Comment j’ai compris que j’étais mon propre problème (parfois)

Note: Même si cela peut sembler évident je préfère préciser que la réflexion que je vais vous partager m’est personnelle et qu’elle s’applique uniquement à une situation où il n’y a pas d’abus de la part de la personne en face.

Je parle d’un contexte ordinaire type relation avec des amis, relation avec des collègues, ou encore relation avec la famille, des personnes avec qui j’aurai à la base une relation relativement saine. Exemple: tu étais persuadé qu’un professeur te détestait et te tyrannisait alors qu’en fait tu comprends des décennies plus tard que tu avais un mauvais comportement avec lui.

Par contre, si vous êtes dans une situation où vous vous sentez manipulé ou abusé, c’est très important que vous alliez demander conseil ou aide, que ce soit auprès de vos proches, vos amis, associations ou même police s’il le faut. Prenez soin de vous.


Là, c’est un sujet compliqué. C’est dur. Ca pique. L’ego hurle de douleur. Non, je fais de mon mieux, laissez moi tranquille. Je doute bien assez constamment, pas besoin de me faire douter encore plus, pas besoin de me montrer du doigt.

Je suis entrain de me poser beaucoup de questions sur le sujet et je vais essayer de rendre compréhensibles les pensées qui prennent forment dans ma tête.

Nous sommes beaucoup à douter des autres, de nous même, de notre valeur ainsi que de nos capacités, n’est-ce pas ? Je fais partie de votre team ! Pourtant, je me demande si parfois ces doutes ne sont pas une manière de nous distraire pour ne pas regarder du bon côté, celui qui demanderait de nous remettre réellement en question.

J’en entends déjà se dire « Ah non, non, non mais je passe mon temps à me remettre en question, c’est justement mon problème » mais j’ai l’impression que dans la majorité des cas… ça nous semble vrai, mais au fond… c’est faux ?

Je vais essayer de vous expliquer avec un bon vieil exemple, vous direz ce que vous en pensez.

Je travaillais sur quelque chose et la fatigue m’a fait baisser la garde. Le doute a vu la brèche et s’est engouffré. Beaucoup de frustration et d’énervement en sont sorti. Je me sentais mal, je doutais et j’étais énervée contre le monde autour de moi. Une mauvaise énergie. Celle qui emporte vers le fond en un rien de temps.

J’étais donc là, entrain de ruminer, ronchonner, ronger mon frein. A un moment, je discute avec une amie et elle me demande une question toute simple: « Comment tu vas? ». Je lui explique je me sens mal, je verse ma bile sur moi et sur le monde. Soudain, j’ai une épiphanie: je suis le moteur de mon propre problème.

Les circonstances ne sont pas parfaites, tout ne va clairement pas dans le meilleur des mondes dans mon quotidien mais quelques semaines plus tôt avec les mêmes circonstances voire des circonstances encore plus compliquées j’allais clairement mieux. Je me sentais toute légère et heureuse alors que le contexte n’était pas favorable.

Pourquoi ?

Parce que j’avais la bonne énergie et ce n’est pas quelque chose qui vous tombe dessus. Vous avez votre mot à dire. Dans mon cas, il m’arrive de me laisser aller dans l’énergie négative car elle me permet de repousser le problème soit sur les autres soit sur quelque chose que je ne peux pas changer, ce qui me déresponsabilise de mon « malheur »: j’ai l’impression d’être victime des circonstances.

Qu’est-ce que ça change de se rendre compte de ça ?

C’est se regarder en face. Voir son comportement non pas sous un angle exagéré (trop laxiste ou trop exigeant) ce n’est pas simple à vivre. Me regarder sous un autre angle m’a  fait dire « Putain, j’ai vraiment eu un sale comportement dans cette histoire ». Or, quelques minutes plus tôt, je balançais tout mon malheur sur le reste du monde. On aime pas se rendre compte que nous ne sommes pas des oies blanches avançant avec innocence et éthique sur notre chemin de vie.

A ce moment là, les doutes que j’avais me concernant ou sur les autres ne m’ont pas aidé à me remettre en question. Ils m’ont aveuglé. Je n’ai pas vu que j’étais aussi responsable de la situation. Je n’ai pas vu ma manière d’être ou mon réflexe de mettre le blâme sur quelqu’un d’autre. J’étais occupée à douter de mes capacités, des intentions de la personne en face, du monde en général.

Me rendre compte que j’avais mon rôle à jouer m’a fait instantanément du bien. Certes, je ne pouvais pas rendre la situation 100% meilleure mais la part qui m’incombait pouvait être améliorée grandement. J’ai tout de suite compris ce que je pouvais faire de mon côté. Je ne peux pas tout contrôler mais je me dois d’être active concernant ce qui peut l’être.

La réalisation que je pouvais reprendre le contrôle ne serait-ce que 50% d’une situation au lieu de me placer en personne impuissante m’a permis d’aller de l’avant, de faire un reality check de mon propre comportement.

Pour conclure, je pense que c’est une étape dans mon cheminement car j’ai justement l’habitude de trouver des excuses pour les mauvais comportements des autres envers moi. Ayant conscience de cette tendance, je m’étais en parallèle confortée dans l’idée que j’étais une petite chose naïve et toute douce qui n’a pas de mauvais comportement. Je me suis donc rendue compte que je n’étais pas cette colombe blanche trop gentille avec les autres. Parfois, je peux être une p*tain de pain in the *ss.

Minimalisme #4: 30 choses qui ont changé dans ma vie [1/2]

Bonjour tout le monde 🙂

Voici un article en deux parties sur le Minimalisme ! Je continue la série d’articles qui avaient été commencé au début du blog où nous avions parlé des livres, des blogs et comptes instagram qui m’ont inspiré et d’actions toutes simples à mettre en place dans votre vie car gratuites. Ce mouvement est rentré dans ma vie depuis plus d’un an maintenant et avec cette fin d’année propice aux bilans, j’ai décidé de prendre un peu de recul pour observer les changements qui se sont opéré dans mon quotidien.

L’idée n’est pas de vous montrer « Hey, regardez tout ce que je fais ! » (car je suis très très loin de l’idéal et c’est pas grave) mais plutôt pour vous donner des idées que vous pouvez vous même appliquer si l’envie vous dit.

N’oubliez pas que c’est un cheminement, et que n’ayant pas un caractère obsessif du type « tout ou rien », je vais tranquillement pas à pas vers ce qui me semble mieux par rapport à mes valeurs. J’avance à mon rythme, je lis des articles sans me flageller, j’apprends, je découvre, j’essaye. Je ferais peut-être un article pour contrebalancer ceux-ci où je noterais mes axes d’amélioration pour l’année à venir.

Je vous avais déjà expliqué que ma découverte du Minimalisme m’a mené au mouvement zéro déchet. Les deux, même s’ils ne sont pas équivalents, sont fortement liés dans mon quotidien.

Les problématiques qui ont été soulevées quand j’ai découvert le Minimalisme ont trouvé écho dans le zéro déchet car j’ai commencé à remettre en question ma consommation et mon impact sur l’environnement.

Cet article mélangera les deux, ne soyez pas surpris.

Donc, au final, qu’est-ce-que j’ai changé dans ma vie ?

Réduction drastique des achats inutiles (vêtements, décoration, accessoires)
Le fait le plus marquant est mon arrêt quasi complet des achats compulsifs liés aux vêtements ou aux accessoires divers et variés. Pourtant, ce n’était pas gagné. J’avais l’habitude d’acheter pleins de petites choses de petits montants pour « me faire plaisir » et je faisais régulièrement des virées shopping après le travail seule ou accompagnée. Comment y suis-je parvenu ? Je liste au fur et à mesure ce qui me fait envie ou ce dont j’ai besoin. C’est uniquement après réflexion que je décide de passer à l’achat.

