Pour ceux qui sont inscrits à la Lettre du Weekend, cet article va sûrement vous rappeler des choses. Je vous ai récemment parlé d’une observation que je me suis faite à force d’aller chez le psy avec un air morose régulièrement. N’y allant que deux fois par mois (donc toutes les deux semaines), je me suis rendue compte que cette sensation revenait inlassablement, comme une vieille musique. J’avais l’impression de faire des boucles, de toujours revenir au même point.
C’est à partir de cette observation que j’ai commencé à comprendre, ou en tout cas à envisager l’impact de différents cycles se superposants dans mon quotidien.
Quels cycles ?
Le plus classique est bien sûr celui des règles, qui invariablement me provoque une énorme fatigue et me donne cette sensation de « Mais où vais-je ? Que fais-je ? Quel est donc le sens de la vie ? » . Une fois passé, une énergie indescriptible me propulse vers de nouveaux projets. Et ainsi de suite.
En parlant de cycles, je parle de manière toute aussi évidente celui des saisons. Je sais que nous sommes beaucoup sensibles à la météo, aucune surprise que ce sujet prenne autant de place dans nos conversations. Lorsque le temps se couvre, c’est comme si un lourd manteau de nuages qui embrumerait mes propres pensées. S’il fait gris, je le suis aussi. Le soleil revient et je retrouve ma bonne humeur. Les nuages s’éloignent, et soudain je me sens légère.
Dans mon cas, je ressens aussi des cycles d’ordres mentaux (je ne trouve pas de meilleur terme, si vous en avez, je prends). Il me semble que chacun a les siens, en fonction de son histoire et que ces vieux démons refont surfaces régulièrement sans vraiment pouvoir expliquer leurs venues. La sensation « que c’est toujours la même histoire ». Dans mon cas, nous pourrions penser à l’anxiété: elle s’en va, je m’habitue à cette nouvelle vie loin du souffle court, du ventre retourné, des douleurs intercostales et soudain, je sens que le vent se lève, que la marée monte. L’anxiété arrive et parfois sans avoir de cause identifiable. C’est pareil dans notre relation avec les autres: des cycles qui se répètent que ce soit dans nos amitiés, dans nos amours ou notre famille.
Notre société entière se base sur la notion de cycles, ce retour perpétuel, donc nous pourrions aussi penser aux différents cycles basés sur notre calendrier comme nos anniversaires, la rentrée de septembre, le nouvel an, et toutes ces dates qui reviennent encore et toujours. Ces dates peuvent être chargées d’émotions et nous savons qu’en les approchant, notre humeur va sûrement entrer dans une zone de turbulence.
Accepter son impuissance
Ne pas comprendre ses humeurs et se sentir impuissant face à cela, ce n’est pas agréable du tout. Il y a des jours où on subit ses propres humeurs ! La veille nous étions heureux comme un gardon et soudain, nous avons le regard terne !
Le point qui m’est le plus difficile est donc celui-ci: accepter que je n’ai pas le contrôle sur tout, pas même sur mes humeurs. J’aurai beau me mettre dans les meilleures conditions, il y a des jours où malheureusement je serais d’une humeur maussade à cause de je ne sais quoi. Je continue à me battre pour accepter mes humeurs et ne pas les prendre trop à coeur.
Par exemple, si je ressens que mon humeur est en berne, j’aurai tendance à le voir comme un problème et à vouloir modifier cela pour retrouver une bonne humeur, ce qui est tout à fait logique en soit. Or, si le problème n’est pas mon ressort direct, je me bats comme des moulins à vent. Je perds mon temps, mon énergie. Il n’est pas possible d’être constamment heureux. Je répète, il n’est pas possible d’être constamment heureux. Etre OK, j’imagine que ça l’est, mais HEUREUX, permettez moi d’en douter.
En ce moment, la réflexion est plutôt la suivante: tout d’abord remarquer mon émotion, me demander s’il y a une raison particulière et donc voir si j’ai une marge de manœuvre, dans le cas où il me semble n’y en avoir aucune je pars du principe que cela peut être: soit mes hormones qui travaillent, soit c’est mon pauvre corps d’humain en manque de rayons du soleil, soit tout simplement quelque chose qui se passe dans mon inconscient et dont je n’ai pas encore reçu le rapport.
Quand l’angoisse arrive, une tendance est de paniquer car nous savons ce qui nous attend. Maintenant, ces périodes se font plus calmes grâce à cette image des vagues que j’utilise désormais en cas d’urgence. Elles vont, elles viennent, je n’y peux rien. Cette vague d’angoisse s’en ira comme la précédente, sans même dire au revoir. Aussi, il arrive qu’il y ait des tempêtes en bord de mer, ou parfois des vagues particulièrement grosses. Or, lorsque c’est la nature, je n’essaye pas de les analyser, de savoir d’où elles viennent, je les accepte et j’attends. J’évite, au fond, de m’en faire une montagne. Il n’y a que comme ça (sur moi), qu’elles perdent de la puissance. C’est une prise de recul. J’accepte de ne pas tout contrôler, ni même de tout comprendre et honnêtement c’est difficile.
Quand il y a l’un, il y a l’autre
Un autre sujet, lié aux cycles, qui me travaille en ce moment est la notion de « double face d’une même pièce ». Cela s’applique aux cycles dans le sens où j’ai remarqué à plusieurs reprises que pour chaque chose, il y a souvent son pendant négatif ou positif qui traîne derrière. C’est aussi ce qui rend notre monde non pas blanc/noir mais très souvent gris.
Pour mieux vous l’expliquer, voici comment je le ressens dans mon quotidien: lors de ces vagues de tristesses liées à mon cycle de règles, je sais pertinemment que malgré l’inconfort, il me permet toujours de remettre à jour les priorités et que je repartirais l’esprit clair. Idem, lorsque l’angoisse pointe le bout de son nez, je sais que je vais passer un mauvais quart d’heure et pourtant je sais maintenant qu’elle n’est qu’un signal me montrant du doigt un sujet qui a besoin d’être traité en urgence. C’est inconfortable, mais lorsque je l’écoute patiemment et attentivement, je comprends quelle action je dois faire.
Ces cycles on les retrouve partout, même dans la structure nos livres, des aventures dont nous nous abreuvons au quotidien. Le squelette est toujours le même, et pourtant, on les dévore. Dans ma « nouvelle vie » si on peut dire, je pense souvent aux contes ou autres romans d’apprentissages pour me rappeler qu’il n’y a pas de victoire s’il n’y a pas de combat. Je grandis grâce aux obstacles que je passe. Ce n’est pas supposé être confortable, ce n’est pas supposé être évident. Parfois il y a des pièges, parfois on se fait avoir mais on apprend et on en ressort grandit.
C’est un sujet que j’évoque régulièrement dans La lettre du Weekend: je me mets régulièrement des objectifs chiffrés sur divers sujets mais je ne les atteint pas toujours. Pour être honnête, je ne les atteint même plutôt que rarement. Lorsque je les définis, je mets un peu au pif là où j’aimerais être à tel moment. Ces objectifs sont-ils réalistes ? Je n’en sais rien, et je découvre avec le temps que je mets potentiellement la barre trop haut, trop vite. Je suis donc confrontée à cette situation: cette peur qui nous fait frémir, je nomme l’échec.
Bon. L’échec est un mot qui est trop dramatique pour coller à ma situation mais c’est le sentiment qui peut poindre lorsque nous n’arrivons pas là où nous l’aurions souhaité. Il m’arrive de me remettre complètement en question en me demandant si je fais les choses mal, si finalement je n’ai tout simplement pas les capacités, et toutes les phrases traditionnelles dans ce genre de moment. Vous connaissez l’histoire !
Or, je pense que là réside un élément fondamental : on peut décider de baisser les bras ou on peut décider de remonter ses manches et redonner un coup de boost pour s’améliorer.
Et… Rebelote, on atteint toujours pas l’objectif et la frustration grandit. Idem, est-ce- que je baisse les bras ? Est-ce que je mets en place de nouvelles méthodes ?
La force mentale rentre en jeu. Le terme « être challengé » prend tout son sens. Bien sûr, il faut savoir lâcher prise lorsqu’on est dans une impasse depuis longtemps et qu’on ne voulait pas le voir. Néanmoins, sans ces obstacles, ces déceptions, ces remises en question: comment pourrais-je grandir ?
