faisait aucune concession.

À force de vouloir plaire, j’ai atteint un stade où je n’arrivais plus à accéder à ma force intérieure, à ma capacité à dire que je n’étais pas d’accord, je n’étais plus entière car j’avais consciemment décidé d’étouffer une partie de moi: celle qui m’a fait me sentir mal-aimée mais qui sait comment me protéger. C’est de cette manière que l’on peut perdre la trace de son amour propre et que l’on devient le complice de situations qui ne nous conviennent pas.

*

Maintenant – Imprévisible mais plus calme

Que dire de maintenant… C’est mitigé. Certaines situations ne me provoquent plus de vagues d’émotions incontrôlables, donc il y a du progrès. Par exemple, je suis allée à des anniversaires où je ne connaissais personne et j’ai parlé à des gens. Et par dessus tout: j’ai survécu. Honnêtement, des situations de ce genre ne seront jamais agréables pour moi mais au moins j’ai pu être fière en rentrant chez moi.

Il y a des périodes où je suis plus ou moins timide, sans explication particulière. Il y a des jours où demander un renseignement à un vendeur me demande un réel effort, où je me répète la phrase plusieurs fois avant d’aller le voir alors que d’autres fois je serais très heureuse de bavarder avec cette personne. Il m’arrive encore de paniquer au restaurant lorsqu’on me pose une question inattendue et je continue de prendre la première possibilité qu’on me propose, même si je la déteste. C’est la vie.

Pour conclure, ma timidité m’a toujours embêté mais dans le même temps c’est une pierre angulaire de mon identité. Je sais maintenant que tout cela peut changer. Si je ne souhaite plus être timide, on peut m’en faire sortir car j’ai déjà un pas en dehors du piège. La question est: qui suis-je si je ne suis pas timide ? Qu’est-ce que cela signifierait Sibylle sans timidité ? En se qualifiant de la sorte toute sa vie, on peut s’enfermer dans un rôle et se limiter.

Alors je me demande: qui suis-je ?

Big up à tous les timides,

Sibylle

25 ans, l’année de tous les changements

Bonjour, bonjour ! 🙂

Aujourd’hui, je prends la plume pour faire le point sur l’année passée et réfléchir sur mes envies pour l’année qui arrive.

Il y a des années plus simples que les autres et celle-ci n’en fait clairement pas partie mais ce n’est pas forcément négatif. Il s’est passé énormément de choses et j’ai fait face à de nombreux challenges. Toutes mes convictions ont été chamboulées et j’ai beau avoir appris de nombreuses leçons, je continue à tâtonner pour trouver mon chemin.

Faisons le bilan…

1. L’année où j’ai démissionné

Cela fait plusieurs fois que j’en parle, donc je m’excuse si certaines sont las. Néanmoins, je ne pouvais pas passer outre car ce fut sûrement L’Étape décisive de cette année. Partir d’une situation qui ne nous convient plus est parfois plus dur que ça en l’air. On se remet en question, on doute, on a peur de l’avenir et puis on fait ses comptes. L’adage est bien connu: on sait ce qu’on perd mais pas ce qu’on trouve. Rien n’est là pour nous rassurer. Étant de nature anxieuse, faire ce pas m’a donné un bon coup aux fesses pour remettre les choses à plat. Ce n’est pas une décision que tout le monde peut se permettre de prendre mais je le pouvais, alors je l’ai fait. J’essaye de faire de cette expérience quelque chose qui me force à grandir et que je ne pourrais pas regretter.

2. L’année où je me suis mise sérieusement au minimalisme

Pour faire peau neuve, j’ai trié. Beaucoup trié. Malgré tout, mes armoires continuent d’être remplies de choses en trop alors je vous laisse imaginer avant… J’apprends à me détacher doucement des choses et à ne plus rendre chaque objet sentimental. Si je perdais la bague de mes 25 ans, il me semble normal d’avoir un contre-coup mais me sentir triste car je ne peux plus mettre un t-shirt que j’ai usé jusqu’à la corde, c’est un peu trop. Mettre trop de sentiment dans des choses inanimées m’amènent à tout accumuler. J’essaye de réguler les objets qui rentrent dans ma vie mais ce n’est pas simple.

Le minimalisme s’est aussi immiscé dans mon état d’esprit. Se remettre en question, se demander « De quoi ai-je besoin ? », « Est-ce nécessaire de s’énerver pour ça ? ». Je m’apaise, petit à petit. Mon copain est là pour me rappeler de prendre les choses comme elles viennent quand je commence à résister. Mes conflits internes sont toujours présents, ce qui est normal, mais ils s’espacent et c’est agréable.

3. L’année où ma conscience écologique s’est réveillée

Je pense que ce changement est lié à tous ces tris que j’ai effectué. Ca chamboule de se rendre compte qu’après 7 ou 8 allers-retours à la benne à vêtements, il y avait encore et toujours des choses en trop. Je me suis rendue compte de la montagne d’objet en ma possession et ce que cela pouvait signifier à l’échelle mondiale.

