Pour ceux qui sont inscrits à la Lettre du Weekend, cet article va sûrement vous rappeler des choses. Je vous ai récemment parlé d’une observation que je me suis faite à force d’aller chez le psy avec un air morose régulièrement. N’y allant que deux fois par mois (donc toutes les deux semaines), je me suis rendue compte que cette sensation revenait inlassablement, comme une vieille musique. J’avais l’impression de faire des boucles, de toujours revenir au même point.
C’est à partir de cette observation que j’ai commencé à comprendre, ou en tout cas à envisager l’impact de différents cycles se superposants dans mon quotidien.
Quels cycles ?
Le plus classique est bien sûr celui des règles, qui invariablement me provoque une énorme fatigue et me donne cette sensation de « Mais où vais-je ? Que fais-je ? Quel est donc le sens de la vie ? » . Une fois passé, une énergie indescriptible me propulse vers de nouveaux projets. Et ainsi de suite.
En parlant de cycles, je parle de manière toute aussi évidente celui des saisons. Je sais que nous sommes beaucoup sensibles à la météo, aucune surprise que ce sujet prenne autant de place dans nos conversations. Lorsque le temps se couvre, c’est comme si un lourd manteau de nuages qui embrumerait mes propres pensées. S’il fait gris, je le suis aussi. Le soleil revient et je retrouve ma bonne humeur. Les nuages s’éloignent, et soudain je me sens légère.
Dans mon cas, je ressens aussi des cycles d’ordres mentaux (je ne trouve pas de meilleur terme, si vous en avez, je prends). Il me semble que chacun a les siens, en fonction de son histoire et que ces vieux démons refont surfaces régulièrement sans vraiment pouvoir expliquer leurs venues. La sensation « que c’est toujours la même histoire ». Dans mon cas, nous pourrions penser à l’anxiété: elle s’en va, je m’habitue à cette nouvelle vie loin du souffle court, du ventre retourné, des douleurs intercostales et soudain, je sens que le vent se lève, que la marée monte. L’anxiété arrive et parfois sans avoir de cause identifiable. C’est pareil dans notre relation avec les autres: des cycles qui se répètent que ce soit dans nos amitiés, dans nos amours ou notre famille.
Notre société entière se base sur la notion de cycles, ce retour perpétuel, donc nous pourrions aussi penser aux différents cycles basés sur notre calendrier comme nos anniversaires, la rentrée de septembre, le nouvel an, et toutes ces dates qui reviennent encore et toujours. Ces dates peuvent être chargées d’émotions et nous savons qu’en les approchant, notre humeur va sûrement entrer dans une zone de turbulence.
Accepter son impuissance
Ne pas comprendre ses humeurs et se sentir impuissant face à cela, ce n’est pas agréable du tout. Il y a des jours où on subit ses propres humeurs ! La veille nous étions heureux comme un gardon et soudain, nous avons le regard terne !
Le point qui m’est le plus difficile est donc celui-ci: accepter que je n’ai pas le contrôle sur tout, pas même sur mes humeurs. J’aurai beau me mettre dans les meilleures conditions, il y a des jours où malheureusement je serais d’une humeur maussade à cause de je ne sais quoi. Je continue à me battre pour accepter mes humeurs et ne pas les prendre trop à coeur.
Par exemple, si je ressens que mon humeur est en berne, j’aurai tendance à le voir comme un problème et à vouloir modifier cela pour retrouver une bonne humeur, ce qui est tout à fait logique en soit. Or, si le problème n’est pas mon ressort direct, je me bats comme des moulins à vent. Je perds mon temps, mon énergie. Il n’est pas possible d’être constamment heureux. Je répète, il n’est pas possible d’être constamment heureux. Etre OK, j’imagine que ça l’est, mais HEUREUX, permettez moi d’en douter.
En ce moment, la réflexion est plutôt la suivante: tout d’abord remarquer mon émotion, me demander s’il y a une raison particulière et donc voir si j’ai une marge de manœuvre, dans le cas où il me semble n’y en avoir aucune je pars du principe que cela peut être: soit mes hormones qui travaillent, soit c’est mon pauvre corps d’humain en manque de rayons du soleil, soit tout simplement quelque chose qui se passe dans mon inconscient et dont je n’ai pas encore reçu le rapport.
Quand l’angoisse arrive, une tendance est de paniquer car nous savons ce qui nous attend. Maintenant, ces périodes se font plus calmes grâce à cette image des vagues que j’utilise désormais en cas d’urgence. Elles vont, elles viennent, je n’y peux rien. Cette vague d’angoisse s’en ira comme la précédente, sans même dire au revoir. Aussi, il arrive qu’il y ait des tempêtes en bord de mer, ou parfois des vagues particulièrement grosses. Or, lorsque c’est la nature, je n’essaye pas de les analyser, de savoir d’où elles viennent, je les accepte et j’attends. J’évite, au fond, de m’en faire une montagne. Il n’y a que comme ça (sur moi), qu’elles perdent de la puissance. C’est une prise de recul. J’accepte de ne pas tout contrôler, ni même de tout comprendre et honnêtement c’est difficile.
Quand il y a l’un, il y a l’autre
Un autre sujet, lié aux cycles, qui me travaille en ce moment est la notion de « double face d’une même pièce ». Cela s’applique aux cycles dans le sens où j’ai remarqué à plusieurs reprises que pour chaque chose, il y a souvent son pendant négatif ou positif qui traîne derrière. C’est aussi ce qui rend notre monde non pas blanc/noir mais très souvent gris.
Pour mieux vous l’expliquer, voici comment je le ressens dans mon quotidien: lors de ces vagues de tristesses liées à mon cycle de règles, je sais pertinemment que malgré l’inconfort, il me permet toujours de remettre à jour les priorités et que je repartirais l’esprit clair. Idem, lorsque l’angoisse pointe le bout de son nez, je sais que je vais passer un mauvais quart d’heure et pourtant je sais maintenant qu’elle n’est qu’un signal me montrant du doigt un sujet qui a besoin d’être traité en urgence. C’est inconfortable, mais lorsque je l’écoute patiemment et attentivement, je comprends quelle action je dois faire.
Ces cycles on les retrouve partout, même dans la structure nos livres, des aventures dont nous nous abreuvons au quotidien. Le squelette est toujours le même, et pourtant, on les dévore. Dans ma « nouvelle vie » si on peut dire, je pense souvent aux contes ou autres romans d’apprentissages pour me rappeler qu’il n’y a pas de victoire s’il n’y a pas de combat. Je grandis grâce aux obstacles que je passe. Ce n’est pas supposé être confortable, ce n’est pas supposé être évident. Parfois il y a des pièges, parfois on se fait avoir mais on apprend et on en ressort grandit.
Un billet qui tombe à pic pour moi ! Je suis dans cette période un peu down, mais comme je me connais, cela ne m’inquiète plus. Même si je ne comprends pas ce qu’il se passe, je sais que c’est transitoire 🙂
Line de https://la-parenthese-psy.com/
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Désolé pour le délai de réponse, j’espère que cette semaine a été un peu plus agréable et que ta période de down commence à s’estomper. Merci beaucoup pour ton commentaire !
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Super article dans lequel je me retrouve totalement (je me sens moins seule maintenant !)
Je viens de découvrir ton blog et je pense que je vais y passer pas mal de temps !
Bonne continuation à toi
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Merci beaucoup Suzie pour ton commentaire ! J’espère que tu as passé un bon moment ^^
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