Alors voilà, aujourd’hui, un article pour me rappeler et vous rappeler ce que l’on peut faire lorsqu’on atteint pas nos objectifs et que l’on se retrouve bien maussade face à cela.
En parler avec quelqu’un de confiance
La première personne à qui j’en parle, c’est mon copain. Tous les mois c’est la même histoire, j’arrive la patte traînante, l’œil humide « je n’ai pas encore atteint mon objectif 😦 » et je lui fais part de toutes les choses qui m’ont déçues ce mois-ci. En général, cela tourne autour de pistes pour lesquelles j’avais un enthousiasme débordant et que ne se sont pas concrétisées. C’est pourtant le jeu, mais à chaque fois je le vis comme si c’était la première déception. « J’aurai tellement aimé ! ». C’est la vie, ma pauvre Lucette. Parfois on gagne, parfois non.
Mon copain a toute ma confiance et a le recul nécessaire pour voir tous mes efforts ainsi que me rappeler tout ce que je mets en place en parallèle. Il a les mots justes pour me remonter le moral dans ces moments de doute. Grâce à sa présence, je reprends confiance.
Dans le jeu pour lequel j’ai signé, il faut savoir se relever, encore et encore.
Si vous vous trouvez dans cette situation, je vous encourage à trouver quelqu’un auprès duquel vous n’avez pas honte d’avouer votre « échec » ou tout du moins votre déception. Quelqu’un dont vous savez la sincérité, la bienveillance et qui saura vous dire les mots qu’il faut.
Nous avons envie que les gens voient nos réussites mais moins nos faiblesses, c’est normal, donc certaines personnes peuvent avoir tendance à tout garder pour elles. De mon côté, il me semble plus sain d’extérioriser mon ressenti. Dans le cas contraire, j’aurai la sensation de pourrir de l’intérieur. Besoin d’une bonne purge régulière.
Voir le chemin accompli
Voir le positif, on y revient encore ! En écrivant ces lignes, je me demande si au lieu de m’acharner sur mon objectif non atteint en fin de mois, si je ne devrais pas prendre le temps de noter tous les signes positifs que j’ai pu observer ainsi que toutes les choses mises en place pendant le mois écoulé.
La tendance (humaine ?) est de voir là où ça a cloché. Cela nous permet bien entendu de prendre note et donc de nous améliorer mais cela peut avoir comme effet de gommer toutes les choses qui envoient un bon signal.
Il y a pleins de sujets qui me rendent fière. Pourquoi ne sont-ce pas ceux-là qui me viennent en tête ? Parce que c’est difficile de se satisfaire de quelque chose, quand une autre chose, qui nous semble d’autant plus importante, n’est pas accompli. Pour m’expliciter, la réflexion qui me viendrait en tête serait la suivante « Ah. Bah, bravo. Tu te contentes de ça ? Fais gaffe à pas devenir une flemmarde. »
Je pense que nous pouvons facilement admettre que cette pensée n’est pas le terreau d’un avancement serein vers ses objectifs. Alors, peut-être, devrais-je apprendre à admettre le négatif mais dans le même temps admettre le positif, sans que l’un vienne polluer l’autre.
Se questionner régulièrement
Courir après un objectif et oublier de se questionner régulièrement, c’est se mettre à l’avant de la triste situation où on se rend compte une fois le trésor atteint, que finalement… on s’en fout.
La remise en question me semble pouvoir être de plusieurs ordres: d’abord se demander si nous sommes toujours en accord avec notre aspiration de départ. Est-ce qu’on a toujours envie d’y arriver ? Est-ce que cela a encore du sens ? Et dans le second temps, une fois que la réponse à ce questionnement est positive, nous pouvons nous demander s’il n’y a pas d’autres méthodes que nous n’avons pas testé qui peuvent nous aider à atteindre ledit objectif. Que peut-on mettre en place de différent ? Rien ne dit que notre nouvelle tentative sera couronnée de succès, mais au moins, nous aurons appris en chemin.
Est-ce que vous aussi vous avez été mis face à ce challenge ? Ne pas réussir à atteindre votre objectif dans le temps que vous vous étiez fixé initialement ? Qu’avez-vous fait pour y arriver ? ou comment avez-vous su que c’était le moment d’arrêter dans cette voie ?
J’espère que ces mots trouveront écho en vous, et que cela pourra d’une manière ou d’une autre vous aider à mettre un peu de baume au coeur face à cette frustration.
J’avais reçu beaucoup de retours positifs en janvier concernant mon premier article avec 10 vidéos de yoga que j’utilisais au quotidien ! C’est pourquoi, j’ai pensé vous en partager 10 autres qui m’accompagnent au fur et à mesure de mes besoins.
Vous trouverez plus de méditations dans cet article car ces derniers temps, c’est vers cette pratique que je me tourne naturellement.
J’ai besoin de douceur, de tranquillité, de lenteur voire d’immobilité.
En ce moment, je suis dans une période de retrait où je n’ai pas très envie de parler, de m’exposer et de me montrer.
C’est un cycle comme un autre. Il passera, mais il reviendra aussi alors autant que je l’accepte comme il est.
Je vous l’ai déjà évoqué plusieurs fois mais le temps qui passe me terrifie. Je compte les jours, je compte les mois et je ne vois pas les objectifs que je me fixe être atteints. J’ai toujours cette sensation que l’avenir ne peut pas être meilleur que le présent que je vis et cette angoisse me grignote petit à petit. En écrivant ces lignes, je ressens comme un vide. C’est la peur, la peur profonde d’échouer. Je me vois évoluer sur certains plans et stagner sur d’autres qui me semblent cruciaux et ça m’inquiète.
Au moins, je ne regrette rien. Je ne me dis pas « et si j’avais fait ça ? » car rien n’aurai pu se passer différemment. Ce qui a été fait devait l’être à ce moment là. Je le sais. Le passé est derrière moi et ne me dérange pas. Ce sont les éléments plus ou moins tangibles desquels je peux extraire des leçons.
Mais l’avenir… Je préfère souvent ne pas y penser car je ne me sens pas à la hauteur de mes aspirations qui sont pourtant si banales.
Je vais vous le dire de quoi j’ai peur : de me retrouver sans le sous au moment de ma retraite, de devoir me nourrir au minimum voire d’être à la rue. J’ai peur de finir SDF. J’ai peur de devoir vivre au crochet de la société et de mes parents encore quelques années. J’ai peur que ma famille me tourne le dos car je n’arrive pas à vivre confortablement par moi même. J’ai peur que mes amis me trouvent inférieure car je ne gagne pas autant qu’eux. J’ai peur d’avoir un accident et de perdre mes capacités physiques et mentales. J’ai peur d’avoir un cancer. J’ai peur de mourir. J’ai peur de finir seule car aucun homme n’aura accepté d’aimer une personne ne souhaitant pas d’enfant. J’ai peur que si je ne fonde pas de famille, personne ne sera là pour s’occuper de moi pendant mes vieux jours puisque je suis la dernière de la famille. J’ai peur de ne pas réussir à devenir propriétaire alors que je le souhaite si fort, depuis si longtemps. J’ai peur de ne pas être capable de subvenir à mes besoins. J’ai peur de ne jamais avoir d’animal de compagnie. J’ai peur de ne jamais réussir à être indépendante. J’ai peur du déclassement social. J’ai peur de ne pas devenir l’exemple de réussite que je souhaite devenir. J’ai peur de perdre la vue ou l’usage de mes mains.
Si vous saviez comme j’ai peur.
Néanmoins, je sais que ce sont les règles du jeu lorsqu’on décide de ne pas prendre le chemin conventionnel. Alors j’essaye de museler tant bien que mal ces peurs pour qu’elles n’entravent pas mon avancée car le pire serait de se saboter. Ces peurs ne doivent pas me paralyser.
Au moment où j’écris ces lignes, je regarde des chiens jouer ensemble avec leurs humains à côté. Je ne peux pas aller « participer » puisque je ne suis pas propriétaire de chien. J’ai déjà l’air assez folle comme ça, pleurant seule dans le par, je ne vais pas en rajouter une couche en allant les voir, l’oeil humide en leur demandant si je peux jouer avec leurs chiens. Je peux regarder au loin mais il y a cette distance fondamentale entre eux et moi.