Je vous en avais déjà abordé la problématique dans cet article : Restreindre mes achats vestimentaires: 1 an après

Cycles menstruels zéro déchet
Il est étonnant que ce point vienne en second, on pourrait penser que c’est quelque chose qui passerait au second plan mais c’est ce qui m’est venu en tête naturellement. C’est vrai que c’est un véritable changement de faire ça. Avoir une approche différente vis-à-vis de ses règles est un travail de fond. On remet en question plus d’une décennie (pour moi) d’habitudes liées aux règles. Aussi, changer ce point permet de voir à l’oeil nu ses déchets diminuer. Ca fait plaisir ! Plus de confort et meilleur pour la planète. Bingo ! L’utilisation des toilettes dans la salle de bain est devenue quasiment inexistante, c’est fou.

A noter: je n’ai pas encore vécu le cycle menstruel zéro déchet en voyage, car cela aussi demandera de revoir mes habitudes. 

Achats alimentaires en magasin bio
J’habite à Paris et j’ai la chance d’avoir à proximité 2 Bio C Bon, 1 Biocoop et 1 Naturalia où je peux aller à pieds. J’ai choisi le Biocoop qui n’est pas le plus près car dans celui là ils ne mettaient pas d’étiquette collante pour la pesée des fruits et légumes.

Est-ce que ça me coûte plus cher ? Non. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas tentée par toutes les m*rdes que j’achetais dans ma supérette (sucreries principalement). Mon budget a naturellement diminué. Bien sûr, vous pouvez succomber de la même manière dans le Biocoop pourtant j’ai remarqué que je garde la tête froide lorsque j’y vais sans me sentir frustrée, je ne saurais l’expliquer !

Je complète mes courses en allant dans ma supérette mais j’y achète des choses précises. Les écarts se font moindre.

Changement dans ma salle de bain
Bon. Je ne me suis jamais maquillée donc je peux pas savoir ce que c’est de devenir minimaliste lorsqu’on avait l’habitude d’avoir plusieurs dizaines de produits de beauté. Néanmoins, il y a eu du nouveau dans cette pièce.

Adieu coton tige, bonjour oriculi.

J’ai aussi opté pour une alternance entre shampoing solide et shampoing en bouteille plastique (je vous avais prévenu que je n’étais pas là pour montrer ma perfection). Le shampoing solide est acheté en vrac dans des magasins spécialisés (ex. O bocal à Nantes où j’adore faire un tour). Concernant cette fameuse bouteille en plastique, elle dure depuis… le mois de juin si mes souvenirs sont bons et j’écris ces lignes fin novembre. Je n’utilise qu’une petite lichette à chaque fois. Pour le gel douche, je suis passée au pain de savon sans aucun soucis.

Autre point, le déodorant. J’essaye de n’en mettre uniquement lorsque je risque d’en avoir besoin (chaleur, cours de yoga, rendez-vous qui m’inquiète, etc). Au début mon corps a semblé émettre encore plus d’odeur. SOS. J’ai eu l’impression ensuite qu’il avait retrouvé son équilibre. J’ai utilisé pendant des mois l’huile essentielle de Palmarosa, et j’utilise un non recommandable quand je n’en ai plus.

(autres détails: brosse à dent compostable, je n’ai mis du vernis à ongle uniquement 3 fois en 2018)

Penser à l’impact de mes achats
Acheter c’est tellement agréable, c’est tellement fun. J’aime cette sensation d’être une nouvelle personne avec un charisme tout neuf lorsque je porte un nouveau manteau… alors pourquoi irais-je me poser des questions sur sa fabrication ? On a pas envie de penser à la réalité derrière le produit lorsqu’on fait du shopping. Treat yo’self ! Ce dont j’ai envie c’est de ne penser qu’à ma pomme, n’est-ce pas ? Plus maintenant.

J’évolue. J’apprends à ne pas uniquement penser à mon petit plaisir. Je pense à ce qu’impliquent mes achats. J’essaye de penser plus à la vision globale et au cycle de vie du produit. Création, production, acheminement, traitement des déchets… Voir cela de manière plus globale et non pas uniquement mon utilisation. J’essaye de favoriser le seconde main quand c’est possible (saviez-vous qu’il était compliqué de trouver des diffuseurs d’huiles essentielles pas chers sur Le Bon Coin Paris ? Parcours du combattant).

Comprendre que j’ai un rôle à jouer
Au final, le minimalisme m’a apporté l’envie d’être responsable de ma vie, de reprendre le contrôle de mon bateau. En me penchant sur mes possessions matérielles, tout un mécanisme s’est mis en route. Je faisais le tri dans mes affaires, oui. C’est bien. Mais j’ai eu besoin de faire le tri dans ma vie en conséquence. Analyser ce qui devait être gardé ou ce qui devait être mis de côté. Se débarrasser de ce qui ne nous élève pas comme pourrait le formuler certains. Je n’avais plus à être victime des circonstances, il existait des choses qui pouvaient être modifiées de mon côté.

Certes j’ai compris que je pouvais devenir le moteur de ma vie, mais j’ai aussi compris l’importance que nous avions de manière individuelle. C’est nous souvent qui décidons où nous mettons notre argent.

Voir les emballages, le plastique, les déchets partout
Une fois que vous vous êtes un peu penché sur le mouvement zéro déchet et que cela résonne en vous, les emballages ainsi que les déchets abandonnés dans l’espace public vous sautent aux yeux. Je ne sais pas comment il est possible que pendant tant d’années tout ce qui traînait au sol ne m’agressait pas visuellement. Je ne trouvais pas Paris propre, ça c’est sûr, mais il y a toute une partie que je ne voyais pas. Les mégots par exemple. Je ne supporte plus de voir les gens les balancer au sol comme si de rien n’était. Certains jettent un rapide coup d’oeil dans leur périmètre immédiat, ne considérant même pas les poubelles à plus de trois mètres d’eux puis abandonnent leur clope au sol. Ca.me.rend.malade. Vous êtes des millions à faire ce geste de manière quotidienne, vous êtes importants à échelle individuelle.

Idem, révolte lorsque je constate que des gens abandonnent leurs déchets en forêt, sur la plage, à l’arrêt de bus, sur le bord d’une fenêtre… Nous, adultes, donnons l’exemple de gamins mal éduqués. Nous devons changer.

Me sentir oppressée dans les hyper ou supermarchés
Je ne pensais pas que ce changement de vie aurait un tel impact concernant ma sensibilité aux lieux de consommation. J’ai toujours détesté aller dans les hypermarchés (comme une majorité des français qui qualifient ce moment de « corvée ») mais ce n’était pas un moment aussi désagréable que ça. Maintenant, j’ai envie que le moment s’arrête le plus vite possible. Je ne m’y sens pas à ma place. Qu’est-ce-que je fous là ?

J’ai toujours eu un intérêt particulier pour le circuit de distribution alimentaire, je ne pourrais pas vous expliquer pourquoi mais déjà pendant mes études de Design c’est vers ces problématiques que je me penchais. Elles m’intriguent. J’ai même fait mon mémoire de fin d’études sur le Commerce de Proximité Alimentaire à Nantes.

Pendant de longues années, j’arrivais à mettre mon cerveau en « off » lorsque j’allais faire un tour là bas. Je n’arrive plus à faire ça. Acheter de la nourriture nécessite une confiance dans la personne/l’endroit où vous l’achetez. Cette confiance est partie.

Idem pour les supérettes car les produits sont les mêmes. Il est vrai que je m’y sens plus à l’aise puisque souvent la personne qui tient l’endroit est présente. On peut mettre un visage humain. Bien sûr, je vois bien l’impact économique des grandes surfaces sur l’emploi, mais si nous pensons à l’échelle d’un éco système, ces mêmes grandes surfaces peuvent aussi sonner le glas des petites villes et étonnement les rendre moins attractives. Elles donnent de l’emploi mais en même temps peuvent finalement devenir un fardeau pour la ville.

Bref, rien n’est complètement noir. Rien n’est complètement blanc.

Je ne fais que survoler des points qui méritent d’être abordés très, très longuement. Si c’est un sujet qui vous intéresse vous trouverez énormément de livres, d’essais ou de thèses sur le sujet. C’est passionnant et abordent des thématiques extrêmement différents. Psychologie, Social, Economique, Urbanisme, Politique..

Galérer pour les picnics
Après m’être emportée sur le point précédent, voici une remarque plus légère. J’ai fait plusieurs picnics cette année, que ce soit pour déjeuner dans le train ou en vadrouille lors de randonnées pédestres. Je n’ai pas encore de beeswrap j’ai donc utilisé du plastique pour les emballer.

