Un renouveau
Début 2020, je formulais mes intentions pour l’année à venir. Je m’encourageais à mettre cette année sous le signe du Courage. Maintenant que septembre arrive, que la fin de 2020 semble presque pointer le bout de son nez alors que je me demande encore où est passé mon été, je me dis que pour l’instant, nous en avons eu du courage.
Du courage pour s’écouter,
Du courage pour ne pas se laisser glisser dans la panique et la peur,
Du courage pour chercher la beauté dans les choses de la vie,
Du courage pour affirmer ses choix,
Du courage pour continuer chaque jour même lorsque ce fut difficile.
Il faut que je vous dise quelque chose, je l’ai sûrement évoqué plusieurs fois : ma période de turbulence a commencé en novembre 2019. Ce mois m’avait montré à quel point il fallait coûte que coûte que je trouve des solutions en 2020. Néanmoins, j’avais peur des conséquences possibles si je changeais des choses dans ma vie.
Avance rapide, nous sommes fin août et novembre dernier me semble faire partie d’une ancienne vie, une ancienne peau dont je n’ai plus rien en commun aujourd’hui. Il me semble avoir fait peau neuve quelque part courant 2020. Probablement en mai ou en juin tombaient les derniers morceaux de ma mue en cours depuis des mois.
Je vous parlais déjà de Courage dans l’article précédent (et dans plusieurs articles, véritable fil rouge finalement) et je vous disais que je voyais pas pourquoi on me disait que j’avais eu du courage de couper mes cheveux / déménager. Après réflexion, je pense ce qui me perturbait était la chose suivante : le courage ne me semblait pas dans l’acte même de couper ses cheveux ou déménager, mais dans le choix conscient de suivre son instinct, de l’accepter pleinement , entièrement tout en ayant en tête les avantages autant que les inconvénients, et d’accepter les conséquences de ce mouvement.
Je parle de mouvement car je m’imagine en effet cet idée de cheminement, et parfois un léger mouvement, un petit pas vers l’avant peut dérouler tout une suite d’événements inenvisageables initialement. L’idée du mouvement (et pas forcément d’avancement linéaire comme on a l’habitude d’imaginer le cheminement dans sa vie) est un concept qui me revient régulièrement en tête depuis quelques temps. Je crois qu’en partie l’idée initiale de passer le mois de mars à Rouen est venu de là : mieux valait bouger, qu’importe que ce soit au bout du monde ou non pour offrir un nouveau cadre temporaire à ma vie dans le but d’observer s’il y avait du changement dans mes réflexions. Le confinement est donc venu mettre de l’immobilité dans mon mouvement et pourtant, cette immobilité m’a permis de faire un des plus grands mouvements possibles : la prise de décision de déménager à Nantes.
Le mouvement dans la cadre de l’immobilité, je trouve ça vraiment beau rétrospectivement.
Ce confinement m’a offert sur un plateau d’argent l’espace pour imaginer la vie que je voulais, loin de mes repères habituels.
Le calme après la tempête
Retour à Paris au moment du déconfinement: je n’arrivais plus à trouver de repères. Je me suis beaucoup plainte de me sentir déracinée, dans un tourbillon, emportée par une énergie sur laquelle je n’avais pas de prise et qui me ballottait de droite à gauche jusqu’à épuisement. Néanmoins, je savais que ce que je vivais était obligatoire et temporaire. Je prenais de grandes décisions et elles ne sont que rarement faciles à prendre. Ayant ça en tête, j’ai lâché prise et j’ai attendu que la tempête passe.
Et voilà qu’en août, j’ai eu l’impression d’être recrachée sur la rive après avoir été secouée par les vagues.
J’ai pu me poser, tatonner en cherchant des repères dans cette ville que je connais pourtant comme ma poche.
Qu’est-ce que je veux ?
Qu’est-ce qui me manquait et que je peux faire ici ?
Qu’est-ce que j’attends ?
Quelles sont mes envies pour les mois à venir ? Et les années à venir ?
A l’instant où je vous écris, je profite simplement de chaque jour dans le calme de l’appartement que j’occupe. J’ouvre la fenêtre et j’écoute le bruissement des feuilles des arbres qui font face à ma fenêtre.
Je n’ai fichtrement aucune idée de ce que me réserve l’avenir et étrangement, à l’inverse de mon caractère anxieux qui aime avoir une belle feuille de route définie, cela ne me dérange pas pour l’instant. Je ressens le besoin de profiter de cette période pleinement. D’atterrir et de prendre le temps de savourer.