Ecrire toutes mes peurs ci-dessus m’a rendu très sensible. J’ai les larmes aux yeux car déverser ce qui inquiète bouleverse. Et je me demande « C’est si difficile que ça d’avoir un lopin de terre et un chien à promener ? », « Pourquoi est-ce- que je n’y arrive pas ? », « Pourquoi je bloque ? », « Pourquoi est-ce que cela me met dans un tel état de voir des gens avec des chiens ? », « Qu’est-ce-que ça veut dire ? ».
Je pense à certaines de mes connaissances qui liront ces lignes mais n’aimant pas les animaux me penseront folle.
OK. Retournement de situation en pleine rédaction de cet article: un chien vient de courir jusqu’à moi, sûr de lui, traversant le parc comme une flèche pour venir me dire bonjour, se faire gratouiller le dos et me montrer son ventre. Voilà pourquoi j’ai un tel lien avec ces créatures. Vous vous sentez mal ? Vous pleurez ? Ils ne vous connaissent pas mais se dirigent droit sur vous pour un petit shoot de bonheur. Ils sont contents, et la joie revient. Merci petit doggo d’être venu à moi pendant que je séchais mes larmes.
Revenons à notre sujet principal avant cette interlude canine. La peur. Je vois bien toutes les peurs que j’ai affronté les unes après les autres tout au long de l’année. Je vois toutes les victoires qui me permettent de m’affirmer un peu plus chaque jour. Je vois les signaux positifs qui balisent le chemin. J’ai la conviction d’être là où j’apprends le plus car je suis obligée de voler de mes propres ailes. Je surmonte des épreuves dont je ne me savais pas capable il y a de ça 1 an.
Ces deux polarités (la peur et le dépassement de soi) me mettent dans une situation inconfortable. Je me pose beaucoup de questions du type « Devrais-je faire plus ? » lorsque j’éteins mon ordinateur ou encore « Devrais-je être plus rapide ? » quand je passe du temps sur un sujet qui ne me ramène pas d’argent directement (comme écrire un article par exemple).
J’imagine que c’est cela aussi, grandir. Garder le cap malgré l’inconfort. C’est peut-être cela aussi, de développer son mental. Pourtant, je déteste toujours autant travailler mes abdos au yoga, haha. Trouver son centre, le confort dans l’inconfort, j’y n’y suis pas encore.
Hier soir, je regardais les stories Instagram d’une connaissance de lycée faisant un périple à travers l’Europe en marchant. Je ne sais pas ce qui a déclenché cette petite révélation en moi mais je me suis rendue compte que la marche avait, dès que j’ai eu de l’autonomie, une place prépondérante dans mes mécanismes instinctifs pour remonter mon moral.
Depuis que je peux marcher librement (c’est-à-dire sans le regard inquisiteur d’un adulte surveillant mes faits et gestes), donc depuis mon entrée au collège, j’ai pour habitude de partir vagabonder. Je ne pourrais énumérer toutes les fois où prise par le mal être adolescent, j’ai marché sans but plusieurs heures. La marche a trouvé sa place dans ma vie dans les moments difficiles comme dans les moments agréables où j’ai simplement le désir de marcher sous le ciel bleu et de m’aérer l’esprit.
Ce qui m’intéresse particulièrement est que je n’en ai jamais fait une activité à part entière. Mon envie va et vient sans même que je l’analyse. Je ne tracke pas mes distances, je n’ai aucune idée de ma fréquence. Partir marcher 20 minutes, 1 heure, 4 heures… Ca n’a aucune importance pour moi. Je ne me dis pas « maintenant, je vais toujours fait tel trajet à pieds ». Aucune obligation, aucune pression.
Marcher, c’est apprécier mon corps qui bouge. C’est la sensation d’avancer quand je me sens bloquée. C’est sentir le vent et le soleil sur ma peau. Marcher c’est prendre possession de la ville dans laquelle je me trouve. Marcher c’est aussi m’octroyer du temps et de l’espace. Je n’ai pas besoin de lieux exceptionnels. Parfois je marche, je monte une côte et pouf, un endroit banal nous donne un point de vue inattendu. Parfois cela n’arrive pas. Je ne sais combien de temps j’ai passé à errer dans les quartiers résidentiels de Nantes, ou dans mon quartier à Paris.
Je n’ai jamais théorisé sur la marche, je n’ai même pas de chaussures dédiées. Je n’ai fait que très peu de « vraies » randonnées dans ma vie (j’entends par là des randonnées qui demandent matériel spécialisé et préparation du trajet). Même à ce moment là j’ai fait preuve d’une grande ignorance en achetant le modèle premier prix pour les chaussures. Mauvaise, très mauvaise idée.
Au final, je vois mon acte de partir marcher de la même manière que je vois ma tendance à profiter d’un petit déjeuner en terrasse chez mes parents ou mes séances de lecture au parc: mon instinct est intact. Je sais profiter des petites choses, je sais ce qui me fait du bien au quotidien et je priorise ce besoin. (En plus, toutes ces petites choses sont moins coûteuses qu’un A/R à Bali 😉 )
Vous trouverez des livres, des articles, des émissions radio ou télévision vous parler des bienfaits de la marche et au final, ce n’est pas vraiment de ça dont je parle dans cet article. Je n’ai pas le souhait de perpétuer une quelconque injonction (« Marchez 45 minutes par jour et vous vous sentirez X% mieux qu’avant », « Faites du bien à votre corps, marchez ! »).
Non, je souhaite plutôt souligner tout n’a pas à être formalisé, cadré, noté, tracké, analysé. Pas besoin de se mettre dans une case. Pas besoin d’être un randonneur ou d’être sportif. Peut-être que je n’irais pas marcher dans les semaines à venir, qui sait ? Quand je me lève, je ne me dis pas « Aujourd’hui, je vais marcher ! ». Ca se décide sur l’instant. Je ne cherche pas non plus à en tirer un bénéfice. Tant mieux si c’est bien pour mes jambes, mon coeur. J’y vais juste pour le plaisir de mettre 1 pas devant l’autre et observer.
Est-ce que vous aussi vous avez des habitudes comme ça que vous faites sans même vous en rendre compte ? Par exemple, vous sentez que votre moral décline alors vous allez naturellement prendre un café en terrasse ou que sais-je ?
Je vous souhaite un bon dimanche pour ceux qui lisent cet article le jour de sa sortie et bonne journée tout court à tous les autres 🙂
L’année dernière, j’avais écris un article « La listes des jolies choses… En vacances » pour me forcer à renseigner toutes les belles choses, même les plus petites, qui me mettent joie lors de mes vacances annuelles familiales.
Aujourd’hui, je ne suis pas en vacances, je n’ai pas d’événement particulier à mettre en avant et c’est justement là le challenge.
Trouver des belles choses à souligner dans sa vie de tout les jours. Cette vie tout banale qui compose la majorité de notre vie. Qu’est-ce-qui me rend heureuse ? Même si c’est un grain de sable à l’échelle de mon existence ?
Je vous avais parlé du fait que j’avais tenu pendant quelques semaines un carnet de gratitude que je remplissais quotidiennement. Je m’étais rendue compte que ma vie « normale » était remplie de moments de bienveillance, de douceur, de gentillesse. Toutes les petits moments « sans importance » auraient pu passer directement dans la poubelle de ma mémoire mais là, ils prenaient enfin la place qu’ils méritaient.
Je vous propose donc aujourd’hui de réfléchir à ce qui vous rend heureux là maintenant tout de suite, pas dans une occasion exceptionnelle.