Aussi, j’ai eu du mal à anticiper mon besoin, je me suis donc retrouvée à plusieurs reprises à acheter des ingrédients dans une supérette avec des emballages autour (ex. Concombre sous vide, la joie !). Il faudrait que je me fasse une liste d’idées de sandwichs que je pourrais faire de manière zéro déchet (et sans tomate, sans salade car je n’arrive jamais à la finir, sans viande, sans ceci sans cela… bref, je suis compliquée)

Lessive maison qui ne coûte rien du tout
Je suis vraiment heureuse d’avoir commencé à faire ma lessive maison. Au début, j’étais un peu perplexe. J’avais peur que cela me coûte finalement plus cher ou que cela me demande beaucoup de temps pour la préparer. Cela fait plus d’un an que j’ai commencé à l’utiliser et pour l’instant je ne compte pas revenir à l’ancienne lessive.

J’utilise la recette de Lily Fairly mais je rajoute des gouttes d’huile essentielle d’Ylang Ylang. Je sais que certaines personnes ont tellement l’habitude des lessives avec des odeurs fortes qu’elles n’arrivent pas à passer le cap sur le long terme. Elles ne retrouvent pas cette odeur de « propre » (raccourci de l’esprit) et donc ont l’impression que leurs vêtements sont … sales.

Chez mes parents les lessives n’ont jamais eu des odeurs très fortes donc je ne connais pas ce problème. J’avais déjà du savon de Marseille qui attendait d’être utilisé, j’ai uniquement acheté le bicarbonate de soude ainsi que les cristaux de soude. Pour l’instant je suis très, très loin d’avoir fini ces ingrédients. J’en suis à mon deuxième savon de Marseille de l’année dont je fais les copeaux moi même et je vais sûrement devoir racheter de l’huile essentielle dans les mois à venir.

Résultat: 1 an, environ 10€ de dépensés pour la lessive.

Combien de temps je mets ? Je passe environ 20 minutes auprès de ma casserole, et je laisse refroidir quelques temps (25 minutes je dirais).

Avoir des sacs en tissus pour les fruits et légumes, c’est trop bien
Oui. Un détail qui fait une véritable différence chez moi. J’utilise mes sacs en tissu pour les ingrédients que j’achète en vrac mais aussi pour les fruits et légumes. De cette manière, je n’utilise pas les sacs en patates ou les sacs en papier lorsque je fais les courses. C’est vraiment un geste qui ne demande aucun effort, vous pouvez l’adopter dès demain !

A noter: j’étais triste de voir que ceux que j’avais commandé avaient été fabriqués au Bangladesh alors ne faites pas la même que moi 🙂 Vous trouverez pleins de petits comptes instagram vous en proposant faits mains en France. Je n’ai pas testé mais je trouve les sacs Apop trop mignons !

On a le choix de choisir entre Zara, une option slow fashion, de la seconde main voire rien du tout
Comme vous aviez pu le voir dans mon article sur mon budget de fringue, je n’ai pas réussi à atteindre mon but. Ce n’est pas grave car mon résultat est déjà meilleur comparé à ce que c’était avant. Personne ne nous force la main à acheter des vêtements issus de la fast fashion, c’est quelque chose que j’ai mis beaucoup de temps à comprendre. Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours aimé acheter de seconde main surtout pour la décoration, non pas pour le côté écolo mais uniquement pour la joie de partir à la chasse et arriver à mes fins dans le budget que je m’étais fixé.

Après quelques années à m’en éloigner, j’y reviens donc. Mes dernières baskets sont de seconde main ainsi que mes affaires de « ski », ma cafetière à piston, mon pull marin tant attendu, etc. Je dois retrouver la patience qu’implique le processus mais je retrouve aussi la joie de tomber sur pile poil la chose qu’il me fallait.

La semaine dernière, je ne sais pas pourquoi l’idée d’un nouveau pull qui me tiendrait chaud m’a traversé l’esprit. J’en ai même vu en dépôt vente qui correspondait à mon envie et qui était à un prix accessible. Pourtant, la pensée suivante m’est venue en tête « Sibylle, tu n’as pas besoin de pulls, tu en as déjà bien assez. Mets les tiens d’abord avant d’en acheter de nouveaux ». Cette petite voix avait raison.

J’ai certes le choix de là où je mets mon argent, mais j’ai aussi le choix… de ne pas dépenser. Cela aussi est quelque chose qui m’est difficile à comprendre. Tant d’années sans se poser de questions, ça laisse des réflexes. Si je peux payer, pourquoi ne le ferais-je pas ? Damn.

Prendre le temps de cuisiner même si je n’aime pas ça. Mon estomac me remercie.
Je n’aime pas cuisiner. Vraiment pas. D’autant plus que j’adore les plats préparés. Sincèrement. Pendant plusieurs années j’ai mangé tous les midis le même petit plat de chez Picard. La perspective d’être nourrie sans faire d’effort m’emplit de joie. Le problème, c’est que j’ai une digestion difficile et les maux de ventres très fréquents. Depuis que je cuisine mes plats, je n’ai quasiment plus à me plaindre de ces douleurs. Elles sont devenues rares. Je me souviens avoir passé des après midis entiers au travail à avoir envie de rentrer chez moi tellement j’avais mal (mais travailler quand même tel le petit robot que je suis). C’est à priori de l’histoire ancienne.

On peut aussi noter que c’est une bonne chose de savoir d’où viennent chacun de vos ingrédients et surtout de savoir qu’il n’y a rien de rajouté autre que ce qui était nécessaire. (A écouter si cela vous intéresse: l’émission Grand bien vous fasse de France Inter « Comment débusquer les mensonges de l’agro-alimentaire ?« )

Je me mouche avec des mouchoirs en tissu. J’ai une pochette pour les ranger, ne paniquez pas.
Pour certains, les mouchoirs pourraient être un bien petit détail. Ils n’en utilisent presque jamais car ils ont la chance d’avoir les nasaux rarement obstrués. Ce n’est point mon cas. J’ai toujours besoin d’avoir des mouchoirs à disposition et quand j’attrape un rhume c’est souvent très violent, bref, j’utilise beaucoup de mouchoirs. Je suis passée aux mouchoirs en tissu comme lorsque j’étais enfant. Ma mère s’inquiétant de l’aspect hygiénique de la chose (enfin… de manière relative. Elle a quand même vu l’état de ma chambre lorsque j’utilisais des mouchoirs en papier et ce n’était clairement pas hygiénique) je me suis cousu une petite pochette pour pouvoir glisser mes mouchoirs utilisés dedans. Mon nez vit maintenant au paradis. Pourquoi ? Parce que les mouchoirs en papiers étaient beaucoup trop rugueux pour ma pauvre petite peau. Vous vous souvenez des gerçures autour des narines lors d’un gros rhume ? Eh bien, je n’en ai plus car le coton est tout doux.

Mes tenues ressemblent à des uniformes et je m’en fous.
Comme beaucoup de personnes, j’avais l’habitude de mettre qu’une infime partie de mes vêtements. J’ai maintenant accepté que mes tenues soient devenus mes uniformes et que je n’ai pas tout le temps besoin d’avoir de nouvelles pièces. Je répète les tenues et mélange à l’infini car ce n’est pas grave. J’avais l’habitude de me prendre la tête le matin pour m’habille car mes tenues étaient répétitives et peu créatives et travaillant en entreprise avec des personnes de mon âge, je ne pouvais m’empêcher de me dire que les gens devaient me juger. Spoiler alert: on s’en fout.

On se revoit la semaine prochaine pour la deuxième partie de cet article 🙂

A bientôt !

Sibylle

Interview Créa #3 – Alexis Delong, musicien dans Inuit

Il est l’heure de notre rendez-vous d’interview Créa ! Aujourd’hui, on accueille Alexis que je connais depuis moult moult temps ce qui rend cette interview toute particulière pour moi. Il a toujours été une des personnes les plus prolifiques que je connaisse. Alex, il fait.