J’ai remarqué que souvent lorsque je tentais quelque chose qui pourrait être labellisé comme « Bobo/Écolo », les gens étaient prompts à m’interpeller et vouloir me pousser dans mes retranchements. Je ne comprends pas cette réaction teintée d’agressivité. Qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi cette violence ?

Je vous ferais peut-être un article sur les changements précis que j’ai effectué, tous les petits gestes écolos qui se sont intégrés petit à petit dans ma vie mais je ne me sens pas légitime de parler sur ce sujet. Si le zéro déchet vous intéresse, il y a déjà beaucoup de blogs très complets qui vous guideront dans votre cheminement. Vous pouvez en trouver quelques-uns sur mon article concernant le Minimalisme : les blogs & les comptes instagram.

Globalement, mes efforts furent axés sur la réduction de déchet et une revisite de mes habitudes de consommation.

4. L’année où je suis allée voir le psy

Je vous ai déjà raconté comment j’ai réussi à passer le cap sur Amavi. Ce fut un moment crucial. J’ai entamé ce travail il y a 9 mois maintenant et je ne peux que me remercier d’avoir fait ça. J’ai accepté que j’avais besoin que l’on m’aide pour avancer, qu’on ne peut pas toujours tout faire soi-même, qu’on avait le droit de ne pas se sentir bien malgré toutes les belles choses présentent dans nos vies et qu’accepter cela ne fait pas de moi une mauvaise personne. J’apprends doucement que pleurer c’est commencer à guérir et qu’il y a des endroits où je peux lâcher prise.

5. L’année où je commence tout juste à me faire confiance

C’est dur, mon dieu c’est dur. J’essaye de m’écouter, j’apprends que parfois le fait de ne pas m’acharner sur un sujet, laisser reposer quelques temps peut m’aider à mieux y revenir plus tard. J’essaye de ne pas m’en vouloir si je ne suis pas un robot productif et que j’ai besoin de repos, d’aller plus dans le ressenti alors que j’ai l’habitude de continuer contre vents et marées malgré les signaux que mon corps m’envoie.

6. L’année où je l’ai dit: Je suis végétarienne

Oh man. Cela est un long sujet. Mes questionnements ont commencé à l’adolescence puis ont continué jusqu’à aujourd’hui. Le plus dur est de l’affirmer car on sait très bien que l’on aura parfois des réactions pas franchement bienveillantes. Comme pour la fibre écolo dont je parle au dessus, vous ne savez jamais si vous êtes bons pour un interrogatoire. Certaines personnes s’expriment de manière que nous avons l’impression qu’on leur doit des explications, alors qu’au fond, cela ne les regarde même pas. Le fait est que beaucoup de nos moments de convivialités sont autour de la nourriture, il est donc difficile que cela passe inaperçu.

7. L’année où j’ai approfondi ma pratique du yoga

Les semaines où je n’ai pas pratiqué furent rares et j’en suis très heureuse. J’ai souvent réussi à avoir plusieurs moments dédiés à ma pratique dans une semaine et j’ai osé me confronter à des postures que je n’avais pas envie de travailler jusque là. J’ai un sentiment de malaise face à certaines postures car je les voyais beaucoup sur les comptes de yoga sur Instagram ou Pinterest que je suis et elles m’obsédaient autant que j’en faisais un rejet total. J’ai donc surpassé ce blocage et je travaille là dessus à mon rythme.

8. L’année où j’essaye de vaincre ma phobie administrative

C’est simple, si j’en avais les moyens j’aurai quelqu’un pour faire tous les papiers possibles et imaginables. Il suffit de voir un courrier arriver sous ma porte me demandant de joindre 3 documents différents pour que la sensation d’étouffement arrive. Tellement d’organismes qui n’ont aucun moyen de communication les uns des autres, tellement spécificités à chacun… et aucun endroit commun qui pourrait nous aider à naviguer entre tout ça. En gros, c’est une dépense d’énergie que j’aimerais ne pas avoir.

L’année où j’essaye d’ouvrir mon esprit
L’année où j’ai fait un road trip avec mon père
L’année où j’ai fait ma première retraite de yoga
L’année où j’ai réouvert un blog
L’année où j’ai recommencé à écrire
L’année où j’essaye d’aller contre mes craintes

Pour l’année à venir…

Mes envies pour l’année à venir sont à la fois flous et précis, difficiles et pourtant atteignables… Je ne sais pas exactement comment les formuler car j’ai parfois peur de vouloir quelque chose de très concret, d’aller jusqu’à lui et de me rendre compte que ce n’était pas ce dont j’avais besoin. Néanmoins, cela nous permet d’avancer malgré tout, mais vous voyez ce que je veux dire.

Retrouver mon indépendance financière
Être quelque part où je me sens chez chez moi, libre de créer comme il me plait
J’aimerais changer de ville, ce qui n’est pas nouveau
Aller jusqu’au bout et même encore plus loin que ce que j’imagine pour mes projets
Être fière de ce que j’aurai fait
Bonus: avoir trouvé un rythme financier et de travail qui me permette de savoir si je peux accueillir un chat ou un chien dans ma vie.

Allé, c’est parti pour mes 26 ans !

Sibylle