Je commence:
La chaleur du café du matin
La douceur de ma couette quand je me roule dedans
Voir un nouvel épisode d’un de mes podcasts préférés
La sensation de clarté après avoir fait l’effort de me poser pour faire une méditation et/ou du yoga avant de travailler
Idem mais cette fois une nuance: la sensation d’être prête à dormir illico presto après une séance de yoga et/ou méditation le soir
Les objets qui m’entourent qui ont une histoire
Manger un plat que j’ai cuisiné et réussi
Le plaisir fou lorsqu’on se glisse sous la couette après les avoir changé
Ecouter les quelques chansons qui me rendent heureuse à coup sûr
Me couper un morceau de parmesan juste pour le plaisir
Chaque échange rigolo, gentil, bienveillant, agréable, simple, appréciable, amical avec un être humain
Étendre tous mes mouchoirs blancs et les regarder sécher
Cocher quelque chose dans ma liste de choses à faire
Lorsque je fais mon organisation pour la journée qui me donne une vision claire et précise
Apercevoir le chat dans le petit jardin que je vois de ma fenêtre
Croiser n’importe quel doggo
Faire un câlin à ledit doggo
Croiser n’importe quel chat
Faire un câlin à ledit chat
Recevoir des photos ou vidéos de chien
Enlever mes chaussures
Lire un livre au soleil au parc
Marcher dans mon quartier pour m’apaiser
Quand je me glisse dans un legging et que je me sens bien bien bien
Lire vos commentaires, messages, mails
Découvrir un nouveau blog ou compte instagram qui m’inspire
Manger une pizza
Manger une pizza avec JB
Manger un pomelo
Quand je me sens plus légère le lendemain de mon RDV chez la psy
Lire un livre où j’ai envie de souligner des passages
Quand je sens que glisse vers le sommeil
Me réveiller en forme, batterie rechargée
Manger de bonnes pâtes
Voir mes plantes qui commencent à faire des fleurs
Constater que je n’ai pas acheté de sacs depuis longtemps
Quand le panier à linge est vide
Boire un matcha latte
Les quelques moments où les rayons de soleil s’infiltrent dans ma chambre
Quand il fait beau et que les gens sortent leurs vélos
Profiter du silence
Me lever le dimanche et voir un vide grenier en bas de chez moi
Tomber au hasard sur un vide grenier
Changer les mantras/phrases inspirantes sur mon tableau
La satisfaction de remplir un carnet
Voir que mon stylo bic est bientôt fini
Changer de bagues aux doigts
Dormir
Quand je suis fière ou heureuse de quelque chose que j’ai fait
Le printemps en règle générale
Enfiler un pull bien chaud après avoir eu froid
Regarder les abeilles butiner
Boire une citronnade
Recevoir des fleurs
…
Et voilà, il y en a encore pleins. C’est si petit comme appréciation que ça peut paraître ridicule. Or, notre quotidien, au fond, c’est quoi à part un assemblement infini de petites choses ?
Je vous laisse là dessus.
Un article tout simple.
Tout bête.
Mais je vous jure, que vous devriez essayer de faire pareil 🙂
J’ai essayé plusieurs fois d’écrire cet article avec une structure traditionnelle avec plusieurs sous-titres et une avancée mais je n’y arrive tout simplement pas donc let’s go with the flow. On verra bien ce que ça donne.
Je parle beaucoup sur ce blog des choses que j’ai mis en place pour encourager et souligner mes émotions positives, mes nouvelles habitudes pour améliorer mon bien-être, tout le cheminement qui a comme but de me découvrir ainsi que mes forces et en conséquence, être mieux dans mes baskets.
Or, là-dedans, il manque quelque chose: les émotions négatives. Quid ? Qu’est-ce que j’en fais ? Sont-elles éradiquées dans le processus ? Bien sûr que non. Ce n’est pas le but.
J’ai apaisé beaucoup de choses cette dernière année mais il y a un noyau plus profond que je n’ai pas encore atteint. Un noyau qui contient toute ma rage et qui parfois rugit. Je n’arrive pas à mettre des mots justes sur ce noyau car tous ceux qui me viennent en tête me semblent toujours déplacés, disproportionnés ou trop doux dans le cas inverse.
Ce noyau de colère, je le ressens lorsque certains sujets viennent sur le tapis. Je ne vais pas me mettre à hurler contre quelqu’un ou à partir dans des diatribes, c’est plutôt une sensation de douleur profonde que le sujet me provoque. Au final, le mot qui se rapproche le plus, c’est celui là: la douleur. C’est quasiment physique. Le coeur qui bat plus vite, la tension qui monte.
Vous savez pourquoi je ne sais pas quoi faire de cette colère ? Car elle n’a pas de sujet. C’est une douleur diffuse, incompréhensible. Je ne peux confronter personne.
Je sais quels sujets me provoquent cela, je comprends à peu près les sentiments qu’ils créent en moi mais je ne sais pas quoi en faire.
Comme vous avez pu le lire dans des articles précédents, j’ai déjà réussi à plus ou moins faire la paix avec les émotions handicapantes comme celles provoquées par l’anxiété. Les moments d’angoisses sont toujours présents mais ils viennent par période, comme des vagues. J’apprends maintenant à les voir comme des compagnons de route qui pointent du doigt un sujet que je dois aborder mais que j’ai préféré ignorer jusque là.
Ce sur quoi je bute, c’est vraiment la colère. Il y a des choses qui me donnent la sensation d’héberger Hulk en moi, d’avoir un incendie qui s’allume si rapidement et si fort que j’ai envie de mener une révolution. Malgré tout, je me méfie de cette flamme, car même si ses intentions sont toujours louables , elle ne vient pas « du bon endroit ». Elle vient de là où se trouve la vengeance, la prise de pouvoir, l’écrasement de l’autre. Ce n’est pas une partie que je souhaite écouter.
Plusieurs mots associés me viennent en tête, comme « pardon », « guérison » mais ce n’est pas encore l’heure pour moi. Je m’en sens très loin. Je ressens encore l’envie de faire justice par moi même. Je ne saurais même pas qui pardonner, ni pour quoi. (ce n’est pas aussi simple, mais pour la clarté de cet article, nous dirons ça)
Quand cette colère se fait sentir, c’est comme se prendre les pieds dans un rayon de vélo, on est pris dans l’engrenage et on est obligés de faire plusieurs tours avant de pouvoir redescendre. Il me faut du temps pour laisser partir le sujet de ma colère.
Je suis déjà tombée sur quelques suggestions du type: écrire ce qu’on a tout au fond de son coeur dans une lettre pour ensuite la brûler. Sauf que j’ai très peur du feu alors je ne me vois pas faire ça (et je ne suis pas sûre que la déchiqueter me provoquera la même sensation que la voir se consommer sans mon action).
Comme beaucoup de ces articles plus axés « réflexions », je n’ai pas de conclusion car je n’ai aucune solution, aucune idée, aucun avancement. J’observe, je note, je garde la trace du processus.
Vous vous souvenez de l’article que j’avais écris il y a quelques mois se nommant « Les 10 mauvaises habitudes que j’ai perdu (ou presque) » ? Comme j’adore écrire des listes, je me suis dit que ce serait une bonne idée de continuer sur ce principe mais cette fois avec des choses positives.
Comme d’habitude, je ne suis pas un petit robot qui fait tout parfaitement donc disons que cette liste est un récapitulatif de mes améliorations sur l’année passée. Je reste toujours mal à l’aise face aux personnes présentant certains aspects obsessionnels dans leurs habitudes et qui passent de tout à rien. Disons que ce n’est pas la manière dont je fonctionne. Je fais des efforts, parfois je passe une semaine avec aucun excès, un sans faute dans une vie équilibrée et d’autres semaines où j’en fais sans me culpabiliser. L’essentiel est de prendre de la hauteur, me suis-je améliorée sur le long terme ? Oui, bon. Pas besoin de me flageller dans ce cas là.
Spoiler alert: rien de révolutionnaire mais uniquement des petites habitudes qui font un grand changement si elles sont récurrentes et faites sans sentir de contrainte
Fun fact : points pensés avec l’aide de mon copain, l’article est donc certifié et véridique 😇
Faire du yoga + méditer en veux-tu, en voilà
Non, je n’allais pas le garder pour la fin pour éviter de pousser un gros soupir de « ON A COMPRIS SIBYLLE ! ». Nah, nah, nah.
J’ai cette sensation étrange que le yoga s’ancre de plus en plus dans toutes les parcelles de ma vie. J’imagine que nous pourrions parler de philosophie du yoga mais qui suis-je pour vous en parler dans la mesure où je n’ai aucune certification, aucune lecture théorique ? Je ne peux que vous partager mon expérience.
Plus de douceur, plus de compréhension, de patience et d’acceptation envers moi même et les autres. C’est tout cela qui arrive à s’immiscer dans mon quotidien et que j’attribue à ma pratique du yoga et de la méditation. C’est toujours difficile de lier cause et effet car la vérité: c’est un ensemble. Notre quotidien, notre vie est un éco-système et tout est lié. Ces choses positives sont liées à une problématique plus large qui est de prendre soin de moi, de faire des choix pour ma vie pour être plus à ma place.