Il est sur la route la plupart du temps avec son groupe Inuit mais il a réussi prendre un peu de temps pour répondre à mes questions 🙂

Le petit plus de la maison Periglioni: je vous rajoute deux morceaux d’Inuit car il faut que vous écoutiez ça et que vous alliez danser comme des petits fous à un de leurs concerts si vous avez la chance qu’ils passent de par chez vous.

Vous êtes prêts ?

 

 

Pour commencer, peux-tu te présenter ? Quel est ton travail ? Quelles sont tes passions ? Comment souhaites-tu te définir ?
 
Je suis Alexis DELONG, musicien compositeur interprète dans INÜIT, un groupe de pop éléctronique originaire de Nantes. Je suis aussi producteur et arrangeur pour d’autres artistes, je compose pour la musique à l’image.
J’ai la chance de faire un travail qui est au préalable une passion, chance que je réalise d’ailleurs un peu plus chaque jour. A côté de mon travail, j’adore découvrir de nouveaux endroits où manger, boire des verres, lire, découvrir de nouveaux artistes, peu importe la discipline !

T’es-tu toujours considéré comme une personne créative ? Comment cela se manifestait-il et sinon, comment en as-tu pris conscience ?

Je pense avoir toujours été curieux et je crois que la curiosité va forcement de pair avec la création. Ce sont deux choses qui se répondent et qui permettent de dépasser ce qui est pour avoir envie d’aller chercher ailleurs, d’autres vérités ou d’autre manière de voir le monde. Etant enfant unique, j’ai du être curieux et inventif pour ne pas m’ennuyer. Je crois que ce que je faisais enfant je l’applique toujours aujourd’hui.

Qu’est-ce qui te semble le plus difficile dans les métiers dits “créatifs” ? Et le plus gratifiant ?
Le plus difficile c’est sans doute le fait d’en vivre et de pouvoir le faire à plein temps ! Le plus gratifiant c’est pour moi d’avoir la sensation d’être content de son travail, heureux du chemin créatif parcouru pour le finir et enfin de voir que notre création touche d’autres personnes !

 

Utilises-tu la même méthode de travail pour tes projets professionnels que personnels ?

Je n’ai jamais réfléchi à cela mais je pense qu”il y a forcément une porosité entre le professionnel ou le personnel. De toute façon j’ai une approche assez intuitive des choses qui me pousse à tenter sans cesse des choses et cela me motive au quotidien.

 

Vous êtes 6 dans Inuit, c’est énorme pour un groupe ! Comment fait-on pour réussir à créer de la musique en communauté ? 

Dans Inüit, faire ensemble est la base du projet, il a cette forme parce qu’il est fait à 6 cerveaux. Pour apprendre à travailler ensemble de manière efficace dans un projet créatif, il faut à mon sens beaucoup d’humilité et surtout très bien se connaitre, pour savoir se dire les choses comme il faut, sans blesser et être toujours dans une bonne dynamique.

Tu es aussi entouré par l’équipe de la maison de disque. Est-ce que cela aide à ne pas laisser le doute devenir envahissant ?

Les différents partenaires allègent tous chacun à leur façon une partie des choses auxquelles ont doit penser mais il est important malgré tout d’avoir l’oeil sur tout, sans forcément être nous même exécutants mais au moins consultés dans les différents choix qui sont faits pour notre projet.

Le plus gratifiant c’est pour moi d’avoir la sensation d’être content de son travail, heureux du chemin créatif parcouru pour le finir et enfin de voir que notre création touche d’autres personnes !

Si tu devais dégager 3 leçons de ton expérience au sein d’Inuit, qu’elles seraient-elles ?

1 – On a besoin des autres
2 – On a jamais raison dans l’absolu, d’autant plus dans la création
3 – Il faut réussir à se faire entendre, sans jamais blesser. Les tensions sont forcément néfastes pour un projet collectif

 

T’est-il déjà arrivé de ressentir “le poids des injonctions de la société” vis-à-vis de ton mode de vie ?

Forcément un peu, on vit à l’envers parfois, à travailler le weekend et être off le Lundi forcément ça t’ancre dans une réalité un peu différente. Mais je trouve que ma vie est géniale, c’est toujours un peu la fête et j’ai l’impression de grandir moins vite que les gens qui ont un job plus “traditionnel”.

 

Y-a-t-il eu une rencontre décisive dans ton parcours ? Un moment clef ? Qu’est-ce-que ça a changé pour toi ?

Je pense que la rencontre décisive c’est mes collègues d’INÜIT, sans eux je serais pas ce que je suis et je serais peut être pas musicien professionnel !

 

As-tu des ressources (livres, podcast, blog, …) qui t’ont aidé à être plus serein ou qui t’ont motivé dans ta vie professionnelle ou personnelle ?

Je pense que la mise en scène de la vie quotidienne d’Erving Goffman me sert de temps à autres à prendre du recul sur les choses !

 

>> Le groupe est sur les internets: Facebook et Instagram

La plénitude ne tombe pas du ciel

ou Comment ça, la plénitude ça se travaille ?

Bonjour toi,

Aujourd’hui j’écris un article pour témoigner d’un beau moment qui m’est arrivé il y a de ça quelques semaines maintenant. Sur ce blog on parle des moments difficiles mais on témoigne aussi des beaux moments qui se présentent. Voici mon article où je vous parle de plénitude et comment cela n’est pas tombé du ciel.

Agir pour son propre bien

Samedi matin, pas d’alarme, je me réveille tard car mon corps en avait besoin. J’avais prévu de me rendre à un événement qui me tenait à coeur mais y aller aurait signifié se presser pour être à l’heure, puis ensuite me presser pour mon rendez-vous suivant. Y aller aurait signifié courir toute la journée pour rattraper le temps que je ne m’étais pas accordé pour respirer.

J’ai décidé de ne pas y aller.

J’aurai pu être triste, j’aurai pu m’en vouloir de ne pas avoir réussi à me lever plus tôt mais rien de tout cela ne s’est passé. Ces pensées n’ont même pas frôlées mon esprit. Je devais me reposer, je l’ai fait, j’ai agis en conséquence sur mon emploi du temps.

J’aurai d’autres occasions d’aller à ce type d’événement et si finalement l’avenir me prouve le contraire, ce n’est pas bien grave non plus. J’ai pris la bonne décision pour ce moment précis.

Accueillir la joie

Le point le plus étonnant de cette journée était la présence d’une joie en moi. Ce n’était pas comme lorsque l’on est de bonne humeur. C’était une sensation qui me suivait partout. J’étais heureuse en allant aux toilettes. J’étais heureuse en étendant mon linge. J’étais heureuse en sortant la vaisselle. J’étais heureuse de tout, de la vie, de mon corps, de ma famille, de mes amis, de la lumière sur le mur, de la chaleur du café contre mes mains… Un moment rare.

C’était cela être aligné.

A un moment, je me suis arrêtée et je me suis fait la réflexion que c’était ça la plénitude, que je devais l’apprécier, l’identifier sans pour autant essayer de m’y accrocher. En profiter d’autant plus que j’ai conscience de son caractère passager.

Un lundi matin comme un autre

Après ce weekend d’une douceur sans précédent, je sentais que ma semaine promettait de belles choses. Pourtant, rien de particulier n’était prévu. Je n’attendais aucune réponse, aucun projet excitant n’était supposé arriver pendant ce laps de temps, vraiment rien de notable à priori. Simplement, je le sentais bien. Je me sentais prête à avancer sur mes projets sur mes objectifs.

C’est à ce moment là que j’ai décidé d’écrire cet article, surtout dans l’optique de vous montrer que ce moment de plénitude est le résultat des jours précédents.

Faire un pas de côté

Revenons en arrière. Vendredi, trois jours avant seulement donc. Je me sentais entre deux eaux: relativement contente mais avec une pointe d’anxiété que j’essayais maladroitement d’ignorer. Or, si j’ai bien appris quelque chose ces derniers mois c’est bien cela:

La cause de l’angoisse doit être travaillée et non pas ignorée

Pour ma part, je savais très bien ce qui provoquait cet inconfort. Il y avait quelque chose que je repoussais depuis des mois. Je n’ai pas miraculeusement trouvé la force de m’y mettre, c’est plus diffus que cela.