Je ne ressens plus les bienfaits du yoga et de la méditation uniquement dans la pratique elle même. Ca s’ancre et ça vit avec moi lorsque je mange, lorsque je prends le train, lorsque je marche, lorsque je discute avec mes amis…
Ma pratique n’a rien d’impressionnante, n’a rien de spectaculaire, elle n’est plus liée à un objectif. Ces derniers mois elle existe pour elle même, je n’ai plus aucun jugement. Le mot progrès ne me frôle plus l’esprit. Je fais, mon corps retrouve le mouvement et tant mieux si « je m’améliore » mais ce n’est pas l’ambiance du moment. Ma pratique me réconforte, m’accompagne en fonction de mon niveau d’énergie et de mon humeur.
J’essaye de mettre en pratique ce dicton du « Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors une heure est nécessaire. » (Saint François de Sales)
Si je ne vais pas bien, c’est le moment où je dois prendre le temps de me faire du bien. Lorsque je vais bien, je dois faire de la maintenance, lorsque je vais mal, cela devient urgent et prioritaire.
Limiter les scénarii catastrophes
Vous, mes chers amis angoissés, vous me comprendrez sur ce coup-là. Ca change une vie et pourtant c’est sûrement un des points les plus durs à modifier tellement l’habitude nous rassure autant qu’elle nous draine de l’énergie.
Les scénarii catastrophes. De mon côté, un exemple typique est lorsque je prends le train, il m’est déjà arrivé d’être à la gare plus d’une heure avant, au cas où. Aucun travaux de prévus sur mon chemin, aucune grève, aucun indice m’indiquant que je devrais faire particulièrement attention, mais on ne sait jamais…
Le problème c’est qu’à force de penser à tout ce qui pouvait aller mal, je perdais le contact avec la réalité et je perdais un temps fou à réfléchir à toutes les options possibles pour toutes les situations que j’allais potentiellement rencontrer. L’angoisse montait. Combien de fois ai-je réellement dû faire face à un changement de plan à la dernière minute ? Une fois.
Maintenant, je limite. Quand je sens que je me construis un film dans ma tête qui prend des proportions ingérables, je me calme. Je pense à la probabilité la plus forte de tous les scénarii, je pense à 3 solutions possibles, et je me dis « tu vois, tu aurai des solutions face à ce problème. Pas besoin de paniquer maintenant. Tu verras sur le moment si tu as besoin d’y faire face. Most likely tout ira bien »
Et c’est vrai. La grande majorité du temps, tout va bien. Plus je m’en rends compte, plus j’arrive à ne pas imaginer le pire du pire.
Je pense que cette tendance à l’angoisse est, dans mon cas, liée à la confiance en soi. Je me sentais incapable de faire face à un problème inattendu donc j’anticipais tout (même une guerre ?!). Or, plus la confiance arrive, plus on commence à se dire « Oh, ben finalement, j’arrive à trouver des solutions, j’ai des ressources, et si je tombe face à un problème je trouverais des gens pour m’aiguiller »
C’est vraiment agréable de ne pas perdre toute cette énergie, de ne pas laisser l’angoisse monter. Trouver un équilibre entre l’anticipation qui est bénéfique et la spirale de la panique qui fatigue et rend le quotidien inconfortable à chaque instant.
Limiter ma prise de caféine
2 cafés allongés maximum par jour. Adieu les 6 cafés par jour ! On évite d’en prendre à chaque moment où on est confronté à l’ennui ou à la frustration. Vous ne serez donc pas étonné que mon angoisse ait baissé avec le temps.
Ai-je besoin d’en dire plus ?
Faire mon lit le matin
Innovation récente !
C’est une habitude si petite et pourtant qui a beaucoup plus d’impact que ce que je pouvais l’imaginer. Prendre quelques secondes pour faire son lit, c’est faire place nette pour la journée alors que lorsque je laisse ma couette en boule, elle me semble beaucoup trop accueillante au cours de la journée. Je risque de m’y glisser pour une petite sieste (c’est rare, mais ça peut arriver).
Après, je ne vous dis pas que mon lit ne finit pas submergé par les vêtements lorsque je m’habille ! Néanmoins, j’ai ce moment de satisfaction où je me dis que je peux commencer la journée sereinement.
Noter les gratitudes
Je pense que je ne suis pas la seule à être tombée sur des articles divers et variés mettant en avant une étude disant que nous pouvions voir une amélioration de notre bien-être en notant tous les jours 3 choses positives de notre journée pendant un certain temps. Je n’ai jamais eu envie de tester particulièrement cette méthode mais lorsque je me suis retrouvée avec un tout petit carnet se prêtant parfaitement à l’exercice, je me suis dit que ça ne coûtait rien d’essayer.
J’ai essayé pendant douze jours d’affilés et c’est vrai que l’expérience m’a semblé très intéressante. Certains jours où j’étais un peu maussade le soir dans mon lit, je me penchais sur les 3 choses (minimum) à trouver dans ma journée. Je me rendais compte que ma journée avait été beaucoup plus agréable que ce que mon humeur laissait penser. A l’inverse, certains jours, je n’arrivais plus à m’arrêter tellement je trouvais des aspects positifs. Je notais tout, même un petit détail m’ayant fait du bien.
Au fur et à mesure de l’expérience, je me sentais plus attentive aux événements, même petits, car je me disais « Oh, je pourrais le noter dans le carnet ce soir ! ».
Comme quoi, j’étais perplexe face à un exercice si simple mais cela a plutôt bien marché sur moi. Je pense recommencer dans les jours à venir.
Lire, lire, lire
J’aime lire, et cela n’est pas nouveau. J’alterne des périodes où je n’en ressens pas le besoin pendant plusieurs mois et d’autres où je rentre en boulimie de bouquins. Depuis un an, j’enchaîne les livres, qu’ils me tombent dessus sans que je les ai choisi (comme les livres déposés dans l’entrée par mes voisins) ou trouvé au gré de mes périples chez Gibert Jeune.
Pendant quelques années, je ne lisais uniquement lorsque je souhaitais me relaxer. Maintenant, je comprends que mes lectures « sérieuses » sont aussi importantes que les lectures « légères ». Ce n’est pas quelque chose de superficiel de rire. Que ce soit des livres de fictions ou des essais, je comprends que c’est une activité qui m’est nécessaire pour être heureuse et pour me développer.
Quand je lis un livre sur la vente par exemple, c’est un temps que je dois valoriser au même titre que du « vrai » travail (sic). Il y a un livre que j’ai lu récemment et qui m’a beaucoup aidé à reprendre confiance ainsi qu’à me motiver. Le temps que j’ai consacré à la lecture de ce livre a été bien utilisé car il m’a permis de faire des actions avec de la valeur par la suite alors que j’aurai pu à la place faire des choses « rassurantes » donnant la sensation d’être productive mais qui ne m’aurait pas permis de prendre le recul nécessaire pour savoir dans quelle direction mener ma barque.
Les livres restent donc mes meilleurs amis, qu’ils concernent de la fiction ou non.
Moins me plaindre, positiver, relativiser
Je ne me suis pas levé un matin en me disant que j’allais moins me plaindre, j’ai encore des montées d’angoisse, ma situation est beaucoup plus précaire que celle d’il y a 1 an et demi. Pourtant, je n’ai pas la même attitude. Pourquoi ? C’est un mix entre plusieurs constats. J’ai (enfin !) compris que dans les situations qui me rendent malade, j’ai la capacité de tourner les talons et exprimer le fait qu’elles ne me conviennent pas. Le second constat est que j’ai enfin compris que dans la grande majorité, je peux décider de la manière dont je peux aborder la situation.
Tout n’est pas rose, mais je vois bien toutes les belles choses qui m’arrivent alors je les souligne, je prends le temps de les notifier. Tant pis si je me répète.
Lorsque mes pensées partent dans une spirale négative, j’essaye de mettre le hola. Je prends du recul.
Réduction des écrans après 22h
Heyyyyyyy oui, quand je vous dis que je suis une petite mamie dans mon coeur, je ne rigole pas. Ayant un sommeil léger et avec un passif d’insomnie pendant plusieurs années, j’ai conscience de la fragilité de l’équilibre du sommeil. De mon côté, j’ai tendance à ne pas réussir à m’endormir.
J’ai longtemps essayé de trouver mon rythme. J’ai testé plusieurs heures pour aller me coucher, ce qui m’a permis de découvrir qu’une fois minuit passé, je ne m’endors pas ou seulement après plusieurs heures.
Ensuite, j’ai senti que mon utilisation des écrans faisait partie des causes de mon sommeil capricieux. Comme vous pouvez le voir, j’ai tendance à faire de petites expériences juste « pour voir » si j’obtiens un résultat. Cette fois, j’ai essayé d’éteindre mon ordinateur et de ne plus regarder mon téléphone passé 22h. Bingo ! Je dors ! Je fais des nuits complètes ! (haha, on dirait un enfant) J’ai découvert que mon corps avait besoin de 9h de sommeil !
Se coucher à 22h c’est revoir toute sa routine. C’est remettre en question la notion de relaxation et repos après le travail. Je comprends avec le temps que regarder une série par exemple me fait du bien, mais si je la regarde le soir en semaine, elle m’est négative puisqu’elle influencera mon sommeil.
Mon sommeil a été une source de problème (directement ou indirectement) pendant tant d’années, que je suis soulagée d’avoir trouvé mon rythme. Alors oui, il faut que je me couche tôt pour avoir mes 9 heures de sommeil mais je me sens moins fatiguée, j’émerge plus vite au lever, je n’ai pas ce sentiment d’être décalée qui me colle à la peau quand mon sommeil est tronqué.
Certains verront cela comme un sacrifice de ne pas me coucher tard car je ne vais moins trainer mais finalement je sais que si je regarde à plus grande échelle, je fais ce qu’il faut.
(à noter, souvent je médite ou je fais du yoga avant de dormir, dans ces moments là j’ai l’impression qu’on devrait me donner un badge de « Moine Junior », hahaha)
Moins d’achat compulsif
Je ne vais pas beaucoup parler de ce point car j’ai déjà eu l’occasion d’en parler dans plusieurs articles.
En un an, j’ai essayé tant choses petites ou grandes qui me faisaient peur. Je ne compte plus les fois où j’ai fait quelque chose en ayant les jambes flageolantes, la sensation de perdre la raison et le doute m’envahissant une fois le point de non retour atteint. Dans notre vie quotidienne, nous sommes confrontés constamment à des situations qui nous sortent de notre confort. Ce sont des propositions qui viennent à nous et nous décidons d’y aller… ou non. On les voit passer et la plupart du temps nous avons tendance à dire « Non merci ». Avant, il n’y avait pas de doute: j’ai peur ? Alors, non sans façon (sauf si j’ai une probabilité de 90% de réussir). Maintenant, je me demande simplement si je suis intéressée, même si c’est challengeant. Si ça m’intéresse, ça vaut le coup. Sinon, non.
Cela n’a pas à être des choses impressionnantes, parfois les transformations les plus profondes peuvent se manifester dans les plus petits détails du quotidien. Créer ce blog ne m’a pas fait peur, par contre en parler publiquement m’a terrorisé. Le jugement me paniquait. Je me souviens que la perspective de faire une story pour annoncer l’ouverture du blog m’a pris un temps fou et m’a provoqué une montée d’adrenaline qui a mis plusieurs heures à descendre. Je n’avais jamais fait de story Instagram avant ça, et c’est à peine si je regardais ce que les autres faisaient (alors répondre aux stories… !). A l’echelle du monde, créer une story, ce n’est rien. C’est peanuts et ce n’est même pas l’équivalent d’une poussière. Pourtant, sauter pleins d’obstacles plus ou moins grand, m’a permis de prendre petit à petit confiance en mes capacités. On se rend compte que tout va bien. On survit.
Si je devais lister des événements que j’ai surmonté malgré la peur, je dirais de manière pêle-mêle: prendre le téléphone pour prendre un rendez-vous chez la psychologue, démissionner, créer le blog, créer mon e-book, mettre en pratique des techniques pour être visible sur internet même si j’avais la sensation de ne pas comprendre ce que je faisais, demander à tous mes amis sur facebook de liker la page d’A la Roze (j’ai cru mourir sur ce point là), appeler les impôts, envoyer mes premiers mails de prospection pour le freelance, refaire mon site professionnel entièrement avec un parti pris et en parler à tout le monde publiquement, aller à des événements de networking, parler de ma pratique du yoga et de la méditation (je ressens encore et toujours un sentiment de non légitimité), me proposer pour participer au podcast de Paroles de Yogi, parler à des gens sur Instagram, rencontrer des gens « dans la vraie vie » alors que nous nous sommes parlé que quelques fois, faire mes premières factures, utiliser le terme « développement personnel » même si je ne connaissais pas les grands noms ni les grands principes, j’ai décidé de faire confiance en mon instinct qui me disait que ce terme serait le plus approprié pour qualifier le blog, toutes les missions où j’ai dit oui sans laisser le temps à mon Moi anxieux de pointer le bout de son nez… (honnêtement, la liste pourrait continuer longtemps, ce qui est une bonne nouvelle mais je vais m’arrêter ici)
Vous avez souvent dû croiser cette phrase « Quand était la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour la première fois ? ». J’ai la chance de pouvoir dire que cette année j’ai fait une nombre incalculable de choses pour la première fois. C’était flippant, dur, déstabilisant mais qu’est-ce que c’est gratifiant.
Et vous, c’est quoi les bonnes habitudes que vous avez pris ces derniers temps ?
Pour l’article de ce dimanche, je vous propose une interview avec Yankosso qui est architecte et passionnée par l’écriture. Je l’ai rencontré dans le cadre professionnel au cours d’une séance de conseil et j’ai énormément apprécié son énergie créatrice. Elle n’a clairement pas de problème pour générer des idées, vous pouvez me croire sur parole !
Voici donc son entretien ci-dessous. J’espère que vous y trouverez de quoi vous nourrir, des mots qui vous font réfléchir, ou qui vous parlent.
Bonne lecture 🙂
—
Pour commencer, peux-tu te présenter ? Que fais-tu dans la vie ?
Je fais tout mon possible pour être heureuse, c’est la
première chose à savoir.
Dire cette simple phrase m’a prit un temps fou
d’acceptation. Comment penser vouloir être heureuse quand la société nous
pousse à la rentabilité, à la
production ? Depuis les années
lycée j’ai toujours travaillé en même temps que mes études. Aujourd’hui je veux
profiter de la vie. J’ai décidé de ne plus tenir compte du conformisme auquel on
s’attache volontairement ou pas parcequ’on est dans le monde des adultes. Il
est vrai que contredire cette appartenance reviendrait à se mettre
automatiquement au ban de la société. J’ai conscience qu’en ce moment je suis sur
la limite car je veux faire différemment mais je n’y suis pas encore parvenue.
Quant à mon métier, je suis Architecte. Je dis souvent que
c’est bien plus qu’un métier mais une vocation. L’architecture me permet
d’avoir une perception plurielle sur la société et les individus. Toute la
journée je fais des zooms entre ma vie et celle des autres. C’est pour cette
raison qu’il est difficile pour moi de mettre de la distance entre ma vie et
mon métier. J’ai besoin d’englober
les interactions que je peux voir,
savoir pour avancer dans mes choix et mes idées. Tout est lié.
Durant mes études, je n’ai jamais pris le temps de réfléchir sur ce que je voulais vraiment, ce que je voulais accomplir en tant que personne. Je n’avais pas le temps de me poser, d’être dans le silence. À présent, je m’impose un silence heureux pour comprendre qui je suis et où je veux aller non seulement pour moi mais aussi pour les autres.
Je ne veux pas être une marionnette sociétale mais une citoyenne active. Mon titre exact est Architecte Diplômée d’État et il lourd de sens. J’ai un devoir public.
Une pensée qui doit toujours converger vers l’autre. Je dois pouvoir apporter des solutions concrètes à des inconnus. La jeune diplômée que j’étais ne s’est jamais posé de questions d’une part parce qu’elle n’avait pas le temps et d’autre part parce qu’elle ne se sentait pas légitime.
Le point de départ de cette introspection a été 2017. Je suis sortie vidée d’un chantier. Des désaccords avec l’entreprise et les clients ont eu raison de moi. J’avais également des désaccords avec certaines personnes lors de visites avant projet, de consœurs/confrères avant même de commencer un projet. J’ai donc dit stop. J’ai pris sur moi et j’ai réfléchis enfin à comment je voulais travailler et comment j’allais allier mes idéaux et ma vie professionnelle. Durant ma réflexion je me suis amusée, j’ai voyagé, je suis allée à des expositions, des soirées, j’ai pris des cours du soir. Presque deux ans plus tard, tout se recoupe et je suis très contente d’avoir pu rencontrer des personnes, des lieux, des environnements différents. Des questions qui revenaient souvent dans mon quotidien. Pourquoi est-ce que je dois travailler très souvent face à mon écran d’ordinateur ? Où sont passés les maquettes, les dessins, les croquis qu’on faisait en Ecole d’Architecture ? Comment faire comprendre aux gens la difficulté de mon métier ? Comment je veux continuer à travailler ?