Le matin, j’ai décidé de prendre le temps de me faire une session de yoga de 40 minutes environ pour réveiller ce corps embrumé par le sommeil. Je n’ai pas choisi une session énergique pour partir sur les chapeaux de roues. Non. J’ai choisi une vidéo toute douce. J’ai pris le temps de faire les mouvements dans la lenteur. Nous avons tellement l’habitude d’être dans le mouvement, de passer d’une tâche à l’autre que je découvre la frustration que me provoque la lenteur. J’ai eu envie d’aller plus vite, j’ai eu envie de passer à l’asana suivant mais c’est exactement pour cette raison que ce jour là j’avais besoin de me limiter. Je me sentais déjà plus à même d’accomplir les choses mais à leurs rythmes naturels et non en poussant, forçant, me battant pour accélérer.

Changer de perspective

Je me suis sentie comme une plante qui commençait à se tourner vers les rayons du soleil. Je voyais le soleil baignant les arbres, je voyais ma chance dans les détails de ma journée. Je n’ai pas consciemment pris la décision de les remarquer, c’est venu sans même que je m’en rende compte.

J’ai avancé sur le fameux sujet qui devenait une épine dans le pieds à force de le reléguer sous le tapis. Déjà, je me sentais mieux d’avoir lancé le processus. Je reprenais le contrôle.

Le soir, j’avais un cours de yoga de prévu. Comme le matin, c’était une session axée sur la lenteur et le lâcher prise. J’ai senti à quel point mon corps avait accumulé de la douleur en seulement quelques jours. J’ai toujours du mal à décrire mes sensations pendant les cours tellement il y a de couches différentes de ressentis qui se superposent. Disons que cette fois ci, j’ai senti que le travail se faisait en profondeur. Mon esprit était pile poil prêt pour ça à ce moment là.

En sortant, je me sentais légère, légère, légère. Cela aurait pu m’encourager à passer une soirée tranquille sous la couette mais neni ! Une énergie autre que celle « du feu » s’était mise en route. J’ai travaillé toute la soirée dans la joie. Ce genre de moment où tu le fais entièrement pour toi, pour ton propre kiff.

Je me suis endormie heureuse et apaisée, contente d’avoir non pas eu peur devant mes angoisses et tout faire pour les ignorer mais avoir pris le temps d’abord de me calmer et ensuite de reprendre un tant soit peu le contrôle en travaillant sur ce qui me perturbait.

Yoga: 4 raisons de ne pas rater un cours

Hier, alors que nous discutions de tout et de rien avec mon copain, il me dit que mon corps est devenu plus athlétique qu’avant et qu’il trouve ça bien que je dédie plus de temps à ma pratique du yoga. Il est vrai que j’ai toujours apprécié en faire mais parfois le quotidien reprend son cours et emporte lui avec lui les choses qui me font du bien. Ces derniers mois, je n’ai pas laissé cela arriver.

Régulièrement, des personnes m’interrogent sur ma pratique, il m’a semblé intéressant de faire un petit bilan sur ce que le yoga m’apporte. Peut-être que cela répondra à une de vos interrogations.

Faire un reboot pendant la semaine

Quand je vais à mes cours de yoga, je sais qu’en repartant je me sentirais comme un sou neuf même si j’ai transpiré comme un boeuf ou même si j’ai choisi un cours axé sur la relaxation. J’y fais peau neuve. Pendant la durée du cours, je fais le choix de laisser mes soucis à l’entrée. Quand les pensées parasites viennent, je me dis « je n’en ai pas besoin maintenant » et je me concentre soit sur la voix du professeur, soit sur ma respiration, soit sur mes sensations.

Une séance me permet de remettre les compteurs à zéro et d’avoir un oeil neuf sur ma journée voire sur ma semaine.

Être injoignable

La semaine dernière, j’avais un simple cours d’une heure. À ma sortie, je désactive le mode avion et je tombe sur plusieurs appels manqués, des textos, des notifications messengers… Je me suis sentie submergée par ces sollicitations. Comme elles sont d’habitude diluées dans le temps, nous ne nous rendons pas forcément compte du nombre que nous recevons par jour. Je commence même à envisager des journées sans téléphone ou des heures fixes où j’irai voir « si j’ai du courrier ».

Mon cours de yoga me donne cette opportunité d’être injoignable et de pouvoir me consacrer entièrement à mon bien-être pendant un temps donné.

Prendre de bonnes habitudes

Une fois que l’on commence à s’occuper de son corps, on commence aussi à se rendre compte de ce que nous lui infligeons au quotidien. On essaye de se tenir plus droit, on s’exerce à moins se recroqueviller sur soi (#heartopening), on perçoit lorsque nous avons le souffle court… Bref, on devient petit à petit conscient de sa présence physique.

En parallèle, j’ai pu constater une meilleure réaction aux événements. Il y a quelques jours, une phrase qui m’a fait paniquer. Je commençais à hyperventiler, l’anxiété envahissait chaque parcelle de mon être en quelques secondes. Les tambours de la crise se font entendre. J’ai stoppé net. J’ai dit à haute voix « Sibylle. Respire. Ne panique pas. Prends ton temps pour res-pi-rer » et j’ai commencé à allonger mon inspiration, mon expiration. Quelques minutes plus tard, je reprenais pieds dans la réalité. Ma vision s’est éclaircie, la crise n’avait pas eu le temps de s’installer.

Travailler sur le mental

À la vue de certaines postures ou enchaînements vous vous direz « Nope. Nope ! Nope ! Nope ! » alors que si, si, si. C’est possible. Peut-être pas maintenant avec vos peurs, avec votre corps qui n’est pas prêt mais un jour peut-être que vous y arriverez. Vous y serez. Vous vous demanderez pourquoi vous avez autant résisté au début. Vous prendrez confiance en votre capacité d’apprentissage et d’évolution.

De mon côté, je travaille un peu tous les jours (à peu près, je ne suis pas une héroine non plus) sur 2 postures qui m’embêtent. Je ne souhaitais même pas les essayer avant. Ce n’est pas miraculeux, je ne les maîtrise pas encore alors que pour l’une d’elle cela fait plusieurs mois que je travaille dessus. Pourtant, le fait de ne pas avoir « vaincu » ne me dérange pas. La patience me faisant défaut, cela me permet de l’entraîner. J’évite de tomber dans l’obsession du résultat. Ca viendra en son temps. En attendant, je progresse petit à petit.

Et vous, vous avez trouvé une activité qui vous permet de vous retrouver, de vous sentir comme un sou neuf ? J’imagine que l’on ressent après la course à pied par exemple ?

Prenez soin de vous,

Sibylle

Soudain, surgit le trauma

Bon. Aujourd’hui ce ne sera pas un billet doux et optimiste. Si c’est ce dont vous avez besoin au moment où vous lisez cet article, je vous recommande de remettre à plus tard votre lecture. Ce ne sera pas triste non plus, un simple témoignage de mon parcours.

Il y a du décalage dans la publication des articles pour me permettre d’avoir une activité régulière mais une des conséquences positive de cette organisation est la possibilité de se détacher du contenu grâce au temps.

Il y a quelques jours j’ai vécu un épisode que ne m’était encore jamais arrivé. Je me doutais que j’y passerais un jour ou l’autre mais j’imaginais que ce serait dans l’enceinte du cabinet de ma psychologue.

Nous sommes avec * et nous entamons une discussion sur un sujet de discorde. C’est toujours le même sujet qui revient, inlassablement. Les questions restent les mêmes, les réponses aussi. Pas de solution, frustration. Toujours la même histoire, les mêmes problèmes, la même conclusion.

Cette fois, une phrase est formulée différemment, je tique dessus car je ne suis pas d’accord. Je commence à expliquer ma vision des choses. Ma gestuelle est parlante: je plis mes genoux, j’enlace mes jambes. Je commence à me gratter les jambes compulsivement. Chose qui ne m’était pas arrivée depuis longtemps. Mes mots ont du mal à sortir. Je bredouille des bouts de phrases, je cherche à garder le fil de ma pensée malgré mon esprit qui souhaite s’arrêter là.