J’ai trouvé une partie des réponses. Le reste viendra avec les rencontres et l’expérience. Je pense aussi que j’attendais l’aval de quelqu’un pour oser. Je ne sais pas qui mais de quelqu’un. J’ai décidé de ne plus rien attendre et de faire.
C’est aussi pour cette raison que j’ai décidé de me présenter sous Yankosso. Parce qu’en fin de compte la seule autorisation dont j’ai besoin, c’est la mienne. Yankosso c’est mon Univers c’est mon identité. C’est une utopie réaliste.
« Je pense aussi que j’attendais l’aval de quelqu’un pour oser. Je ne sais pas qui mais de quelqu’un. J’ai décidé de ne plus rien attendre et de faire. «
Selon toi, comment la créativité se traduit–elle dans ton métier d’architecte ?
Je me considère d’abord comme une rêveuse. La créativité me permet de rester en contact avec les autres. C’est davantage un lien social. Quand j’étais petite, je m’amusais à m’entourer de personnages fictifs ou réels et j’ai même inventé une langue. Que j’ai appelé le Morenaba.
Les deux personnes/personnages que j’aimais beaucoup: Marylin
Monroe et Lois Lane. Je disais à mes amies que Marylin Monroe avait un nom semblable
au mien : Monroe-Moreno. C’était sûr que mon nom allait me porter au
sommet. J’allais être une star ! Puis j’entendais souvent Moreno dans des
films pour gangsters. Un monde rempli de secret. J’étais tellement contente. Lois
Lane, elle, elle était indépendante, c’était une femme de tête.
Mon imaginaire permettait de changer mon quotidien qui était
difficile à une vie rocambolesque. Je pouvais enlever, supprimer, oublier ce
qui me dérangeait. D’ailleurs j’ai pris l’habitude de le faire encore
aujourd’hui. En grandissant, je me suis dis que je devais surement avoir un
problème pour omettre certaines choses. Puis je me suis auto-convaincue que
c’était une chance de pouvoir passer rapidement à autre chose.
La créative que je suis est arrivée durant mes études d’architecture. Je me suis retrouvée par hasard à l’Ecole d’architecture. Je ne voulais pas faire ça au début. Je voulais juste être décoratrice. Architecte, je ne savais même pas ce que cela voulait dire! J’y suis entrée parce que mes études préparatoire en arts appliqués me coûtaient trop cher. Je n’étais pas une artiste. Je voulais arriver à mon BAC+3 être décoratrice et puis basta. Puis, je me suis prise au jeu. J’ai aimé les cours, mes camarades, les sorties et les voyages. Un ami m’avait dit aussi qu’en étant architecte on n’était pas obligé de demander l’accord pour faire un projet. Alors je me suis dis que je n’avais qu’à terminer mes études et devenir Architecte. Mais bien sûr c’est beaucoup plus compliqué que ça maintenant que je suis dans le métier.
Sans mes professeur(e)s je n’aurais jamais appris le sens de
la création. Ils/elles m’ont montré que l’architecture pouvait changer les
choses. Je disais tout à l’heure que la créativité est le lien social entre les
autres et moi. Et c’est vrai. C’est le fil tangible entre mon Univers et le
monde dans lequel je réside. Ce que je pense devient réel quand il est
construit. La créativité est un moyen de penser en groupe, d’avoir des pensées
interminables. C’est pour cette raison que j’ai crée mon atelier d’architecture,
Atelier Retour aux Sources, en incorporant un Laboratoire d’idées pour penser
et réfléchir avec les autres avant de construire.
« Sans mes professeur(e)s je n’aurais jamais appris le sens de la création. Ils/elles m’ont montré que l’architecture pouvait changer les choses. «
As-tu un processus de création défini te menant du début à la fin d’un projet ou fais-tu au feeling ?
Mes pensées divaguent et elles sont nécessaires mais le
processus de création telle que je le définis ne peut pas se faire au feeling
car on est déjà dans le projet.
Au début de la conception de projet on peut se permettre de prendre du temps pour réfléchir ensemble sur les besoins réelles et non des besoins supposés mais le feeling est très difficile à incorporer. J’essaye d’instaurer un cadre de travail souple mais plus on avance dans les étapes plus le cadre est obligé de devenir rigide. Il existe dans le processus de projet commun à tout architecte, des étapes à réaliser/respecter. C’est avec cette méthode que je travaille. Cependant, j’ai décidé d’inclure un temps d’étude en collaboration avec les personnes/clients plus ou moins long en fonction du projet. J’ai en quelque sorte transformé certaines étapes, j’en ai raccourci d’autres.
A travers le laboratoire d’idées d’Atelier Retour aux Sources j’ai crée deux plateformes : Sources Event’s et L’Até.
Sources Event’s ce sont des ateliers-rencontres que j’ai commencé à organiser depuis juillet 2018. Je me suis aperçue que certaines personnes avaient du mal à comprendre mon travail et pourquoi je ne pouvais pas à certains moments répondre favorablement à leur demande même s’ils me payaient et même si le projet était en cours.
Le monde de l’architecture peut paraître abstrait c’est pour cela que j’essaye de montrer la façon dont je travaille. J’essaye aussi de guider au mieux durant la conception j’aborde toutes les questions durant Sources Event’s pour commencer avec le moins d’interrogations possible. Au delà du dessin, de l’administratif et de la technique les relations humaines font parties intégrantes de mon travail. Avant de m’engager dans un projet je tiens à m’assurer d’avoir expliqué les tenants et les aboutissants à mes clients.
L’ATÉ, l’Architecture à Travers l’écriture, est une plateforme qui me permet de connaître et de comprendre le quotidien, un moment T de la vie d’une personne à travers l’écriture. Je l’ai crée en 2017 juste après mon introspection. Cela a commencé avec des amis. Je leur ai demandé de m’écrire leur ressenti, leur avis sur l’architecture avec une illustration. C’est devenu un moyen de comprendre l’architecture à travers le regard de néophytes qui décèlent énormément de choses malgré ce qu’ils pensent. Aujourd’hui, j’ai décidé d’élargir le spectre avec la création d’une association. Le projet est en cours de concrétisation. Je suis en train de chercher des partenariats, des subventions. J’ai des personnes qui me soutiennent dans cette aventure et cela me fait du bien.
Certaines personnes me disent que je veux à travers mes actions rendre l’architecture accessible mais ce n’est pas vrai. L’architecture est déjà accessible et cela depuis longtemps et sans moi. Je veux juste transmettre ma vision des choses.
« Au delà du dessin, de l’administratif et de la technique les relations humaines font parties intégrantes de mon travail. «
Ressens-tu le mental sur la créativité ?
Je mène plusieurs projets de fronts parce que j’ai des idées qui viennent et que je ne veux pas les voir mourir dans mon cerveau. Je le fais aussi parce que j’ai choisi de ne pas être salarié. Je fais en sorte de mener mes projets mais je n’oublie pas que je dois payer un loyer, manger, payer les transports. Si cela s’avère nécessaire je redeviendrai salarié sans oublier mes projets. Avec toute ma bonne volonté et mon imagination, je n’ai pas encore trouvé comment fabriquer des billets de banque.
Il m’est donc arrivé d’avoir trois boulots avec un jour de repos ou pas du tout. D’avoir des moments ou je ne voyais personne, ni ami(e)s, ni proche, ni famille. Tout cela parce que j’ai une vision de qui je veux être et de qui je veux devenir. On peut être amené à se sous-estimer, à ne pas faire les choses par peur. Je ne veux plus de cet état d’esprit et je fais en sorte d’avoir des personnes qui pensent comme moi. Je m’engage d’abord avec moi-même à rester focus sur mes objectifs. Ce n’est pas évident tous les jours. En ce moment mon mental me met à rude épreuve. C’est un passage obligé. Il y a des jours avec et des jours sans. Quand j’ai des freins, je les note. Je me dis pourquoi est ce que je n’y arrive pas et je prends plaisir à rayer un à un les obstacles.
Cela prend du temps mais je suis patiente. J’ai eu la chance d’être poussé à viser toujours plus haut. Aucun frein ne m’a été inculqué. On m’a donné la capacité de croire que le possible était mon meilleur ami. S’il veut partir je le rattrape. Il est même coincé. A croire que mon meilleur ami peut devenir mon prisonnier.