Je suis en lutte, comme chez la psy. Je continue, je m’acharne.

Soudain, le gouffre s’ouvre. Je ne suis plus dans le monde réel. Je me retrouve en une fraction de seconde au fond de l’abysse. Lors d’une séance chez le psychologue vous descendez en vous par étape, votre cerveau profite de quelques minutes d’adaptation avant de se plonger dans l’introspection. Là, aucune préparation. C’est un raz de marée.

Je me trouve au fond de l’océan, là où la lumière ne passe pas. La nuit y est épaisse et permanente. On n’y distingue à peine les silhouettes, on sent des présences autour de nous. Elles nous frôlent mais il est impossible de complètement les voir. C’est un autre monde. Toutes les choses que votre cerveau a cherché à chasser s’y trouvent.

Tout craque. La brèche s’ouvre, tout explose. Les larmes qui ont tant de mal à couler librement normalement sont des torrents qui dévalent mes joues avec violence. Je me roule sur le côté, je ne peux pas lutter, je gémis de douleur, de tristesse.

Ai-je déjà vécu ce moment ? Peut-être à l’annonce de l’accident de * et *… Pourtant, j’avais gardé un pied dans la réalité à cette fois-ci. Là, je ne suis plus nul part.

Le traumatisme que je cherchais est là. Je le piste depuis janvier. En octobre, il se montre mais je n’y comprends rien. Pas de flashback, pas de réminiscence mais la douleur insoutenable, témoin, résidu du passé. Je ne suis même pas sûre de vouloir savoir. J’ai peur de la découverte autant que j’ai peur que l’on me mette des faux souvenirs dans la tête.

La question persiste: que s’est-il passé ? C’est une enquête policière. J’ai un dossier complet débordant de preuves mais aucun suspect, aucun mobile pour le crime.

C’est terrifiant à vivre mais je suis soulagée de voir que j’avance.

Note: au cas où, je préfère préciser que ce n’est que l’image de l’article représente une douleur/un trauma mais ce n’est qu’une métaphore.

C’est quoi se sentir chez soi ?

C’est quoi se sentir chez soi ?

Depuis plusieurs années, je me questionne sur le sentiment d’être chez soi et le concept de la Maison. Je le recherche sans avoir l’impression de le trouver. Est-ce que je suis à la maison dans les endroits où je déambule sans jamais avoir besoin d’un quelconque plan car la carte s’est imprégnée jusque dans mon être ? Est-ce là où se trouvent la majorité de mes affaires ? Est-ce là où j’ai envie de poser mes valises pour plusieurs années ? Est-ce là où j’ai des centaines de souvenirs qui parsèment les rues ? Est-ce l’endroit où j’ai passé le plus de temps dans ma vie ? Qu’est-ce qui définit la Maison ? Est-ce définit par la sensation de bien-être qui m’envahit quand j’arrive à un endroit précis ?

Paris ? Nantes ? Ailleurs ?

Pourquoi est-ce que le seul endroit où je me sens pleinement à la maison est un endroit où je n’ai pas vécu ? Où je n’ai pas d’amis ? Aucun bâtiment faisant office de port d’attache.

Pourquoi est-ce que Paris ne me donne plus l’impression d’être chez moi malgré les souvenirs, mes amis et le toit sur ma tête ? D’autant plus que je suis dans un quartier que je connais comme ma poche où l’histoire familiale est présente à chaque coin de rue.

Pourquoi est-ce que Nantes n’est pas exactement ma maison non plus ? Malgré l’attachement que j’ai pour cette ville où j’ai doucement grandi pendant plus d’une décennie. Je la vois enfin avec l’oeil neuf du touriste et pourtant il suffit d’un weekend pluvieux pour me rappeler la longueur des hivers tellement humides que j’abandonne toute perspective d’avoir les cheveux domestiqués. Même le vent me semble différent de celui de Paris. Pourquoi ?

Mes racines sont là, éparpillées mais elles ne m’apportent pas le réconfort que j’en attends.

Où est mon Heimat ?

Je me doute que si l’on est bien dans sa tête, on se trouve bien n’importe où mais cela m’interroge sur deux points: le premier voudrait dire que je peux être entièrement et pleinement épanouie ici sauf que je ne le suis pas. J’ai bien conscience que j’ai sûrement bâti une résistance sur ce point. J’ai envie d’aller voir ailleurs, et cela m’obsède. Je me dis, Sibylle cela fait déjà plusieurs années que tu souhaites partir, et tu es toujours là, empêtrée dans le filet parisien ». Je m’en fais une montagne.

Le deuxième point est le suivant: est-ce que mes envies de retourner près de l’océan, de changer de paysage, d’avoir un extérieur ne sont pas valides ? Sont-elles simplement des illusions données par mon cerveau ? Pourquoi est-ce que tout ce que je souhaite serait nécessairement superficiel ? Certains ont envie de changer de vie et d’avoir des enfants en dehors de Paris, personne ne les questionne. Leur choix semble compréhensible pour tout le monde. Pourquoi est-ce que je me sens tant illégitime de vouloir des choses ? Pourquoi est-ce que je remets constamment en question chacune de mes envies profondes ?

Ces questions nous emmènent à la plus importante de toute: Pourquoi est-ce que je ne fais pas confiance à ma petite voix ? Où est-ce que ça bloque ?

Ma première maison reste mon corps, la coquille que je trimballe avec moi nuit et jour. Je dois peut-être apprendre à l’habiter avant tout, au lieu de la squatter comme si on allait me l’enlever incessamment sous peu.

Je laisse ces interrogations en suspend.

A très vite,

Sibylle

Pourquoi il faut repenser l’usage du téléphone

Recevoir des mails, des textos, des appels, du courrier, des messages sur messenger, des messages sur instagram, c’est trop pour moi. C’est tout simplement trop.

Trop de conversations simultanées

Mes notifications sont déjà réduites au minimum depuis plusieurs mois et je passe le plus clair de mon temps avec le téléphone en mode « Ne pas déranger ». Malgré tout, il m’arrive d’avoir simplement envie de l’abandonner quelque part. Centraliser mes moyens de communication dans une seule interface commence à devenir un besoin urgent. Cette démultiplication des messageries cache parfois la réalité: une montagne d’interactions journalières.

Eparpillées sur plusieurs applications, nous pouvons avoir l’impression que tout va bien. Seulement quelques messages ici, d’autres là bas… mais nous nous retrouvons à avoir… des dizaines de conversations en parallèle ! Ce ne sont pas des discussions que vous avez les unes après les autres car vous croisez X ou Y personne dans la rue. Ce sont réellement des conversations qui se passent au même moment. Lorsque vous répondez à une personne, vous pouvez avoir une notification qui vous prévient que quelqu’un a interagit sur une autre.

Le cerveau peut être fatigué de jongler entre plusieurs sujets et un autre concept se dévoile… ces conversations n’ont pas de fin.

Perdre le goût de l’échange

Le téléphone me semble indispensable. Je souhaite pouvoir appeler les secours, retrouver mon chemin ou prévenir d’un retard. Néanmoins, je vois bien qu’il y a quelque chose qui cloche et qui créé de l’inconfort. Il faut que quelque chose change, que je réfléchisse à un nouveau système qui me conviendrait mieux. Ces habitudes sont finalement assez récentes mais je commence à me rendre compte à quel point elles sont déjà ancrées (addiction j’entends ton nom ?).

Souvent, j’aimerai mettre tout sur pause. Parfois, je n’ai même pas envie de répondre aux messages, même si ce sont mes amis. Il y a tout le temps un nouveau « projet » qui démarre. Un projet ! Est-ce normal que ce soit l’impression que cela me donne ? Voir mes amis devient donc un projet où je dois être pro active ? Oh man. Toujours de nouvelles choses à organiser, des doodles à créer, des dates à booker, des cafés à replanifier.

C’est n’importe quoi.

Ce qui m’inquiète c’est aussi de me dire que cela, je le vis… à mon échelle ! Une toute petite échelle ! Je n’ose imaginer pour les personnes connues ou des personnes qui retrouvent 15 appels manqués lorsqu’ils prennent simplement une heure pour aller au sport…

Reprendre le contrôle

Je ressens le besoin de reprendre le contrôle sur tout cela. Il y a quelques mois, j’avais pris la décision d’enlever Whatsapp qui prenait de la place sur mon téléphone. Est-ce que Messenger est le prochain sur la liste ? J’y réfléchis. (note: je relis l’article, et il s’avère que l’application ne marche plus sur mon téléphone depuis quelques jours. J’imagine que cela règle l’affaire)

Imaginons, je fais un ménage radical. Je repars de zéro. Génial ! Sauf que… je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces conversations qui resteront sans réponse car les personnes ne sauront pas que j’ai quitté la plateforme.

Un point important à soulever: est-ce que je ne serais pas entrain de me laisser tyranniser par… la technologie ? Sauf que c’est moi qui utilise cette technologie. C’est moi qui installe ces applications. C’est moi qui accepte de rentrer dans la danse, donc on y revient toujours: c’est à moi de prendre mes responsabilités sur la manière dont j’utilise mon téléphone. Personne ne m’oblige à le prendre en main toutes les 5 minutes.

Je suis donc entrain de réfléchir à différentes types d’organisation. Pour l’instant, elles ne sont pas testées mais voici mes pistes de réflexion:

Idée #1: Éteindre le téléphone sur certaines plages horaires

De cette manière, je m’assure un nombre d’heures où personne ne peut me demander quoi que ce soit. Naturellement je me dis que je pourrais faire ça le soir pour m’empêcher de regarder mon téléphone juste avant de dormir sauf que c’est en général le moment où mes parents m’appellent. Je n’aimerais donc pas que cela engendre un espacement de nos appels. Peut-être que l’inverse est envisageable: décider que je n’allume mon téléphone qu’à partir de 16h par exemple ce qui pourrait me permettre de passer la matinée et une partie de l’après-midi sans téléphone.

Idée #2: Désinstaller Messenger, poster sur Instagram uniquement via Gramblr

Dans ce cas de figure, j’enlèverais donc les deux applications de mon téléphone. Deux questions me viennent en tête: comment expliquer aux gens sur Instagram que je ne vois pas leur DM ? D’autant plus que c’est la messagerie qui au final est la plus agréable d’un point de vue contenu. J’ai vraiment la sensation que les échanges sur instagram de part leurs caractères bienveillants sont ceux qui me font le plus de bien. Néanmoins, je vois bien que je n’arrive pas à avoir une utilisation saine de cette application. Les notifications sont toutes désactivées mais cela ne m’empêche pas de vérifier toutes les 5 minutes si quelque chose de nouveau s’est passé… Bad habit.

Idée #3: Avoir un téléphone qui sert qu’aux urgences

Bon. C’est sûrement l’option la plus radicale. Changer de numéro, ne donner le nouveau uniquement à sa famille/conjoint·e et donc devenir injoignable pour le reste du monde. Comment ferait-on pour me joindre alors ? Dans ce cas, j’avais en tête de supprimer uniquement les appels et les SMS donc je suis toujours disponible sur les autres plateformes. Messenger, Instagram, mails: on reste loin du mythe de l’ermite.

Je n’exclue pas qu’il devient de plus en plus désagréable de changer de numéro avec tous les comptes qui sont liés ensemble (ex. votre numéro de téléphone est lié à votre compte bancaire, etc). Aussi, je ne sais pas comment je réussirais à ne pas vexer la personne en face de moi lorsque je refuse de lui donner mon numéro malgré notre amitié.

Idée #4: Faire une plage horaire unique où je vérifié mes messages

Ici, nous prenons les choses sous un autre angle. Je ne désinstalle rien, la seule chose qui change est mon self control. Ce n’est donc pas l’option la plus facile à mettre en place paradoxalement puisque je peux retomber à tout moment dans mes travers actuels. Le but serait donc de décider d’un horaire où je ferais le tour de toutes les plateformes et où je répondrais aux messages les uns à la suite des autres sans déroger. Le plus compliqué est de garder la tête froide et de ne pas me dire « ah tiens, et si je vérifiais juste une fois ? ». Je sais qu’il existe des applications qui bloquent carrément l’accès aux applications que nous avons désignées mais j’ai toujours détesté me sentir contrainte… Je pourrais néanmoins tester.

Idée #5: Centraliser toutes mes messageries sur une seule application

Il existe plusieurs applications dont le but est de centraliser tous vos messages pour vous éviter de sauter constamment d’une application à l’autre. Pour ce faire il faut bien sûr donner accès à ses comptes à l’application (j’en vois déjà qui grincent des dents). Pour l’instant je n’en ai trouvé aucune qui répondait exactement à mes besoins. Dans celles que j’avais regardé à l’époque ce n’était au final qu’une fenêtre regroupant plusieurs onglets (Slack, Messenger etc) ce qui n’est pas ce que je cherche. Je cherche quelque chose qui va plus loin et qui par exemple aurait une forme aussi simple que celle des messages textes et qui prendrait en compte TOUT. Les messages seraient donc tous présentés les uns à la suite des autres avec la même esthétique que ce soit mail, sms, instagram, messenger,… En arrivant sur l’application j’aurai donc l’impression d’aller voir mes sms sauf qu’en réalité ce seraient toutes mes interactions réunies.

Avez-vous d’autres idées ? Avez-vous un système qui marche pour vous ? Est-ce que vous ressentez aussi ce poids des conversations simultanées ?

Je reviendrais vers vous si je trouve une manière de faire qui me convient 🙂

A très vite,

Sibylle

Interview Créa #2 – Alice Des, illustratrice et agent d’illustrateur

Aujourd’hui, j’ai la joie de partager avec vous une nouvelle Interview Créa avec Alice Des, illustratrice !

A chaque fois, j’ai envie de sautiller dans tous les sens tellement discuter à propos de la créativité ou du process créatif en général me fascine. Chaque personne a sa manière d’être, de penser et de créer. Ne trouvez-vous pas cela enrichissant ? Pour ma part, j’ai les yeux en forme de coeur à l’heure où je vous parle.

Alice Des est… atypique. Oui, elle est illustratrice mais pas que: elle est aussi agent d’illustrateurs ! Alice est illustratrice, oui, mais elle a fait Sciences Po ! Elle dessine, oui, mais pas que: elle sculpte aussi. Elle s’essaye à tous les supports qui la titillent et à chaque fois trouve un moyen de s’exprimer par ce nouveau medium. Alice semble s’enrichir constamment du monde qui l’entoure et toujours être à la recherche de nouveaux savoirs.

Cette interview, pour moi, est une véritable ode à la curiosité et à la persévérance.

Bonne lecture !

Pour commencer, peux-tu te présenter ? Quel est ton travail ? Quelles sont tes passions ? Comment souhaites-tu te définir ?

Le jour, je suis agent d’illustrateurs dans la plus belle des agences, La Suite ! On y représente une vingtaine d’artistes du monde entier, avec des projets allant de la campagne de publicité aux vitrines de magasin. La nuit, je suis illustratrice. Je suis passionnée d’arts visuels multiples, l’illustration et les romans graphiques, mais aussi le modelage, la sculpture, la photographie…

T’es-tu toujours considérée comme une personne créative ? Si oui, comment savais-tu que tu l’étais ? Si non, comment en as-tu pris conscience ?

J’y appose rarement le terme de créativité, mais j’ai toujours été curieuse.
J’ai envie de tout apprendre. J’ai commencé avec le dessin, la peinture, la mosaïque, le modelage, le bricolage, l’archéologie, les reptiles, la littérature.

Après avoir fait un baccalauréat scientifique car j’adorais la biologie – je pensais devenir médecin à l’époque, j’ai suivi mes études à Sciences Po Paris, puis à McGill University à Montréal. J’y ai choisi des cours complètement divers : histoire de la musique, histoire de l’art, écriture créative, théologie…
J’ai eu de la chance de m’épanouir dans un milieu où cet éparpillement intellectuel était bien vu. Je m’en suis rendue compte en rentrant dans le milieu du travail. J’ai souvent eu droit à des regards dubitatifs sur mon parcours – pas que, heureusement !