Si tu devais choisir 3 mantras ou phrases fortes ayant du sens pour toi dans ta vie, quelles seraient-elles ?
Ce petit blog a été ouvert en juillet dernier si mes souvenirs sont bons et depuis j’ai la sensation d’être spectatrice d’un moment particulier où une page se tourne dans ma vie. C’est une transformation longue, inconfortable et déroutante sous bien des aspects mais la création de cet espace qu’est À la Roze est un point que nous pouvons qualifier de positif sous tous les rapports.
Pour cet article, j’avais envie de revenir sur toutes les choses que m’ont apporté ce blog depuis sa création. Même à une petite échelle, je découvre que parler, transmettre, s’exprimer me permet de découvrir de nouvelles choses en moi et en les autres. Si quelqu’un d’extérieur regardait les chiffres il se dirait probablement que ce blog n’a pas grand intérêt mais pourtant bien des choses se passent grâce à lui.
Faisons un petit peu le tour ensemble !
Des rencontres
C’est le premier point et c’est celui qui m’épate le plus. Tenir un blog c’est partager un bout de soi, c’est provoquer des réactions. Depuis juillet j’ai pu discuter, interroger voire rencontrer des personnes qui me semblent si intéressantes et avec qui je n’aurai peut-être pas eu l’occasion de parler autrement. Parler, c’est partager son point de vue avec l’Autre. En faisant cet acte j’ai pu connecter avec des personnes qui n’auraient jamais entendu parler de moi autrement. Ce blog c’est aussi ces discussions si longues et enrichissantes sur Instagram, ce sont ces mails échangés, ces commentaires interposés ! Je vous découvre autant que vous me découvrez et j’en ai les yeux pleins d’étoiles.
C’est peut-être aussi pour cela que ces derniers mois je n’ai pas continué avec autant d’assiduité ma stratégie sur Pinterest. Je me sens déjà entendue et reçue avec bienveillance par ce tout petit public. J’y trouve mon compte et j’espère que vous aussi. Vos oreilles m’écoutent et les miennes n’attendent que votre voix !
Il y a aussi le cas des personnes faisant déjà partie de votre vie et qui refont surface. Quel plaisir. Déstabilisant au début mais on s’y habitue.
Faire face à la peur du jugement
J’ai décidé de ne pas cacher ce blog aux personnes de « ma vraie vie », or pour ce faire il faut dépasser toutes ses couches de timidité pour livrer devant eux toute ma vulnérabilité. Je parle de ce qui me touche ici, alors le cerveau aurait tendance à catégoriser cela comme un risque de montrer au grand jour que… je ne suis qu’une humaine pétrie d’émotions avec un cargo d’anxiété à gérer. Sauf que la réalité, de ce que j’ai pu en voir, c’est que nous sommes tant à n’être que des humains pétris d’émotions ! Nous nous battons chaque jour pour marcher, pour trouver notre chemin. Alors j’ai décidé de baisser légèrement ces barrières, de réussir à vous montrer « Voilà ce que je vis, voilà ce que je pense, voilà qui je suis ».
Ouvrir un blog est autant déstabilisant que gratifiant. Au cours d’une discussion vos connaissances rebondissent sur un sujet que vous avez abordé dans un article, les personnes que vous venez de rencontrer trouvent ça super que vous ayez le « courage » d’en faire un…
Concernant mon expérience, c’est changer d’état mental qui a le plus d’impact. L’état initial étant de se cacher, un état où tout le monde extérieur n’était que crainte et jugement tombant comme un couperet et le deuxième état étant une mise en lumière et acceptation de soi.
J’ai la chance de ne pas avoir eu d’expérience de moqueries qui auraient pu me déstabiliser, le pire qu’il se soit passé c’est tout simplement de n’avoir aucune réaction ! Ce n’est pas très grave.
Avoir un projet à soi
Avoir un projet qui n’est qu’à soi, c’est avoir la liberté de l’emmener où on le souhaite (ou l’abandonner dans un coin s’il le faut). C’est se créer une bulle de respiration où l’on a l’occasion de faire le point sur un sujet qui nous importe. Se rendre visible aux autres, qui est une de mes problématiques en général, n’a pu se faire qu’à travers ce projet où j’ai ressenti qu’il était « vraiment à moi« .
Comme vous avez pu le comprendre au fur et à mesure, ce que j’apprécie particulièrement dans ce projet-ci est l’aspect relationnel qui s’est développé. Rencontrer, échanger, discuter, c’est ce qui me rend aussi heureuse d’avoir ce blog. Je ne trouverais pas cela dans n’importe quel projet. Je ne suis pas étonnée si en décembre les mots qui m’est venu lorsque je réfléchissais aux décisions que je devais prendre pour 2019 aient été « Je veux transmettre ».
Que ce soit d’un point de vue professionnel avec mes séances de conseil en identité visuelle ou à propos du développement personnel (ou appelez-le comme vous le souhaitez !) sur ce blog, je découvre ce besoin d’échanger. C’est la même flamme qui s’éveille parfois lorsque je discute avec une amie et que je me dis « comme j’aimerai pouvoir lui transmettre le yoga… ».
Transmettre, transmettre, transmettre !
Se rendre compte qu’on a des choses à dire
Je réfléchis beaucoup. Bon. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, et je pense que vous réfléchissez vous-mêmes beaucoup. Mon petit soucis c’est que j’ai beaucoup de mal à verbaliser le fil de ma pensée à l’oral. Si j’ai été informée ou préparée en amont, cela se passe relativement bien mais lors d’une conversation normale, il m’arrive souvent de ne pas réussir à expliquer mon point de vue. Cette frustration récurrente m’a amené à ce mécanisme: je note mentalement l’intérêt du sujet, je n’exprime que quelques mots dessus qui n’ont pas de risques particuliers et je machouillerais toute seule ce sujet plus tard. Par contre, ce mécanisme ne m’évite pas de dire des conneries, c’est bien dommage, haha.
A force, j’ai pris l’habitude de garder beaucoup de réflexions pour moi, par peur d’être incomprise. Je ne sais pas comment mais j’en étais venue à me dire qu’au fond je n’avais peut-être pas grand chose à dire. Pourtant, regardez tous ces mots qui s’alignent naturellement les uns après les autres !
Alors s’exprimer, même si c’est par écris, et que cela me procure plus de confort, je sais que cela finalement m’apaise. J’ai des choses à dire, je vous en parle, certains d’entre vous se reconnaissent alors j’ai envie de partager encore un peu plus ma vision du monde
Prendre confiance en soi
C’est le point final logique pour tout ce que j’ai évoqué au dessus, n’est-ce pas ? S’exprimer, apaiser sa peur du jugement, rencontrer des personnes avec des mentalités similaires, se sentir validée par d’autres, tout cela ce permet de mettre une pierre à ce grand édifice à construire qu’est la confiance en soi.
Tout ce que m’a permis de mettre en place ce blog, toutes les étapes que j’ai passé à le construire, l’écrire, l’animer, que sais-je, tout cela m’amène à être plus solide que ce que je l’étais avant de l’ouvrir. Parfois, je suis fière d’avoir créé ce blog. Je ressens de la fierté d’avoir osé le faire, osé en parler autour de moi, osé faire des pubs, osé apprendre de nouvelles techniques, osé me montrer, osé.
Je ne change pas la planète, car c’est clairement moi-même que je transforme mais malgré tout, même c’est un but de guérison personnelle, je suis heureuse d’avoir lancé cette aventure. C’est beau de prendre tout ce temps pour me comprendre, m’interroger, me tester. Finalement, ce blog c’est un partie très égoïste qui était nécessaire à mon bon développement. Un endroit où je me sens en sécurité pour tomber, marcher, trébucher, courir, et tomber encore.
Cet article au fond parle surtout d’une chose: la relation avec les autres. Alors même si il y a des aspects négatifs qui peuvent être mis au jour et soulignés, ce n’est pas le but de ces lignes. Je crois qu’au fond, j’avais simplement envie de dire que créer ce blog m’a permis de m’aimer un peu plus, et c’est fou, et surtout de m’ouvrir aux autres.
Pour l’instant, A la Roze, c’est de l’amour. Pour vous. Pour moi.
Aimez-vous, et si ce n’est pas le cas, je vous envoie cette immense sensation de gratitude que je ressens en écrivant ces mots.