Dans ma pratique artistique, c’est pareil, j’ai envie d’essayer tous les média. J’aime créer des choses nouvelles, que ce soient des petites animations, des gravures, des objets, des sculptures.
En ce moment j’ai très envie de peindre ou modeler en très grand format, mais mon espace de travail parisien me limite un peu.

As-tu eu du mal à dire que tu étais illustratrice professionnelle ? Avais-tu du mal à te sentir légitime ?

Honnêtement, non, j’ai lancé mon activité durant mes études, j’étais juste très contente en recevant les papiers. C’est plutôt mon style graphique qui a subi une grande remise en question, et a beaucoup changé. Il est d’ailleurs toujours en mouvement.

Est-ce que ton cursus en communication t’a aidé dans ton travail d’illustratrice ? Si oui, comment ?

Mon parcours a été assez peu linéaire, mais pas dénué de logique in fine.
Etudier la communication m’a permis de connaître l’envers du décor des métiers créatifs : quels sont les mécanismes en place dans la publicité et de la communication, comment s’y insérer pour vendre des illustrations.
Ce sont les expériences professionnelles que j’ai vécues qui ont été les plus formatrices. J’ai fait une année de césure durant mon master, pour travailler un an avant de terminer mes études. C’est là où j’ai vraiment découvert ce milieu, ce marché. Une riche idée, ça m’a très vite montré ce que j’aimais… Et ce que je ne me voyais pas faire du tout !

As-tu un processus de création défini ? Utilises-tu la même méthode si ton projet est personnel ou si c’est une commande par exemple ?

Qu’il soit personnel ou commandité, chaque projet commence toujours par une phase de recherches. C’est la partie fondamentale, celle qui prend le plus de temps. J’ai énormément de carnets que j’emmène partout avec moi, mais la majeure partie du temps les meilleures idées viennent juste avant de m’endormir…

Pour les commandes, je réalise la version finale plutôt en numérique, avec une tablette graphique et des logiciels d’édition. Cela me permet de réaliser des modifications si besoin, ou m’adapter aux contraintes d’impression (par exemple la sérigraphie/risographie nécessitent des calques séparés pour chaque couleur), ou d’animation en séparant le décor des personnages, etc.

Pour mes travaux personnels, j’aime bien travailler sur papier, aux crayons gras, encre, peinture. Ca donne une matière, une texture, que Photoshop ne peut pas copier.

J’ai eu de la chance de m’épanouir dans un milieu où cet éparpillement intellectuel était bien vu.

Si tu devais dégager 3 leçons de ton parcours professionnel, qu’elles seraient-elles ?

La première serait que la curiosité n’est pas un vilain défaut ! Au contraire, nous vivons dans un monde où toutes les connaissances sont accessibles en un clic, c’est merveilleux.

La deuxième serait une ode à la persévérance. Après la claque de l’arrivée à Sciences Po, j’ai compris les bienfaits de savoir s’accrocher quand c’est difficile, de recommencer après un échec. Il m’arrive parfois de refaire six fois le même dessin, le même modelage…

La dernière est de ne pas se poser trop de questions. La spontanéité a du bon. Je n’ai pas la pression de devoir vivre de mes travaux créatifs, alors je peux me lâcher ! Sur une feuille ou dans la vie, on ne peut pas tout contrôler de toute façon. Et, parfois, les choses qu’on n’anticipe pas sont les plus intéressantes.

Y-a-t-il eu une rencontre décisive dans ton parcours ? Un moment clef ?

Professionnellement, mon moment clef serait ma rencontre avec Morgane, la fondatrice de l’agence d’illustrateurs La Suite. Devenir agent a été un déclic pour comprendre ce que je voulais; j’aime l’humain, l’impression d’être utile, et pas uniquement de servir une marque. C’est aussi très inspirant car ma boîte e-mail est remplie de belles choses.
Artistiquement, je me souviens que Yohan, le directeur artistique de mon premier stage, me répétait de “trouver mon style”. J’avais du mal à comprendre, puis je suis arrivée à La Suite. En réalisant les portfolios des illustrateurs, mon cerveau a fait ’tilt’ – j’avais compris ce que je devais chercher.
De manière générale, j’ai rencontré beaucoup de profils passionnants, à Sciences Po et ailleurs. Même au lycée j’étais entourée d’amies créatives. Mon dernier projet en date est d’ailleurs une série limitée de Baigneuses en céramique pour le site Amavi. Je connais Marine Lazarus depuis quinze ans !

T’arrive-t-il de douter de tes capacités ? Est-ce dans une situation particulière ? Comment arrives-tu à surpasser ce doute ?

Je pars du principe que tout s’apprend. Quand j’ai une demande qui sort de ma zone de confort, en illustration comme dans la vie, c’est la phase de recherches qui m’est fondamentale. Je commence par regarder toutes les références, les vidéos explicatives sur le web, les tutoriels. Puis je mets les mains dans le cambouis, je teste, je rate, je recommence, et ne lâche que quand j’y arrive. Comme je le disais, je suis un peu têtue, il peut m’arriver de refaire six fois le même dessin… Le côté laborieux ne me fait pas peur. Ma seule denrée rare, c’est le temps.
Cela dit, je suis incapable de dessiner une assiette. La vaisselle est mon nemesis du dessin, je ne sais pas pourquoi.

T’arrive-t-il d’être en panne d’inspiration ? Si oui, comment arrives-tu à y remédier ?

C’est merveilleux pour les yeux d’être agent d’artistes, mais en étant créateur soi-même, cela demande une gymnastique mentale de prendre du recul. J’ai parfois des moments de page blanche. Je m’en sors en général en faisant un pas de côté, en sortant de ma routine. Ca peut prendre plusieurs formes, la première est de changer de medium. C’est comme ça que j’ai testé la linogravure, puis la céramique… Faire de la photo m’aide aussi beaucoup à voir l’Image autrement, à bousculer mes compositions. Mes autres astuces: lire un nouveau roman graphique, discuter avec des amis créatifs mais d’un autre milieu (vidéaste, photographe, écrivains), aller voir une exposition d’artiste moderne. Voyager, ou aller au Hellfest – pour sortir de sa zone de confort, c’est assez radical.

J’ai parfois des moments de page blanche. Je m’en sors en général en faisant un pas de côté, en sortant de ma routine.

Pour conclure, as-tu des ressources (livres, podcast, blog,…) qui t’ont aidé à être plus sereine dans ta vie professionnelle ou personnelle ? ou qui te motivent ?

Internet ! Si j’ai une connexion wifi, rien n’est impossible.
Plus sérieusement, je me pose peu de questions, mon tempérament est de foncer – ce qui fait hurler Hugo, mon copain. Apparemment le concept de “réfléchir après” ne s’applique pas au montage de meuble IKEA. Le dialogue est ma principale ressource quand j’ai un doute : je demande leur avis à des proches, des collègues, sur des groupes de discussion.

Pour la motivation, mes doigts frétillent dès que je lis les romans graphiques de Fred Bernard. Sa série “Une aventure de Jeanne Picquigny” est mon coup de coeur absolu, c’est magnifique et onirique.

Pour l’humour et l’écriture, je me plonge dans Anouk Ricard et Marion Montaigne, qui sont les deux personnes les plus drôles du monde avec Hugo – et oui, en plus de monter les étagères Billy correctement, cet homme cache de nombreux talents.

J’ai aussi besoin d’un autre stimuli : le son. La musique, surtout.
Pourtant je ne joue d’aucun instrument, je chante terriblement faux, et n’ai aucun sens du rythme. Mais j’adore le rock et les sonorités un peu jazzy du sud des Etats-Unis. La bonne chanson crée pour moi une ambiance propice au dessin. Je suis aussi une grande fan du podcast ‘Transfert‘ de Slate, produit par Louie Media – et pas seulement parce que c’est Mügluck, une de nos illustratrices, qui en fait les très belles illustrations.

J’espère que cette interview vous a plu autant qu’à moi, et que vous vous sentirez inspiré pour la journée. N’oublions pas de cultiver notre curiosité et notre soif d’apprendre !

 

Les bustes de femmes sur les photos vous ont fait de l’oeil ? Bonne nouvelle, Les Baigneuses sont disponibles sur Amavi !
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